A quels risques les dirigeants sont-ils davantage exposés ?
Le dirigeant s’expose essentiellement au stress. Cela concerne également d’autres postes, c’est un mal commun dans le monde du travail. Mais ce qui caractérise le stress éprouvé par le dirigeant, c’est son intensité et surtout sa durée. Les dirigeants souffrent d’un stress quasi permanent.
La deuxième chose, c’est la solitude. Les chefs d’entreprise sont le plus souvent « le nez dans le guidon » et ils sont seuls. La solitude est facteur pathogène, qui amplifie le risque d’épuisement professionnel, le burn out.
Troisième facteur : l’incertitude du carnet de commandes. Quand vous vous inquiétez pour l’avenir de votre entreprise, donc également le vôtre, cela finit par peser sur votre organisme. Et le pire c’est lorsque vous avez une vision négative de l’avenir. C’est une chose de ne pas être sûr, mais c’est autre chose d’imaginer le pire. Cela différencie les dirigeants des autres travailleurs de la population active. Lorsqu’on est un salarié ou un fonctionnaire, on possède davantage de garanties quant à ses revenus. Mais un indépendant, lui, a des revenus aléatoires.
Et enfin, quatrième et dernier facteur, c’est la surcharge de travail. En France, les salariés travaillent en moyenne 38,4 heures, les cadres sont entre 45 et 50 heures, et les chefs d’entreprise sont en moyenne à 55 heures de travail hebdomadaire. Cela a une conséquence directe sur le temps de sommeil : un dirigeant dort en moyenne 6 h 30 par nuit. Sur une année, cela représente presque 200 heures de sommeil en moins par rapport à la moyenne française. La fatigue générée empêche les dirigeants d’être efficaces et de se saisir d’opportunités.
La deuxième chose, c’est la solitude. Les chefs d’entreprise sont le plus souvent « le nez dans le guidon » et ils sont seuls. La solitude est facteur pathogène, qui amplifie le risque d’épuisement professionnel, le burn out.
Troisième facteur : l’incertitude du carnet de commandes. Quand vous vous inquiétez pour l’avenir de votre entreprise, donc également le vôtre, cela finit par peser sur votre organisme. Et le pire c’est lorsque vous avez une vision négative de l’avenir. C’est une chose de ne pas être sûr, mais c’est autre chose d’imaginer le pire. Cela différencie les dirigeants des autres travailleurs de la population active. Lorsqu’on est un salarié ou un fonctionnaire, on possède davantage de garanties quant à ses revenus. Mais un indépendant, lui, a des revenus aléatoires.
Et enfin, quatrième et dernier facteur, c’est la surcharge de travail. En France, les salariés travaillent en moyenne 38,4 heures, les cadres sont entre 45 et 50 heures, et les chefs d’entreprise sont en moyenne à 55 heures de travail hebdomadaire. Cela a une conséquence directe sur le temps de sommeil : un dirigeant dort en moyenne 6 h 30 par nuit. Sur une année, cela représente presque 200 heures de sommeil en moins par rapport à la moyenne française. La fatigue générée empêche les dirigeants d’être efficaces et de se saisir d’opportunités.
Pour diriger une entreprise, il faut faire preuve d’une certaine robustesse, une endurance physique et mentale.
Pensez-vous qu’il existe un stress positif, un bon stress ? Qui pousse les dirigeants à être plus efficaces parfois dans des situations d’urgence ?
Il faut tordre le cou à cette théorie selon laquelle il y aurait un stress positif et un stress négatif. Je n’ai réussi qu’à accumuler des preuves montrant que le stress est pathogène et négatif. Si le stress était positif, je vous conseillerais de stresser vos clients, salariés, enfants, conjoints, voisins, etc. pour arriver à de meilleurs résultats. Certes, il est possible de surmonter une situation de crise, ponctuellement, grâce au stress. Mais dans tous les cas, cela laisse des traces. Le stress est usant. Et si on souhaite réussir, et entreprendre durablement, cela doit se faire sans stress. On peut toutefois faire la différence entre stress subi et stress choisi. Les deux sont bien sûr délétères, mais le second, de par sa nature, est bien mieux accepté. Car dans le cas du stress choisi il y a un facteur compensatoire qui est la satisfaction, notamment au travail. Or les entrepreneurs sont davantage dans le stress choisi que subi. D’où cette fausse idée lorsqu’on les interroge, que le stress peut être positif. Et accepter cette idée peut également amener à un management par le stress : si le stress est positif, vous pourriez être tentés de l’utiliser sur vos collaborateurs.
Quelles sont les qualités, tant physiques que mentales, que doivent posséder les dirigeants ?
Il y a pour moi de manière assez claire une usure entrepreneuriale. On s’en rend compte lorsqu’on mesure les facteurs salutogènes, c’est-à-dire bénéfiques pour la santé. On a constaté qu’il existait 38 facteurs qui ont un impact positif. On citera la maîtrise de son destin, l’optimisme, la compassion, la capacité d’adaptation, etc. Et ces 38 facteurs augmentent au cours d’une carrière. Significativement dans les premières années puis plus lentement au bout d’un certain temps. Cela met en relief ce que j’appellerai, faute de mieux, la physiologie entrepreneuriale. Il faut faire preuve d’une certaine robustesse, une endurance physique et mentale. Et une aptitude à ne pas perdre trop rapidement ses illusions. Quand on est un entrepreneur, on a le sentiment d’être autonome et qu’on maîtrise son destin, avec la possibilité de réagir très vite. Ce système de valeurs est salutogène, mais s’émousse avec le temps.
