Les établissements de moins de 10 salariés manifestent 45% des intentions d’embauche contre 32% pour les 10-200 salariés et 13% pour les plus de 200 salariés. Ceci étant, nombre de recrutement sont saisonniers (au global 39%), notamment dans les plus petits établissements (61% pour les sans salarié) et par ailleurs jugés difficiles (37%, mais plus souvent chez les 1-49 salariés).
Par contre si la propension à recruter a augmenté pour l’ensemble des structures, la plus forte hausse concerne les structures de 100 à 199 salariés (63,8% à 68,9%) et celles de 20 à 49 salariés (42% à 46,6%).
6 secteurs d’activité globalisent 70% des intentions : ce sont par ordre d’importance les services aux entreprises, (17,7% des intentions), les HCR (13%), la santé/action sociale (11,8%), l’agriculture (10,4%), les services aux personnes (9,1%) et le commerce de détail (8,3%).
Les activités les plus demandeurs sont les services aux entreprises (349 344 ou 17,7%, en hausse de 8%), la restauration/hébergement (256 613 ou 13%, en hausse de 6%), la santé et l’action sociale (232 965 ou 11,8%), le commerce (221 667 ou 11,2%), l’agriculture (205 836 ou 10,4%), les services aux personnes (180 591 ou 9,1%), l’industrie dont l’agroalimentaire qui comprend aussi les boulangers pâtissiers (159 278 ou 8,1%), l’enseignement (123 047 ou 6,2%), la construction (103 534 ou 5,2%, en hausse de 23%).
Certains secteurs envisagent plus que d’autres d’embaucher en 2017 : au sein de l’industrie, les fabricants de matériel de transport (40,9%) et le chimie/pharmacie (34,6%), et par ailleurs les HCR (34,9%) et l’agriculture (30,4%), alors que certains secteurs l’envisagent beaucoup moins telles les activités de finances et assurances (12,4%), l’immobilier (14,8%).
En termes d’évolution, les services (64% des besoins en main-d’œuvre) continuent de progresser (+7%), avec le commerce (+10,2%) et l’industrie manufacturière (+9,6%); le secteur des services aux particuliers concentre 40% des projets de recrutement (+5,7%): la construction poursuit sa forte croissance (+22,5%)
Le projet de recrutement saisonnier concerne très largement les sans salarié (61,5%) , 44,7% les 1-4 salariés, mais 31 à 35% les 5 à 199 salariés.
Les difficultés de recrutement repartent à la hausse en 2017 (+22,4% après 20,6 en 2015 et 2016 et entre 17,7 et 19,5 en 2012-2014). 37,5% des projets de recrutement sont jugés difficiles contre 32,4% l’an dernier et 42,6% en 2012. 39,2% des projets portent sur des emplois à caractère saisonnier, contre 40,6% en 2016.
Les projets jugés les plus difficiles sont davantage localisés dans les petites entreprises : entre 42 et 45% dans des établissements de 1 à 19 salariés, 39 et 40% dans ceux de 20 à 99 salariés, contre 28 à 32,5% dans ceux de plus de 100 salariés et paradoxalement dans les sans salarié.
Certains métiers affichent les plus grandes difficulté de recrutement : les employés de maison (aides à domicile et aides ménagères avec 70% de projets jugés difficiles et le personnel de ménage avec 47,6%), les ingénieurs/cadres études et R&D informatique (62,8%), puis le personnel des cafés/hôtels/restaurants (cuisiniers 53,5%, serveurs 42,4%; employés de l’hôtellerie 40,1%), ensuite les attachés commerciaux (47,5%), les animateurs sportifs (40,1%), les aides-soignants (38,9%) et les agents de sécurité (37%).
Les raisons des difficultés sont principalement les profils inadéquats tels le manque d’expérience, de diplôme,ou de motivation (81%), la pénurie de candidats (80%) et les difficultés liése au poste proposé telles la distance, les horaires, la pénibilité,le salaire (52,5%).
