Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Technologie 
02 jan 2019

Impacts positifs et négatifs des technologies numériques au travail

A la question « vos outils numériques professionnels vous donnent-ils plus de flexibilité dans vos horaires de travail ? » 45 % répondent oui et je l'apprécie.
75 % utilisent ces outils en moyenne plus de 3 heures par jour (2016 : 67 %) ; ceux qui y ont recours plus de 6 heures par jour (43 %) sont plus souvent des cadres (55 %), des salariés de grandes entreprises (49 %), moins des managers (38 %) et de salariés de PME (32 %). 32 % des salariés interrogés utilisent l’ordinateur entre 3 et 6 heures.

⇒ Impacts positifs sur le travail
A la question « vos outils numériques professionnels vous donnent-ils plus de flexibilité dans vos horaires de travail (télétravail, mobilité à l’intérieur de l’entreprise…) ? » 45 % répondent oui et je l’apprécie, 14 % oui et cela me dérange.
Ces outils ont un impact sur le contenu de leur travail : dans la réactivité dans l’échange d’information (oui 62 %, cadres 69 %, aucun 24), l’autonomie professionnelle (57 %, aucun 32), l’organisation du travail de leur équipe (55 %, aucun 30), la gestion des urgences (55 %, aucun 28), la coopération entre collègues (49 %, aucun 32), la rapidité dans la prise de décision (49 %, aucun 35), la diversité des tâches (48 %, aucun 34) et le rapport aux clients (47 %, aucun 37).

⇒ Impacts négatifs
Toutefois, 39 % ont le sentiment de trop d’informations (ceux qui l’utilisent plus de 6 heures par jour 49 %, les cadres 44 %) ; 54 % estiment avoir suffisamment d’informations et 4 % pas assez. 70 % estiment n’avoir pas assez de temps pour traiter toutes les informations reçues.
Ce flux génère pour 43 % de la fatigue (54 % pour les utilisateurs de plus de 6 heure /jour), pour 36 % un sentiment de submersion (44 % les 18-29 ans), pour 35 % du stress (50 % le secteur vente et 48 % les 18-29 ans) , pour 32 % une atteinte à leur concentration (44 % les 18-29 ans et 41 % ceux qui y ont recours plus de 6 heures par jour), pour 22 % un sentiment de désorientation (33 % les 18-29 ans et 29 % les managers).
Ces outils numériques conduisent à travailler le soir, le week-end et pendant les vacances, voire à culpabiliser quand les « urgences » se posent en dehors du temps de travail et que le salarié n’y répond pas :



⇒ La façon de gérer le stress par les utilisateurs
45 % font des pauses régulières toutes les 2 heures vers une autre activité récréative autre que le travail ; il sont 54 % à la faire pour ceux qui travaillent 3 à 6 heures par jour sur l’ordinateur et 54 % au sein des grandes entreprises. D’ailleurs 68 % peuvent faire une ou des pauses quand ils le souhaitent ou à l’occasion de pause obligatoire (18 %) ; au total 86 % font des pauses (92 % le secteur public, 91% les professions intermédiaires, 90% les managers mais moins le secteur privé 83 %, les PME avec 79 % et les TPE avec 76 %).
Pour 48 % les temps de détente chiffrent moins de 10 minutes (60 % dans les TPE et 57% pour ceux qui travaillent sur l’ordinateur au moins 6 heures/jour) et 35 % de 10 à 20 minutes. 52 % font entre 1 et 2 pauses et 24 % autant que nécessaire (notamment ceux qui travaillent le soir et le week-end 29 %).
Les autres limitent l’accès aux outils numériques
* soit en réservant un créneau horaire dédié exclusivement à la gestion de ces informations (27 %), notamment ceux en TPE (42 %) et ceux qui travaillent le soir ou le week-end.
* soit en éteignant ponctuellement certains outils (chat interne, boîte e-mail, téléphone…), avec 24 %.
* soit pour 21 % en s’imposant des durées précises de consultation de ces outils (managers 30 %).

⇒ Ce que les entreprises ont mis en place
– 41 % ne proposent aucune action
– 23 % la création d’une charte de bonne pratique des mails et 10 % l’organisation de la gestion des mails durant les absences de salariés ; noter que 51 % des salariés déclarent que personne ne traite leurs mails quand ils sont en congés ; 32 % ont laissé cette gestion à un membre de leur équipe ; 13 % les traitent eux-mêmes depuis leurs congés.
– Des règles ont été mises en place : 16 % autour de la déconnexion, 13 % l’obligation de faire des pauses, 8 % l’obligation de laisser son ordinateur portable au bureau.
– 11 % proposent l’exemplarité managériale en matière de gestion de l’information et de déconnexion; 10 % ont organisé une formation à la gestion du temps de travail.

« L’impact des outils numériques professionnels sur les salariés ", Opinion Way, Eleas, lu décembre 2018
Méthodologie : échantillon de 1010 salariés travaillant dans un bureau pour une entreprise privée ou publique, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI entre le 16 et le 23 octobre. 28 % y sont des cadres, 32 % des professions intermédiaires et 40 % des employés et des ouvriers. 20 % sont dans des TPE, 15 % dans des PME, 25 % dans des ETI et 40 % dans des grandes entreprises. 80 % sont dans les services. 20 % ont moins de 30 ans, 29 % de 30 à 39 ans, 27 % de 40 à 49 ans, 24 % 50 ans et plus. les 3/4 ont recours tous les jours à l’utilisation de l’ordinateur.
Par outils numériques professionnels, les auteurs du sondage entendent “technologies numériques à usage professionnel mises à votre disposition dans le cadre de votre travail : messagerie professionnelle, ordinateur fixe ou portable, smartphone ou tablette, Intranet, messagerie instantanée (chat d’entreprise), etc ».


 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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