Pour la première fois depuis la crise sanitaire, la santé des dirigeants fragilisée : 82 % souffrent de maux physiques ou psychologiques.
Pour la 11e année consécutive, la Fondation d’entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur publie les résultats de son baromètre annuel sur la santé des dirigeants, réalisé en partenariat avec Bpifrance Le Lab. L’édition 2025 s’appuie sur une enquête menée par l’institut Occurrence auprès de 1 515 chefs d’entreprises, directeurs et gérants de TPE, PME et ETI partout en France, interrogés au printemps.
Cette nouvelle édition marque un tournant. Pour la première fois depuis la crise sanitaire, la santé globale des dirigeants se dégrade nettement. Et cette année, un focus inédit est consacré aux consommations à risque : alcool, tabac, drogues et médicaments.
Une santé globale fragilisée : 82 % des dirigeants souffrent de troubles physiques ou psychologiques
Bien que 85 % des dirigeants se disent en bonne santé physique, ils sont 82 % à déclarer souffrir de douleurs ou troubles physiques ou psychologiques, soit +11 points en un an. Les plus fréquents : mal de dos (52 %), troubles du sommeil (48 %) et troubles anxieux (48 %). À cela s’ajoutent une hausse des douleurs articulaires, migraines et troubles digestifs.
Les secteurs les plus touchés sont l’agriculture (91 %) et le secteur santé/social (88 %). En revanche, les dirigeants du secteur public ou du transport semblent un peu plus préservés (respectivement 77 % et 78 % concernés).
Une santé mentale sous pression, notamment chez les dirigeants expérimentés
La forme psychologique chute fortement en 2025 : seuls 68 % des dirigeants se disent en bonne santé mentale, contre 76 à 80 % les années précédentes. Ce recul s’observe surtout :
dans les services à la personne (39 % des dirigeants en mauvaise forme mentale),
chez ceux détenant 100 % du capital de leur entreprise (37 %),
et chez les dirigeants d’entreprise créées il y a plus de 15 ans (35 % en mauvaise santé psychologique, contre 17 % pour les entreprises de moins de 3 ans).
Ces chiffres soulignent une fatigue chronique croissante, en particulier chez les dirigeants les plus exposés à la pression financière et à la durée de leur engagement.
Un suivi médical toujours en retrait
1 dirigeant sur 3 (34 %) a renoncé à consulter un médecin cette année, principalement par manque de temps (68 %) ou pour privilégier son activité (34 %).
11 % des dirigeants n’ont jamais consulté de médecin, un taux qui grimpe à 18 % dans l’hôtellerie-restauration.
Focus 2025 : un quart des dirigeants présente une consommation à risque
Pour la première fois, le baromètre interroge les dirigeants sur leurs consommations d’alcool, de tabac, de stupéfiants et de médicaments :
- 52 % consomment de l’alcool au moins une fois par mois, dont 65 % de manière hebdomadaire. C’est 2 points de moins que la moyenne nationale.
- 21 % fument (cigarette ou vapotage) soit 2 points de moins que la moyenne nationale.
- 5 % prennent des médicaments contre l’anxiété ou la dépression, un chiffre nettement inférieur à la moyenne nationale (21 %).
- 2 % consomment des stupéfiants, également sous la moyenne nationale.
- Au global, si 23 % des dirigeants présentent une consommation à risque, selon les critères d’usage fréquent ou élevé, seuls 8 % déclarent un impact négatif sur leur vie personnelle et 4 % sur leur entreprise.
Consultez les résultats complets de
l’étude et le
communiqué de presse.