Les projets d’embauche ont augmenté de 18,7% en 2018 (comparés à ceux de 2017), 44% sont le fait de TPE. Ceci étant, exprimer une intention n’est pas la concrétiser.
⇒ En ce qui concerne les tailles d’établissement :
Les établissements sans salarié sont 30,1% à envisager de recruter, ceux de 1-4 salariés 16,5%, les 5-9 salariés 28,5%, les 10-19 salariés 38,8%, puis les autres tailles entre 53 et 77% pour les 200 salariés et plus. La plus forte hausse concerne les structures de 10 à 19 salariés (31,2% à 38,8% soit +7,6 points) et celles de 20 à 49 salariés (46,1% à 53,1% soit +7 points).Les établissements de moins de 10 salariés représentent 44% (46% en 2017) des embauches potentielles avec 1 037 572 intentions d’embauche pour 2018. Le nombre de projets augmente dans toutes les tranches de taille et plus fortement dans les entreprises de plus de 200 salariés (+26,2%).
L’ensemble des établissements voient leurs difficultés à recruter, augmenter. Cette proportion est plus nette pour les établissements de 1 à 4 salariés (+11 points) et ceux de 10 à 19 salariés (+9,5 points). L’évolution la plus faible concerne les établissements de plus de 200 salariés (+4,3 points)
La part des projets de recrutement liés à une activité saisonnière continue à diminuer en 2018 (-4,6 points et -1,4 point en 2017), elle s’établit à 34,6%, soit 811 716 embauches potentielles. La part de recrutements liés à l’effet de saison est en diminution pour les établissements de toutes tailles; les établissements de 0 salarié affichent une diminution plus marquée de la part de saisonniers avec -7,7 points, ainsi que les 50 à 99 salariés avec -7,5 points.
⇒ Et ceux qui ne souhaitent pas embaucher en 2018 ?
- La 1ere raison évoquée est le fait de ne pas en avoir besoin (78%) ou d’avoir anticipé en embauchant les années passées (46%).- Seconde groupe de raison, la conjoncture, la marché (35%) ou une situation financière pas assez solide pour embaucher (35%)
- 3éme groupe de raison la rigidité du droit du travail, du manque de flexibilité, des démarches administratives (27%), trop de difficultés à trouver le candidat adéquat (23%)
- La structuration de l’entreprise : départ en retraite (11%), restructuration (7%) ou externalisation d’une partie de l’activité (6%).
⇒ Les recrutements en 2017
Parmi les 45,8% d’établissements ayant eu besoin de recruter en 2017, 92,5% d’entre eux a réussi à recruter tout ou une partie des postes à pourvoir (78% la totalité des postes à pourvoir). 22% ont toutefois revu leurs exigences à la baisse au moment du recrutement. Si le réseau personnel ou professionnel est cité comme pourvoyeur de candidatures pertinentes par 46,6% des établissements recruteurs, le recrutement s’est aussi fait pour 21% par des personnes ayant déjà travaillées dans l’entreprise, et 19% via des candidatures spontanées.
Les 2/3 ont réussi à recruter sans difficulté. 163 148 recrutements ont été abandonnés (dont 111 503 définitivement). Ceux qui n’ont pu recruter sont 60% à avoir abandonné parce qu’ils n’ont pas trouvé le bon candidat (manque d’expérience, de diplôme, de motivation, de compétences); pour 16%, aucun candidat ne s’est présenté. Noter que 17% des établissements cherchant à recruter connaissent un turn over important de leur personnel.
Ceux qui ont connu des difficultés en 2017 pour recruter se sont heurtés :
- d’abord au manque de candidats (81%) ou à une inadéquation des profils (75%); le manque de compétences techniques vient en premier lieu (67%) ou le manque d’expérience professionnelle (63%), le manque de formation (41%), le manque de compétences informatiques (13%) mais aussi à égalité avec le manque de motivation (65%), puis des problèmes de compétences relationnelles ou de présentation (44%), la difficulté à s’exprimer (23%).
- Mais aussi à des difficultés davantage inhérentes à l’entreprise, liées à la nature du poste (conditions de travail, image, salaire) 47%, l’accès au lieu de travail (problèmes de transport) 13%, à un manque de moyens financiers 13%, au déficit d’image de l’entreprise 12%, aux procédures internes de recrutement 10%
- Voire au caractère urgent du recrutement, au manque de temps 38%, ou au nombre important des recrutements à effectuer 14%.
Source : "Enquête sur les besoins de main d'oeuvre 2018", Pôle Emploi, Credoc, lu avril 2018
Méthodologie : le champ est le même que celui de l’enquête 2017, soit d’une part les établissements employeurs relevant du secteur privé et, d’autre part : les établissements de 0 salarié ayant émis au moins une déclaration d’embauche au cours des 12 derniers mois, les établissements du secteur agricole, les établissements du secteur public relevant des collectivités territoriales (communes, régions…) et les établissements publics administratifs (syndicats intercommunaux, hôpitaux, écoles…). L’enquête porte donc sur l’ensemble des employeurs hors administrations de l’État (Ministères, Police, Justice…) et entreprises publiques (Banque de France…), soit 2 313 354 établissements pour la France (extraits du répertoire SIRENE), dont 1 743 813 ont été interrogés cette année (1 543 827 par courrier 111 472 par internet, 88 514 par téléphone). Au total 436 600 établissements ont répondu au questionnaire (taux de retour de 26% par la net, 25% par courrier et 23% par téléphone). . Une enquête complémentaire a porté sur un échantillon téléphonique de près de 20 000 établissements pour comprendre la nature des difficultés de recrutement, les raisons de ne pas embaucher, l’image de Pôle emploi auprès de ses « clients potentiels.
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