Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Business 
Indicateurs 
16 oct 2017

A 5 ans que souhaitent, les dirigeants de TPE pour leur entreprise et pour eux-mêmes ?

Le moral des patrons de TPE s’améliore avec 60% d’opinion favorable pour leur activité (vs 42 à 50 les 6 enquêtes précédentes).
D’ailleurs 34% envisagent une hausse des commandes pour les 3 prochains mois (notamment les 6-19 salariés avec 53% et les services aux entreprises avec 42%).

14% ont embauché en moyenne 1,8 personne au cours des 3 derniers mois (7% pour des créations de poste et 7% pour des remplacements); 6% ont supprimé des postes (en moyenne 1,7 personnes), conduisant à une création nette de +1% (mais +15% dans les 6-19 salariés, +14% dans les HCR pour lesquels c’est le grand boom et 3% dans l’industrie et la construction).
52% sont le fait de CDD, 41% de CDI, 4% d’apprentis et 3% d’emplois aidés.
La raison de l’embauche en CDD est surtout le surcroît temporaire d’activité pour 66% (mais 37% vérifie si l’emploi est viable dans la durée), le remplacement d’un salarié (32%), le test des compétences (27%).
Pour les suppressions de CDI, la modalité principale est la rupture conventionnelle (56%), le licenciement ( 25%), la démission du salarié (18%).

La trésorerie est excédentaire pour 34% (en nette hausse au regard des 24% de l’enquête précédente et 31% au regard des 11 enquêtes précédentes), notamment chez les 6-19 salariés (47%), dans les services aux entreprises (45%); elle est équilibrée pour 47% (60% le bâtiment, 56% les moins de 35 ans, 54% les HCR) et vs 58% dans l’enquête précédente, mais 43% pour les 11 enquêtes précédentes); elle est négative pour 19% (commerce 26%, HCR 32%).

16% ont investi au cours des 3 derniers mois au moins pour 5 000€ (48% les 10-19 salariés, 37% les 6-9 salariés, 36% l’industrie); mais seulement 10% des sans salarié et 11% des services aux particuliers).

Pour ceux qui ont sollicité un emprunt bancaire, 25% ont investi de 5 000 à 10 000€, 59% entre 10 000 et 50 000€, 15% au-delà (en moyenne 46 500€).
2 modalités de financement ont permis cet investissement : le recours interne (38% de l’autofinancement, 5% l’apport personnel,) et le recours externe (53% l’emprunt bancaire, 16% le crédit-bail, 1% un fonds d’investissement).

Les perspectives des TPE pour les 5 ans à venir (base: 66% de l’échantillon) :

→ Ce qu’ils souhaiteraient dans les 5 ans :
A la question « que signifierait la réussite de votre entreprise dans les 5 ans à venir ? » Les réponses libres ont permis d’observer
-en termes de développement : 41% envisagent d’augmenter le chiffre d’affaires (20% le stabiliser), 27% créer des emplois
-en termes d’attentes : 20% une diminution de charges, 6% moins de lourdeurs administratives, 6% un gain de pouvoir d’achat des français, 6% une meilleure conjoncture, 6% une meilleure qualité de vie, 5% pouvoir vivre de leur travail, 3% moins de concurrence déloyale; 1% seulement ont cité spontanément avoir plus de temps libre.
-Noter que 8% transmettraient l’entreprise et 3% partiraient en retraite

Pourtant quand des items sont imposés, le souhait d’une meilleure qualité de vie est très présente : 50% (très certainement) consacrer plus de temps à leur proche, 38% plus de temps à leurs loisirs (dont 38%), avant une meilleure rémunération (26%), au même niveau que déléguer davantage (22%), et avant le développement de l’entreprise: étendre son activité (20%), développer e-commerce (13%), s’implanter sur d’autres sites (7%), s’implanter à l’international (6%)

→ Quelles sont leurs intentions pour les 5 ans à venir :

– 46% consacreraient plus de temps à leur famille, notamment les plus de 55 ans
-36% consacreraient plus de temps au sport et à leurs loisirs mais davantage les plus de 55 ans
-et pour 22% leur entreprise aurait accru sa rentabilité, mais davantage les moins de 35 ans, les 3-19 salariés; noter que les 2/3 ne savent pas vraiment, répondant probablement oui ou probablement non.

Les risques évoqués pour les 5 ans à venir tiennent avant tout, du moins au regard des 4 items cités, à l’entreprise : 16% devoir cesser l’entreprise (davantage les 55 ans et plus, et le commerce), 14% devoir transformer l’entreprise pour survivre , 15% se lasser de l’entreprise (davantage les HCR, et les plus de 10 ans d’ancienneté). ils ont moins trait à la maladie, au burn out (14%, mais davantage les artisans).

44% estiment que le métier de chef d’entreprise est plus difficile aujourd’hui qu’il y a 5 ans ; 46% disent qu’il est plus difficile de faire prospérer son activité et 39% qu’il est plus difficile de négocier avec les banques. 26% estiment que le métier de chef d’entreprise sera plus difficile dans les 5 ans à venir; même chose pour faire prospérer son activité (25%) ; idem dans la négociation avec les banques (28%)

Ceci étant, si 42% souhaiteraient toujours être chefs d’entreprise, (dont 35% dans la même activité qu’actuellement, 7% dans une autre activité), 26% envisageraient d’être à la retraite, 10% salariés, et 22% ne savent pas.

→ Ce qu’ils envisagent pour faire évoluer leur entreprise dans les 5 années à venir :

– 20% (très certainement) céder ou transmettre l’entreprise (davantage les 55 ans et plus, le commerce, les HCR); 40% souhaiteraient transmettre à un chef d’entreprise de leur secteur d’activité, 20% à un de leurs salariés, 17% à un membre de la famille et 65% à un associé pour ceux qui en ont.

-Développer l’entreprise : investir (19%; davantage les 6-19 salariés, l’industrie), embaucher (15% avec une embauche moyenne de 5,8 personnes; davantage les 3 salariés et plus, l’industrie, les services aux entreprises), diversifier ses activités (14%; davantage les 6-19 salariés, l’industrie), ouvrir son capital (4%; davantage les 10-19 salariés), s’associer avec une personne ou une entreprise extérieure (4%; davantage les services aux entreprises, les 10-19 salariés), s’associer avec un ou plusieurs de ses salariés (3%; davantage les 10-19 salariés).

Créer ou reprendre une autre entreprise (7%)
Réduire l’effectif salarié (7%)

Quelques éléments complémentaires (50% de l’échantillon interrogé)
La transition numérique : pour 25%, elle offre plus d’opportunités que de menaces et pour 59% ni plus ni moins de menaces.
Elle impactera sur l’offre de produit/prestation (très certainement 26%), sur le mode commercialisation (25%), moins sur le mode de production (14%).
Des investissements seront nécessaires très certainement pour 21% en ce qui concerne les compétences au sein de l’entreprise, pour 18% dans l’équipement.

Noter que pour cette fraction de l’échantillon, 56% conseillerait à leurs enfants ou à des proches de devenir chef d’entreprise (dont 21% tout à fait) et 21% surtout pas.

Source
: "Barométre des TPE, vague 67", Fiducial/Ifop, septembre 2017"

Méthodologie : échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), interrogé par téléphone du 3 au 19 juillet 2017.

« Lire d’autres articles et analyses sur l'entrepreneuriat TPE / PME de notre expert André Letowski »

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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