Si la satisfaction d’être dirigeant est forte, celle-ci se paie du fait du stress généré par la conduite de l’entreprise (incertitude des marchés, gestion du personnel, implication personnelle du dirigeant…) et des troubles physiques qui en résultent. Avec un conjoncture plus favorable, le stress s’estompe quelque peu.
♦ Ils sont actuellement globalement satisfaits, davantage que l’année passée du fait d’une conjoncture plus favorable; ils sont satisfaits en 2018 :
-de leur travail (95% dont très 50)
-de leur vie (91% dont très 43) ; moins les agriculteurs et les commerçants (88%), davantage les manager de PME (96%)
-de leur santé (72% dont très 31); les agriculteurs ne sont que 55% à la trouver bonne et très bonne (très bonne 13% vs 31 en moyenne); les managers de PME et ceux du médical ont les meilleurs scores (80%); noter que les dirigeants du médical sont 39% à répondre très bon, mais ils voient moins souvent que leur collègues un médecin, on peut comprendre pourquoi ! (vs en moyenne 31).
Ils sont par ailleurs confiants en l’avenir (au moins celui des 3 prochaines années, limite proposée par les enquêteurs) en ce qui concerne :
-leur vie personnelle (93% dont très 37)
-leur santé (89% dont très 26)
-Leur situation professionnelle (88% dont très 29)
-La situation financière de leur foyer (88% dont très 28); les moins satisfaits sont les commerçants et les plus satisfaits les artisans et les managers de PME
-L’activité de leur entreprise (85% dont très 26%)
Situation professionnelle, situation financière, activité de l’entreprise sont en hausse de 3 ou 4 points, du fait de la conjoncture plus favorable.
De fait, le choix de devenir entrepreneur correspondait à une réelle envie pour 71% des dirigeants (42% pour les agriculteurs, mais 89% le médical), alors que 20%, sans emploi, disent avoir créé par contrainte; noter que 20% ont repris une affaire familiale (56% les agriculteurs).
Ce qui contribue le plus à leur épanouissement personnel tient d’abord aux apports de leur « travail » : intérêt du métier (87%), organisation de son temps de travail (85%), pourvoir de décision (79%), projets d’entreprise (71%), moins au fait de manager des personnes (54%). Mais arrivent juste après la pratique de loisir ou d’une activité physique (69%, curieusement en baisse de 6 points, moins de compensation du fait de la conjoncture?)
♦ Ils considèrent leur santé bonne du fait de leur forme physique (86%), de leur bon équilibre vie professionnelle/vie personnelle (85%), de leur moral (83%); la santé de l’entreprise importe moins (67%).
De fait seulement 10% ont connu des arrêts de travail. Pour 35% ces arrêts ont eu un impact sur leur entreprise; plus avant dans l’enquête, 25% (dont très 11) affirment un impact négatif. Toutefois stress et troubles physiques sont présents.
⇒ Quid du stress ?
35% le vivent de façon permanente, 44% parfois et 21% rarement ou jamais (dans ce cas plus souvent les managers de PME).
Le stress est dû :
-à la surcharge de travail (58%),
-mais aussi au manque de trésorerie (52% et aux incertitudes de l’activité sur les mois à venir (51%), 2 items en baisse au regard de l’année précédente (baisse de 6 à 10 points)
-à la gestion du personnel : difficulté à licencier (37% en baisse de 8 points), à la crainte des prud’hommes (19% en baisse de 6 points), aux relations avec certains salariés (30%), à l’organisation du travail des salariés (30%)
-à la gestion des fournisseurs (22%)
Les agriculteurs cumulent le plus ces difficultés; les artisans et les commerçants sont les moins inquiétés par la surcharge de travail, contrairement à ceux du médical.