Pour remédier aux difficultés d’embauche, 73% font appel à Pôle Emploi (22% de façon exclusive), 71,5% à des cabinets spécialisés, 64% à de la formation pour des candidats venus de l’extérieur, 52% à des profils différents, 42% à d’autres types de contrat, 40% à la formation au profit de salarié en interne, 37% en améliorant l’offre.
Ceux qui ne font pas appel à pôle emploi mettent en avant le fait d’avoir un candidat en vue (66,3%), le recours à d’autres modalités de recrutement (65,7%) mais aussi l’insatisfaction dans les recours à Pôle Emploi (50% candidats mal adaptés au profil du poste, manquant de qualification ou/et de motivations et 45% la manque d’efficacité ou de rapidité de Pôle Emploi).
Ceux qui n’envisagent pas de recruter mettent d’abord en avant le fait de ne pas avoir besoin (77% effectif suffisant, 45% des embauches les années passées), la conjoncture (44%), la solidité financière de l’entreprise (38%), la rigidité du droit du travail (37%), la difficulté de trouver le candidat adéquat (21%).
L’objet principal d’embauche est le surcroît d’activité (49,5% contre 46,2 en 2016), suivi par le remplacement de personnel (34,9%), peu le fait d’une nouvelle activité (15,6% contre 14,8 en 2016).
61,6% envisagent un CDD (dont plus de 6 mois 19,1% et moins ce 6 mois, 42,5%) et 38,4% un CDI.
Le recours aux CDI augmente en 2017 (+2,5 points); ils sont plus souvent utilisés pour des remplacements à la suite de départs définitifs (39%) et pour faire face à un surcroît d’activité ponctuel (32%). Toutefois en cas de départ définitif de salariés, les employeurs recrutent le plus souvent en CDI (68%), ou encore la mise en place d’une nouvelle activité (62%). Noter que 21% envisagent au moins un poste en alternance.
L’utilisation des CDD courts diminue (42,5%) par rapport à 2016 (44%); le motif principal de recrutement en CDD de moins de 6 mois est lié à un surcroît d’activité ponctuel (64%).
Qu’en a-t-il été en 2016 ?
Parmi les établissements ayant eu besoin de recruter en 2016, 93% ont réussi à recruter tout (82%) ou une partie des postes (12%) à pourvoir.
29% ont rencontré des difficultés pour effectuer l’ensemble des leurs recrutements. Parmi ceux qui n’ont pas réussi à recruter, 58% sont toujours en cours de recrutement.
Pour 69%, les principales difficultés concernant le profil des candidats sont liées à leur attitude (manque de motivation, problème de communication..), pour 67% le manque de compétences techniques, 62% le manque d’expérience professionnelle et 39% l’insuffisance de formation et le manque de diplôme.
Faute de trouver le candidat adéquat, hors le recours à des intermédiaires spécialisés (58%) et à Pôle Emploi (57%), 52% ont eu recours à la formation de candidats venus de l’extérieur et à 45% à des candidats en interne; 45% ont réduit leurs exigences ou modifié les conditions de travail ou le type de contrat ; 43% ont embauché moins que prévu et 28% ont eu recours à de la sous-traitance ou ont délocalisé.
Noter que 15% disent avoir éprouvé des difficultés à garder leur personnel.
Le réseau personnel ou professionnel est cité comme pourvoyeur de candidatures pertinentes par 48%, les candidatures spontanées par 26,5%, les annonces par 19%, les anciens salariés de l’entreprise (18%), Pôle Emploi par 17%, les cabinets de recrutement et agence d’Intérim par 15%.
"enquête besoins de main-d'oeuvre 2017" Pôle Emploi/Credoc, avril 2017
Méthodologie : Enquête par questionnaires,réalisée entre octobre et décembre 2016; 436 152 établissements toute taille ont répondu.
Cette étude a déjà fait l’objet le mois dernier d’une brève note d’analyse que je poursuis dans cette note. Noter bien qu’il s’agit d’intention (sans préciser le nombre de salarié et intégrant les emplois saisonniers) et pas de mise en oeuvre d’embauche effective et par ailleurs il s’agit d’établissements et non d’entreprises.
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