Définition de non-salarié : ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés, concernant donc les autoentrepreneurs, les entrepreneurs « classiques » et les gérants majoritaires de SARL. Les dirigeants, gérants minoritaires de SARL, ou de SA ne font pas partie du champ; les pluriactifs, percevant à la fois des revenus d'activité salariaux et non salariaux sont pris en compte, y compris ceux exerçant à titre principal une activité salariée.
Combien de non salariés concernés?
Fin 2013, en France, 2,668 millions de personnes exercent une activité non salariée dans l'ensemble des secteurs non agricoles, en tant qu'entrepreneurs individuels (1,202 million classiques et 682 000 autoentrepreneurs), et les gérants majoritaires de sociétés(784 000); pour 89%, il s'agit de leur activité principale.
La moitié des non-salariés se répartit entre le commerce et l'artisanat commercial (20%), la santé (16%) et la construction (14%), alors que ces secteurs ne rassemblent qu'un tiers des salariés du privé; 21% exercent dans les services destinés aux particuliers (HCR, activités artistiques et récréatives, enseignement, coiffure, ou autres services personnels) 13% dans les services aux entreprises et moins de 5% dans l'industrie.
Le nombre d'indépendants « classiques » augmente (+ 1,7%) pour atteindre près de 2 millions fin 2013, porté par la croissance toujours soutenue du nombre de gérants majoritaires de sociétés (en 5 ans, +160 000 gérants, et –130 000 entrepreneurs individuels hors AE); fin 2013, les gérants majoritaires sont 39% des non-salariés classiques contre 31% fin 2008.
Les revenus 2013
En 2013, les indépendants classiques ont retiré en moyenne 3 190 euros par mois de leur activité non salariée : 3 410 euros pour les entrepreneurs individuels et 2 860 euros pour les gérants de sociétés.
Les disparités sont importantes : 10% des indépendants déclare un revenu nul (de 2% pour les professionnels de santé à plus de 20% dans les activités immobilières ou les arts et spectacles); pour le reste, 10% perçoit moins de 450€ par mois, 25% moins de 1 060€ et la moitié moins de 2 190€, alors que 25% perçoit plus de 4 270€ et 101% plus de 7 780€.
Le commerce hors magasin génère les revenus les plus faibles (980€), derrière la coiffure et soins de beauté, les autres services personnels, les activités artistiques et récréatives et les taxis (de 1 290 à 1 420€), alors que les médecins et dentistes perçoivent les revenus les plus élevés (8 130€), devant les professions juridiques et comptables (7 790€) et le commerce pharmaceutique (7 660€).
Les autoentrepreneurs économiquement actifs ont retiré en moyenne 440€ mensuels de leur activité non salariée (500€ pour ceux qui ne sont qu'autoentrepreneurs) mais plus d'1/4 a gagné moins de 70€, la moitié moins de 240€ et un sur dix plus de 1 150€; noter qu'1/3 des autoentrepreneurs concernés cumule cette activité avec un travail salarié; leur revenu global, incluant le salaire, atteint 2 090€, dont à peine 15% proviennent de leur activité non salariée.
En ce qui concerne les créateurs classiques pluriactifs (10% des créateurs classiques), leur revenu global est de 5 650€, dont près de la moitié est issue de leur activité non salariée. L'exercice parallèle d'une activité salariée est très fréquent dans l'enseignement, la santé et les activités artistiques et récréatives.
L'évolution des revenus entre 2012 et 2013
Le revenu moyen a baissé en euros constants, de 4,6% pour les autoentrepreneurs, 1,6% pour les entrepreneurs individuels hors AE et de 7,9% pour les gérants de société (forte baisse des dividendes perçus), soit une baisse moyenne pour les non-salariés classiques de 4%. Cette baisse de revenu concerne tous les secteurs d'activité, excepté le secteur paramédical; elle est forte dans les services aux entreprises et les activités artistiques et récréatives et dans les services aux personnes (hors santé).
Les femmes (35% des non-salariés) sont de plus en plus nombreuses dans les métiers les plus qualifiés tels que médecins, professionnels du droit, architectes ou autres professions libérales,mais aussi en auto-entreprenariat (40%); bien qu'elles exercent dans des secteurs souvent plus rémunérateurs, les femmes non-salariées classiques gagnent en moyenne 2 650€ contre 3 460€ pour les hommes; une partie de cet écart s'explique par un volume de travail moins important, par une ancienneté de l'entreprise plus faible et le fait d'entreprises de plus petite taille.