⇒ Les troubles physiques sont d’abord liés :
- aux mauvaises postures physiques du fait de leur activité (57%, notamment les agriculteurs et les artisans)
- au manque de temps pour réaliser toutes les tâches (42%)
- moins aux incertitudes sur l’activité de leur entreprise dans les mois à venir (29%, en baisse de 7 points au regard de 2017), le médical ayant le % le plus faible (18%)
Idem pour les problèmes financiers de l’entreprise (20%, en baisse de 7 points), le médical ayant le % le plus faible (10%)
- peu aussi du fait de se sentir isolé (26%)
Autrement formulé, 58% ont ressenti le mal de dos, des douleurs articulaires (48%), des migraines (29%), des douleurs intestinales (23%), des troubles oculaires (23%), des troubles gastriques (21%), des troubles de l’audition (14%), des troubles cardiaques mineurs (11%).
⇒ Pour 26% leur santé s’est détériorée au cours des 5 dernières années (notamment les agriculteurs, 36%); pour 61%, elle est restée identique.
La détérioration provient pour 43% du stress lié au travail, pour 24% d’un manque de décompression, pour 17% d’un maladie.
Noter que 27% des dirigeants se sentent souvent excessivement actifs et contraints (mais rarement ou jamais 46%) ; 19% remettent souvent à plus tard une tâche qui leur demande réflexion (rarement ou jamais 46%); 12% ont souvent difficulté à mettre les choses en ordre (vs 61%) 11% à se rappeler obligations et rendez-vous (vs 72%), 11% à finaliser les derniers détails d’un projet (vs 62%). C’est dire qu’une minorité seulement a du mal à faire face.
⇒ Pour l’ensemble des répondants, il en découle souvent de la fatigue (34% mais rarement ou jamais 29%), le sentiment d’en « avoir marre » (26% vs 45), des difficultés à dormir (23% vs 54%), ou encore le fait d’être déçu par certaines personnes (22% vs 40). Les sentiments d’impuissance, de faiblesse physique, de déprime ne touchent souvent que 7 à 11% (vs 67 à 81 rarement ou jamais).
Les agriculteurs sont ceux qui cumulent le plus ces ressentis, alors que les hommes réseau et les managers de PME font le moins état de ces ressentis.
Autre type de difficulté, celle de concilier vie professionnelle et vie familiale (49%), notamment les agriculteurs et ceux du médical, moins les managers de PME.
♦ Comment remédier à ces difficultés ?
Les moments de détente en famille sont pour 87% bénéfiques pour rester en forme. Mais dormir suffisamment vient juste après (77%). Par contre le suivi régulier par un médecin est moins fréquent (43%).
Si 86% estiment qu'une alimentation variée et équilibrée est nécessaire pour rester en forme, 43% disent aussi la difficulté de s’alimenter correctement quand il y a surcharge de travail.
Si 61% aimeraient consacrer plus de temps à leur activité physique, 48% disent ne pas savoir quels types d’exercice simple pratiquer. Toutefois 65% disent avoir la pratique d’une activité physique régulière.
Si 46% aimeraient pratiquer plus d’activités mentales, effectuer des exercices de yoga ou méditation, 46% disent aussi être adeptes de ce type de pratique (au sens plus large, intégrant les mots croisés, les échecs…).
32% aimeraient être aidés pour gérer leur stress et 21% souhaiterait l’appui d’un coach.
85% ont conscience que ces comportements sont importants pour la réussite de leur entreprise (dont 40% très importants).Toutefois, seuls 12 à 19% estiment que les outils digitaux peuvent y contribuer.
Méthodologie : échantillon de 1500 dirigeants d’entreprises, représentatif des entreprises françaises de moins de 50 salariés, interrogé par téléphone entre le 22 février et le 28 mars 2018.
Profil des répondants : 55% d’homme ; 19% des répondants ont moins de 40 ans, 28% de 40 à 49 ans, une majorité de 50 ans et plus (22% de 50 à 55 ans et 31% 56 ans et plus).
52% ont le statut de non-salarié.
36% n’ont pas de salarié, 43% de 1 à 5 salariés, 10% de 6 à 9, 11% de 10 à 49 salariés.
1/3 n’exerce qu’une activité de bureau, 30% majoritairement une activité physique, et 38% un mix des 2.
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