Plus de 5 millions d’offres d’emploi de plus d’un mois (dont près des 3/4 en CDI) ont été diffusées par Pôle emploi en 2016; entre le 1er semestre 2015 et le 1er semestre 2017, les offres ont progressé de 33%.
Les 3/4 des offres ont été émises par des établissements de moins de 50 salariés (51% chez les moins de 10 salariés), 74% dans le secteur des services; ces offres concernent des postes d’employés (64%, dont qualifiés 39%), ouvriers (21% dont qualifiés 11%), professions intermédiaires et cadres (15%) ; 45% concernent des CDI, 12% des contrats de plus de 6 mois, 37% des contrats de 1 à 6 mois et 7% des contrats de moins d’un mois.
Pour la moitié des offres, le recrutement a abouti dans un délai de 38 jours (dont 35% en moins de 17 jours). Le délai médian est de 31 à 38 jours pour les entreprises de 0 à 99 salariés; mais il monte à 54 jours pour les établissements de 100 salariés ou plus.
La durée de recrutement varie selon le niveau de qualification du poste : le délai médian est de 30 à 35 jours pour le recrutement d’employés ou d’ouvriers non qualifiés, de 37 à 43 jours pour employés et ouvriers qualifiés, contre 56 jours pour le recrutement de techniciens, agents de maîtrise et cadres.
Le recrutement en CDI se fait aussi moins rapidement que pour les emplois de courte durée (44 jours vs 40 pour des contrats d’au moins 6 mois et 31 pour des contrats plus courts).
61% déclarent avoir rencontré des difficultés de recrutement sur l’offre considérée, notamment quand il s’agit de CDI (66% vs 51% pour des CDD de moins de 6 mois) , des postes d’ouvriers (qualifiés 70% et non qualifiés 67%), mais moins pour les employés (non qualifiés 54%, qualifiés 60%) et par ailleurs le secteur de la construction (65%).
96,5% déclarent des difficultés liées aux candidats.
Près de 6 mois après l’embauche, 92% des employeurs se déclarent très satisfaits ou assez satisfaits de leur recrutement.
Dans 3% des cas, l’offre a été pourvue en interne (pour 58% intérêt d’un salarié, reclassement et pour 42% absence de candidat externe satisfaisant ou manque de budget pour recruter un candidat extérieur à l’entreprise).
4,7% des offres d’emploi conduisent à un abandon du recrutement faute de candidats (soit 150 000 dont 82 000 pour des emplois durables): l’employeur a renoncé à son recrutement faute de candidat (87% des cas), malgré les candidatures reçues (dans la moitié des cas, l’offre a recueilli entre 1 et 5 candidatures).
Les raisons d’une inadéquation de candidatures sont le manque d’expérience (70%), le manque de motivation (69%), le manque de compétence (67%), moins le manque de diplôme ou de formation (45%).
Les raisons du nombre peu important de candidats sont la pénurie de formation appropriée (51%), la technicité pointue exigée (39%), le déficit d’image du secteur (35%), les horaire décalés (27%), l’obligation d’une habilitation dans le poste (26%), la rémunération peu attractive (25%).
La part d’abandon faute de candidats est un peu plus élevée pour les emplois de courte durée (1 à 6 mois) : 5,5%, contre 4,2% pour les emplois durables (CDI ou contrats de plus de six mois). Elle est sensiblement plus importante dans les petits établissements (5,6 à 5,8% vs 2,3 à 4,6 pour les autres tailles) et pour les postes d’ouvriers (6,2 à 6,5) mais aussi pour ceux de professions intermédiaires et cadres (5,9%).
Une majorité d’employeurs déclarent avoir fait appel à Pôle emploi pour l’importance de son fichier (79%), sa gratuité (67%) et sa rapidité (56%) ; près d’un sur deux pour sa compréhension des besoins (49%), sa bonne sélection des candidats (49%), et son statut d’interlocuteur privilégié (48%).
Pôle emploi a été une aide à la diffusion de l’offre pour près de la moitié des employeurs interrogés (47%) et une aide pour trouver des candidats pour 42% d’entre eux, moins pour rédiger l’offre (28%) ou sélectionner des candidats (23%).
Source : "OFFRES POURVUES ET ABANDONS DE RECRUTEMENT" Pôle Emploi, éclairage et synthèse N°40, décembre 2017
Méthodologie : La base de sondage a été constituée à partir du fichier STMT (Statistique Marché du Travail), regroupant 59 000 établissements. L’enquête a été conduite par téléphone en juin et juillet 2017. Les résultats portent sur les offres de contrats de plus d’un mois.
Le prestataire (IPSOS) a fourni à Pôle emploi un échantillon de réponses exploitables de 9 009 établissements. Un redressement de type « calage sur marge » a été opéré en utilisant comme variables de calage les principales caractéristiques des offres et des établissements issues des fichiers statistiques (état de l’offre, type de contrat, secteur et taille de l’établissement).
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