La procrastination de quoi s’agit-il ?
La procrastination c’est ressentir une tendance dite pathologique à vouloir remettre systématiquement au lendemain, voire à ignorer, une tâche désagréable mais probablement plus importante, en faveur d’une tâche plus agréable ou plus facile.Le procrastinateur est alors perçu comme une personne qui n’arrive à pas se mettre au travail, essentiellement lorsque cela ne lui donne pas une satisfaction immédiate. Conséquences : cela peut entraîner une baisse de productivité et l’empêcher d’atteindre ses objectifs. Cependant, attention aux préjugés : être procrastinateur ne signifie pas être fainéant. Au contraire ! Souvent les personnes qui procrastinent ressentent l’envie frénétique de réaliser d’autres tâches (faire le ménage, aller faire du sport, s’occuper de son jardin, etc.) au lieu de s’attarder à régler la tâche qui leur pose un problème.
La procrastination est donc bien un processus actif (vous choisissez de faire autre chose que votre tâche prioritaire) quand la paresse suppose l’inactivité, l’apathie et le refus d’agir.
Que dit la science sur la procrastination ?
Dans la définition acceptée de la procrastination, il est dit qu’il s’agit d’une « tendance pathologie ». En effet, la procrastination est le résultat de mécanismes biologiques subconscients en action dans notre cerveau.Certains scientifiques évoquent une théorie selon laquelle deux régions du cerveau entrent en compétition dès qu’une tâche se présente à nous. Un peu comme font l’ange et le démon dans certains films ou dessins animés, lorsque le héros est confronté à un dilemme ou à un cas de conscience.
Concrètement voici ce qui se passe dans votre cerveau lorsque vous procrastinez. La région qui régule la mémoire, l’instinct et les émotions dans votre cerveau est le système limbique. C’est lui qui vous incite à éviter de faire telle ou telle tâche, car votre appréhension informe votre cerveau qu’il est potentiellement confronté à une menace. En somme, entre fuir et combattre, votre cerveau préfère fuir !
Mais parallèlement, la partie rationnelle de votre cerveau, appelée cortex préfrontal, examine toutes les bonnes raisons à accomplir cette tâche qui à priori vous pose problème. Seulement voilà, le cortex préfrontal travaille plus lentement que le système limbique, c’est pourquoi vous vous retrouvez à procrastiner avant que la raison ne finisse par prendre le dessus sur l’instinct.
D’après l’Association for Psychological Science, les procrastinateurs chroniques sont victimes d’un mauvais fonctionnement de leur cerveau, qui les poussent à soulager leur stress en procrastinant, engendrant finalement davantage d’angoisse et de remords.
Comment la neuroplasticité et la méditation amènent à se libérer de la procrastination ?
Pour remédier à ce dysfonctionnement cérébral, il faut se pencher sur le fonctionnement du cerveau lui-même et le concept de neuroplasticité. La neuroplasticité c’est la capacité qu’a notre cerveau à se modifier et à se remodeler constamment.Certains circuits neuronaux à l’intérieur du cerveau sont donc capables d’évoluer et de se réorganiser tout au long de notre vie.
Et quoi de mieux que la méditation pour remodeler la neuroplasticité du cerveau. Des chercheurs ont observé que pendant les périodes de méditation, le cerveau des moines bouddhistes exerçait une forte activité, permettant d’avoir un meilleur contrôle de l’interaction entre les neurones.
C’est d’ailleurs ce qu’a démontré l’étude menée par Richard J. Davidson et Antoine Lutz : après des centaines d’heures de méditation, certaines personnes étaient capables de modifier et de restructurer le fonctionnement de leur cerveau.
Une autre étude réalisée auprès de 300 personnes par l’équipe du Dr Tim Pychyl, de l’Université Carleton au Canada, conclue que la pleine conscience aiderait à éviter « l’échec de régulation de soi-même » qu’est la procrastination.
La méditation de pleine conscience peut donc être considérée comme une forme d’exercice pour l’esprit.