- Cette population dense et hétérogène reste mal connue (manque d'uniformisation de la définition des TPE, utilisation de nomenclatures différentes selon les acteurs, disponibilité des données...)
- Sous le vocable TPE, le champ couvert est particulièrement large : il s'agit de plus de 3 millions d'entreprises au 31/12/2013 auxquelles sont rattachées des profils hétérogènes en termes de secteur, de statut juridique, d'emploi et de croissance, contribuant à 17,1% de la valeur ajoutée, 18% de l'emploi salarié (mais leur contribution à l'emploi est sous-estimée compte tenu de l'importance des travailleurs non-salariés) et 14,7% de l'investissement.
On comptabilise 1,035 million d'autoentreprises (dont 72% économiquement actifs), 750 000 entreprises individuelles autres et 1,3 million de sociétés ; noter que le RSI recense 2,8 millions d'indépendants dont 1/3 d'autoentrepreneurs.
- Les TPE sont majoritairement de taille réduite : environ 60 % des TPE (hors autoentrepreneurs) n'ont pas de salarié et la taille de l'effectif augmente très peu avec l'ancienneté, passant de 26% d'employeur à la création à 42% pour celles qui ont 20 ans et plus
Nota bene : je suppose que les reprises ne sont pas traités comme telles, mais comme une entreprise qui se poursuit avec son ancienneté ; par ailleurs les données recensent en 2013 la situation à un instant T, mais ne prennent pas en compte l'évolution de chaque entreprises au fil du temps (un petit nombre s'est nettement développé en nombre de salarié, ce qui ne peut apparaitre dans cette mise à plat) :
Le passage de zéro à un salarié représente un coût marginal important en proportion du chiffre d'affaires ; pour celles comprenant déjà un salarié, l'embauche d'un employé supplémentaire correspond en moyenne à une augmentation de 45 000€ du chiffre d'affaires.
- L'analyse du nombre de défaillances par tranche d'effectifs rend compte d'une difficulté accrue à pérenniser leur activité pour les entreprises employant 1 à 2 salariés.
- Le dynamisme de la création d'entreprises trouve son pendant dans un nombre important de cessations et de défaillances. Pourtant leur accès au crédit d'investissement apparaît satisfaisant et ne constitue pas un frein, alors que les crédits de trésorerie posent problème
- Aux côtés de ce renouvellement démographique important, une grande partie de l'écosystème se caractérise par une stabilité significative dans le temps : un peu plus de 40% des TPE hors autoentrepreneurs ont plus de 10 ans d'ancienneté parmi lesquelles près de la moitié ont accumulé plus de 20 ans d'ancienneté ; par contre 58% ont moins de 10 ans.
-Les TPE ont recours quasi-exclusivement au canal bancaire pour couvrir leurs besoins de financement. Face au constat d'une contribution à l'investissement relativement faible chez les TPE, (14,7% y font appel), la capacité des réseaux bancaires à octroyer des crédits d'investissement est satisfaisante pour 84% des TPE contre 94 pour les PME ; 11% des TPE interrogées ont fait appel à leur banque pour obtenir une ligne de crédit au deuxième trimestre 2015, contre 24% pour les PME.
Les jeunes entreprises affichent des taux d'investissement largement supérieurs aux TPE plus anciennes, ce qui n'implique pas forcément des montants investis élevés. Les TPE investissant régulièrement sont généralement des unités employeuses (31% d'entre elles ont investi durant 4 années d'affilée) ; à l'inverse, la majorité des unités non employeuses investissent (42% n'ont réalisé aucun investissement en 4 ans, et seulement 9% ont investi durant 4 années d'affilée).
Deux mécanismes peuvent faciliter l'octroi de crédit d'investissement : l'apport de garanties et la cotation Fiben délivrée par la Banque de France ; cette dernière permet à la TPE présentant une cotation satisfaisante d'obtenir des conditions de financement plus avantageuses qu'une TPE à risque de crédit comparable, qui ne disposerait pas de cotation Fiben ; en 2013, 130 000 TPE (soit environ 6% de l'écosystème hors autoentreprises) répondent aux conditions d'attribution de la cotation Fiben en présentant un chiffre d'affaires supérieur à 750 000 €.
- Par contre il en est autrement des crédits de trésorerie ; 25% des TPE présentent une faible trésorerie ; selon l'enquête de la Banque de France, le niveau de demande de crédit de trésorerie a concerné 9% des TPE interrogées au deuxième trimestre 2015 ; par ailleurs, dans 7% des cas, le dirigeant a jugé la situation de son entreprise non propice tandis que 13% ont fait part d'une volonté de principe à ne pas s'endetter, contre 3% des PME n'ayant pas formulé de demande, et 5% ne souhaitant pas s'endetter par principe. 65% des TPE ont obtenu leur crédit de trésorerie en totalité ou en grande partie au 2ème trimestre 2015.
- Hors entreprises individuelles, environ un quart des sociétés font état d'une insuffisance notoire de fonds propres (340 000 TPE) ; en croisant les données des ratios de fonds propres avec les soldes de trésorerie, il apparaît que 17% des TPE hors entreprises individuelles cumulent faible trésorerie et déficit en fonds propres (230 000 entreprises). Le taux d'entreprises en difficulté atteint 20% pour les entreprises âgées entre 1 et 6 ans, puis il décroit à 13% pour les TPE de plus de 10 ans
- Selon l'ACPR, en 2013 environ 36 000 entreprises emploient l'affacturage pour financer un encours de 28 Md€ de créances saines acquises. 54% des dossiers gérés portent sur les TPE et pèsent 11,2% de l'encours total. L'affacturage est peu utilisé par les TPE ; 20 000 TPE y ont recours ; les TPE des secteurs du B to B et dont la signature du donneur d'ordre est reconnue par la société d'affacturage seront davantage susceptibles de recourir à une prestation d'affacturage. « Les TPE françaises et leur accès au financement », Trésor-Eco N°159, décembre
Finance
13 jan 2016
Une synthèse faite par le Trésor pour comprendre les TPE et leur accès au financement bancaire
Ce document présente une récapitulation des principales données sur les TPE, à jour à fin 2013.