Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Business 
Indicateurs 
09 avr 2018

Les actions en direction des jeunes portés vers l’entrepreneuriat en Ile-de-France

52% des jeunes de moins de 30 ans estiment qu'être son propre patron est le choix de carrière le plus intéressant. 
Plutôt qu'être salarié d'une entreprise (33 %). D’ailleurs, la part des créateurs de moins de 30 ans est passée de 20% en 2002 à 24% en 2014.

L’Insee évalue à plus de 162 000 le nombre d’entreprises créées en Île-de-France en 2016, dont 47% par des autoentrepreneurs. Le nombre de créations d’entreprises a plus fortement progressé dans la région qu’en province : + 12,9 en un an vs + 2,8% en province. l’Île-de-France regroupe 30 % des créations d’entreprises en France.
Les créations d’entreprises sont particulièrement dynamiques à Paris et en petite couronne. Paris en compte 58 000 en 2016, les Hauts-de-Seine 22 300; toutefois, le poids de la capitale tend à décroître, la part des entreprises créées à Paris est passée de 44% en 2000 à 36% en 2016.

Plus de la moitié des créateurs franciliens sont âgés de moins de 40 ans; 57% sont diplômés de l’enseignement supérieur.
Le nombre d’entreprises créées par des jeunes en France a triplé entre 2002 et 2014 sous l’effet des politiques nationales et locales en faveur de l’entrepreneuriat et de l’évolution de l’appétence des jeunes générations. En 2014, 135 000 créateurs ont moins de 30 ans, dont 84 000 auto-entrepreneurs. La part des créateurs de moins de 30 ans est ainsi passée de 20% en 2002 à 24% en 2014.

Les étudiants et jeunes diplômés représentent en France 4% des créateurs en 2014 vs 3,2% en 2010. En faisant l’hypothèse que cette proportion est la même pour la seule région Île-de-France, on peut estimer entre 1 200 et 13 00 les jeunes créateurs franciliens en cours de formation ou récemment diplômés.
80% des créations par les jeunes sont implantées à Paris et dans la petite couronne (dont presque la moitié à Paris), alors que l’ensemble des créations y est moins concentrée (36% créées à Paris, 36% en petite couronne et 28% en grande couronne).

Rappelons que selon l’AFE, 52% des jeunes de moins de 30 ans estime que travailler, être son propre patron est le choix de carrière le plus intéressant qu’être salarié d’une entreprise (33%); ou salarié de la fonction publique (15%).

Selon Sine 2014, parmi ceux qui se sont déclarés étudiants ou scolaires en Île-de-France, les hommes sont un peu mieux représentés que les femmes (55%). Par ailleurs, les jeunes générations ont des projets plus ambitieux que leurs aînés : 44% souhaitent développer fortement leur activité en termes d’emploi et d’investissement. Ils sont également plus nombreux à déclarer avoir une idée nouvelle de produit, de service ou de marché (23% vs 15% tous créateurs confondus).

Les entreprises créées relèvent principalement des services aux entreprises (42% vs 27% pour les créations d’entreprises en France), puis l’enseignement et la santé (16% vs 6%); à l’inverse, le secteur du commerce, transports, hébergement et restauration et celui de la construction sont sous-représentés.

Comme pour l’ensemble des créateurs, les principales motivations des créateurs étudiants sont la volonté d’être indépendant (56%) et le goût d’entreprendre ou le désir d’affronter de nouveaux défis (43%). Mais pour 26% c’est la seule possibilité pour exercer sa profession (26% vs 10% tous créateurs confondus); il s’agit des jeunes formés à l’exercice d’une profession libérale dans les domaines de la santé, du droit, de l’architecture (42% des étudiantes créatrices d’entreprise); 8% étaient par ailleurs chômeurs (nettement moins que l’ensemble des créateurs 21%).

48% des créateurs étudiants ont monté leur projet seuls, alors que 41% ont bénéficié du soutien d’une personne de leur entourage personnel (famille, ami ou conjoint) vs 35%, 17% d’un professionnel spécialiste (expert-comptable, juriste…) vs 21% et 7% d’une structure dédiée à l’accompagnement des entreprises innovantes (incubateur, Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation, pôles d’innovation, pôles de compétitivité …) vs 1,6%.

