Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Conjoncture 
12 mar 2018

Les non-salariés hors autoentrepreneurs ont perçu un revenu médian de 2 290€ mensuel en 2015

795 000 micro-entrepreneurs sont économiquement actifs. 
Ils représentent 29% des non-salariés.

2,7 millions de personnes exercent une activité non salariée dans le secteur non agricole, en tant qu’entrepreneurs individuels (y compris micro-entrepreneurs) ou en tant que gérants majoritaires de société. Pour 89% d’entre elles, il s’agit de leur activité principale.

Les non-salariés classiques représentent 1,9 million de personnes fin 2015, dont 57% d’entrepreneurs individuels et 43% de gérants majoritaires de sociétés. Les effectifs de gérants de sociétés diminuent pour la 2ème année consécutive (–1,3% après –1,1% en 2014), alors qu’ils augmentaient de façon régulière entre 2009 et 2013 (+6,2% par an en moyenne).

La moitié des non-salariés (entreprises classiques) se concentre dans le commerce et l’artisanat commercial (19%), la santé (17%) et la construction (14%), alors que ces secteurs ne rassemblent qu’un tiers des salariés du privé; 13% exercent dans les activités spécialisées scientifiques et techniques et 21% dans les services destinés aux particuliers (restauration, hébergement, activités artistiques et récréatives, enseignement, coiffure, soins de beauté ou autres services personnels); moins de 5% travaillent dans l’industrie.


⇒ Les revenus

En 2015, les non-salariés classiques ont retiré en moyenne 3 340€ par mois de leur activité: 3 610€ pour les entrepreneurs individuels et 2 980€ pour les gérants de sociétés.

revenus non salariés

40% ont au plus 5 ans d’ancienneté et 38,5% plus de 10 ans.
Selon l’ancienneté de l’entreprise, le revenu moyen varie de 1 590€ pour les entreprises de moins d’un an, de 1 960 à 2 260€ pour les 2 ou 3 ans d’ancienneté, de 2 650€ pour celles de 3 à 5 ans, à 4 910€ pour celles de 21 ans ou plus :

tableau ancienneté salarié
Près d’un non-salarié classique sur dix déclare un revenu nul, variant de 26,8% pour les anciennetés de moins d’un an à 6% pour celles de 11 ans au moins, variant aussi de moins de 2% pour les professionnels de santé, à plus de 20% dans les arts/spectacles et les activités immobilières.

revenus activités

Parmi les non-salariés classiques qui perçoivent un revenu positif, un sur dix gagne moins de 480€ par mois, un sur quatre perçoit moins de 1 100€ et la moitié moins de 2 290€; en haut de l’échelle des rémunérations, un non-salarié classique sur quatre perçoit plus de 4 380€ par mois et un sur dix plus de 7 960€.
Si la médiane des revenus des non-salariés classiques avec en moyenne 2 290€, la disparité affiche un rapport interquartile de 4.
Parmi les non-salariés classiques qui perçoivent un revenu positif, un sur dix gagne moins de 480€ par mois, 2 fois plus que pour les salariés du privé; en haut de l’échelle des rémunérations, un non-salarié classique sur quatre perçoit plus de 4380€ par mois et un sur dix plus de 7 960€; ce montant est 2 fois supérieur au rang équivalent chez les salariés du privé.
revenus mensuels

Le revenu global d’activité des pluri-actifs
(10% des non-salariés classiques) s’élève à 5 860€ mensuels, dont près de la moitié est issue de leur activité non salariée. Ce mode d’exercice est fréquent dans l’enseignement, la santé et les activités artistiques et récréatives.

Les micro-entrepreneurs économiquement actifs retirent en moyenne 440€ mensuels de leur activité non salariée; un sur quatre gagne moins de 70€ par mois, la moitié moins de 250€ et un sur dix plus de 1160€; 30% des micro-entrepreneurs cumulent cette activité avec un travail salarié.


⇒ Hausse des revenus

Le revenu moyen des non-salariés classiques est en hausse de 2,5% en euros constants après + 1,4% en 2014. Il s’accroît de 3% pour les entrepreneurs individuels (+1,9% en 2014) et de 1,7% pour les gérants de sociétés (après +1,6% en 2014). Celui des micro-entrepreneurs se redresse en 2015 (+6,1%) après plusieurs années de baisse (-1,9% par an en moyenne entre 2009 et 2014).
Une partie de l’augmentation du revenu moyen des non-salariés classiques est due à l’évolution des effectifs par secteur d’activité les plus rémunérateurs (santé, activités juridiques et comptables, alors que leur nombre diminue dans le commerce de détail, les services aux particuliers, la construction, secteurs où les revenus moyens sont nettement inférieurs à la moyenne. Pour autant, le revenu moyen des non-salariés classiques progresse entre 2014 et 2015 dans presque tous les secteurs d’activité.


⇒ Les femmes

Les femmes (36% des non-salariés) en légère progression (+3 points en cinq ans) sont de plus en plus nombreuses dans les métiers les plus qualifiés tels que médecins, professions du droit, architectes, mais aussi dans des activités où elles ont largement investi le micro-entreprenariat (41% des micro-entrepreneurs sont des femmes, contre 36% des non-salariés classiques).

Les femmes non-salariées classiques gagnent en moyenne 22% de moins que leurs confrères masculins (2 820€ contre 3 610€); pourtant, elles exercent dans des secteurs souvent plus rémunérateurs. Si elles se répartissaient de la même façon que les hommes dans les différents secteurs, leur revenu moyen serait inférieur au leur d’un tiers. L’écart s’expliquerait par un volume de travail moins important, des entreprises plus récentes, des entreprises de plus petite taille. Cet écart de revenu entre femmes et hommes tend à se réduire au fil des ans : entre 2014 et 2015, le revenu des non-salariés classiques augmente ainsi de 3,2% pour les femmes contre 2,4% pour les hommes.


"Les revenus d’activité des non-salariés en 2015 : en hausse dans la plupart des secteurs d’activité ", INSEE Première N°1688, février 2018

Source
: l’Acoss collecte les cotisations sociales et la CSG-CRDS assises sur les rémunérations des non-salariés; le champ observé ne comprend pas le secteur agricole et se limite aux non-salariés en activité au 31 décembre. Selon le régime fiscal auquel est soumis le non-salarié, les éléments pris en compte dans la définition du revenu d’activité ne sont pas les mêmes. Ainsi, pour les entrepreneurs individuels et les gérants de sociétés soumises à l’impôt sur le revenu, ils correspondent à l’ensemble des bénéfices réalisés, alors que pour les gérants de sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (régime fiscal qu’ils choisissent de plus en plus souvent), certains éléments peuvent en être décomptés, comme les dividendes versés, les remboursements d’emprunt ou l’augmentation du capital propre.

« Lire d’autres articles et analyses sur l'entrepreneuriat TPE / PME de notre expert André Letowski »

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




Sur le même thème