Pratiquer à la fois la mindfulness, une activité physique et manger sainement contribuent à la santé physique et mentale du dirigeant.
Pensez-vous que la méditation est aussi importante qu’une alimentation saine ou une activité physique ?
A ma connaissance, il n’y a pas d’études qui mesurent les efficacités différentielles. On ne peut donc pas dire quelle activité est la plus efficace pour la santé du chef d’entreprise. Ce que l’on sait cependant, c’est qu’elles ont toutes des effets positifs. On peut donc dire que pratiquer à la fois la mindfulness, une activité physique et manger sainement contribuent à la santé physique et mentale du dirigeant.
A quoi sert la méditation de pleine conscience pour le dirigeant ?
A titre personnel, je pratique depuis quelques semaines la méditation de pleine conscience, suite à ma rencontre avec Lucie Pascutto. J’ai téléchargé l’application Mindful Attitude et je l’utilise. Et cela a des effets sur moi. Il est parfois très agréable, même si le terme n’est peut-être pas le plus adapté car ce n’est pas la finalité de la méditation de pleine conscience, de pouvoir se recentrer sur l’instant présent, quel que soit le lieu ou l’instant. Par exemple, la semaine dernière j’étais à Tokyo pour une conférence, car l’Observatoire Amarok a une antenne au Japon, et quelqu’un de l’auditoire m’a posé une question. Et alors que je lui répondais, je pratiquais la mindfulness, j’étais attentif à mon ancrage au sol.
Pour moi, la méditation de pleine conscience est un moyen de relativiser les choses. Comme une sorte d’antidote contre la rumination : quand on est préoccupé par quelque chose, on y pense sans arrêt. Ne pas ressasser le passé est une bonne chose. Ne pas trop penser au futur également, même s’il faut nuancer. Car le dirigeant doit être en mesure d’avoir une vision stratégique, donc de tenter d’anticiper l’avenir. Et être capable, grâce à des techniques, de ne pas s’attarder sur un passé sur lequel nous n’avons plus de maîtrise mais de porter son attention sur le présent et le futur, j’y vois un progrès notable. De manière générale, je pense que la méditation de pleine conscience est une réponse parfaitement adaptée aux copings, qui sont une forme de rumination mentale. Comme par exemple lorsqu’une personne stressée va prendre une cigarette ou un verre d’alcool parce qu’elle pense que cela va soulager son stress. Ce sont les formes de coping les plus dangereuses car elles poussent à la consommation de substances néfastes. Beaucoup de dirigeants que j’ai interrogés dans le cadre de mes recherches me disent « je m’endors avec mes problèmes de trésorerie ». La vertu de la mindfulness, c’est qu’elle vous aide à échapper à ces ruminations mentales. D’autant plus que l’application mobile Mindful Attitude comporte des séances de méditation guidées sur ces thèmes : comment méditer au coucher ou au réveil, etc. La méditation de pleine conscience est une sorte de pré-conditionnement de l’esprit pour se ramener à l’instant présent et pour éviter d’être pollué par le trafic des idées, plus de 60 000 par jour en moyenne, dans notre esprit.
Pour moi, la méditation de pleine conscience est un moyen de relativiser les choses. Comme une sorte d’antidote contre la rumination : quand on est préoccupé par quelque chose, on y pense sans arrêt. Ne pas ressasser le passé est une bonne chose. Ne pas trop penser au futur également, même s’il faut nuancer. Car le dirigeant doit être en mesure d’avoir une vision stratégique, donc de tenter d’anticiper l’avenir. Et être capable, grâce à des techniques, de ne pas s’attarder sur un passé sur lequel nous n’avons plus de maîtrise mais de porter son attention sur le présent et le futur, j’y vois un progrès notable. De manière générale, je pense que la méditation de pleine conscience est une réponse parfaitement adaptée aux copings, qui sont une forme de rumination mentale. Comme par exemple lorsqu’une personne stressée va prendre une cigarette ou un verre d’alcool parce qu’elle pense que cela va soulager son stress. Ce sont les formes de coping les plus dangereuses car elles poussent à la consommation de substances néfastes. Beaucoup de dirigeants que j’ai interrogés dans le cadre de mes recherches me disent « je m’endors avec mes problèmes de trésorerie ». La vertu de la mindfulness, c’est qu’elle vous aide à échapper à ces ruminations mentales. D’autant plus que l’application mobile Mindful Attitude comporte des séances de méditation guidées sur ces thèmes : comment méditer au coucher ou au réveil, etc. La méditation de pleine conscience est une sorte de pré-conditionnement de l’esprit pour se ramener à l’instant présent et pour éviter d’être pollué par le trafic des idées, plus de 60 000 par jour en moyenne, dans notre esprit.