Depuis le début des années 2000, une politique publique de soutien à l’entrepreneuriat étudiant a été mise en place au niveau national avec pour objectif : sensibiliser les étudiants aux carrières entrepreneuriales, en introduisant des modules pédagogiques au sein de l’ensemble des filières universitaires, former et enfin pré-accompagner ceux d’entre eux ayant un projet de création.
Elle a d’abord pris la forme d’un appel d’offre national de création de « Maisons de l’entrepreneuriat » au sein d’établissements d’enseignement supérieur d’un même site ou d’une même région. 7 régions françaises étaient concernées en 2006, mais pas l’Île-de-France.
Le plan national Entrepreneuriat Etudiant lancé fin 2009 a généralisé cette démarche au sein des « pôles de l’entrepreneuriat étudiant ». Parmi les 20 projets retenus par le ministère, 4 étaient franciliens : CréaJ, Peego, Peeps et Osons Entreprendre Val-d’Oise, regroupant chacun plusieurs universités et grandes écoles.
Enfin, la labellisation de 29 « pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat » (Pépite) à la rentrée 2014 achève la généralisation de ces structures dans toutes les Comue (Communautés d’universités et d’établissements) françaises. A l’échelle du pays tout entier, 80% de leurs financements proviennent de subventions régionales. 8 Pépites sont situés en Île-de-France,

La création en 2014 du statut national d’étudiant-entrepreneur (SNEE) et celle du Diplôme d’étudiant-entrepreneur (D2E) ont accompagné la création des Pépites
dans l’objectif de sécuriser les parcours des jeunes porteurs de projets.
Un prix francilien Pépite-Tremplin a été créé par la Région en 2016. L’édition 2017 a ainsi récompensé 36 étudiants-entrepreneurs franciliens qui ont créé leur entreprise après le 1er juillet 2016 ou qui portent un projet de création d’entreprise innovante.
Selon Pépite France, l’avenir des Pépite réside dans la digitalisation de programmes d’accompagnement sur l’ensemble du territoire national en impliquant les étudiants-entrepreneurs dans les pédagogies proposées.
La certification des compétences entrepreneuriales représente aussi un enjeu en termes de reconnaissance du parcours personnel des étudiants-entrepreneurs. Aujourd’hui, 33 compétences entrepreneuriales sont prises en compte pour la certification. La reconnaissance des compétences acquises par l’étudiant-entrepreneur devrait faciliter son insertion professionnelle même s’il n’a finalement pas réalisé de création ou de reprise d’entreprise.

Enfin, l’accompagnement des étudiants-entrepreneurs est renforcé par la création du programme Pépite Starter (au niveau national), avec les collaborations de l’opérateur Schoolab (qui procède à l’ouverture de centres de coworking à Paris), d’Entr’Up et Initiative France. Ce programme permet un accompagnement des bénéficiaires au-delà du pré-accompagnement réalisé au sein des Pépite. L’objectif est double, d’une part, que les Pépite puissent accueillir plus de porteurs de projet, et, d’autre part, que l’apprentissage couvre toute la durée du projet entrepreneurial.

Il ressort des interviews réalisées auprès de 26 jeunes étudiants-entrepreneurs que les Pépite d’Île-deFrance proposent de nombreuses actions pour enrichir et stimuler le projet entrepreneurial :
-Organisation de sessions collaboratives avec des professionnels sur des sujets techniques, par le suivi et les échanges avec les personnes ressources, allant des tuteurs aux mentors.
-Déploiement d’espaces de travail collectifs
– Evénements dédiés à l’entrepreneuriat organisés ou diffusés par les Pépite (concours, salons, ou visites, etc.)
-Mise en réseau des étudiants-entrepreneurs entre eux mais également avec des acteurs de l’écosystème entrepreneurial (experts, incubateurs, accélérateurs, etc.).

« En 2017, les 8 Pépite franciliens réunis dans le cadre de Pépite France ont exprimé plusieurs souhaits de collaboration avec la Région.
La première a trait à la coordination d’actions et d’événements inter-Pépite à l’échelle régionale, avec un chargé de mission dédié, ainsi que la coordination des demandes de statut étudiant-entrepreneur émanant d’établissements d’enseignement non fondateurs des pôles. Le développement d’espaces de co-working animés est également attendu, de même que le soutien direct aux projets sous la forme de prêts d’honneurs pour les projets les plus ambitieux et d’un fonds d’amorçage. Dans un contexte où tous les Pépite franciliens ne sont pas au même stade de développement, les structures échangent et s’entraident pour accompagner leur montée en puissance. »

Source : "LE DISPOSITIF ÉTUDIANT-ENTREPRENEUR EN ÎLE-DE-FRANCE ÉTAT DES LIEUX ET REGARDS DE 26 PORTEURS DE PROJETS", IAUF et EER, février 2018

« Lire d’autres articles et analyses sur l'entrepreneuriat TPE / PME de notre expert André Letowski »

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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