Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Etude 
11 fév 2019

Une proximité s’affiche autour du travail indépendant dans 5 pays européens, sauf pour l’envie de créer

Près de 30 % des Français disent avoir envie de créer-reprendre une entreprise mais 5,6 % dans l’année à venir.
Près de 30 % des Français disent avoir envie de créer-reprendre une entreprise mais 5,6 % dans l’année à venir, contre 8,4 % en Allemagne, 15,3 en UK, 17,1 % en Espagne, 21 % en Pologne.

⇒ L’opinion des personnes interrogées est très favorable au statut de travailleur indépendant : 75 % en France, 79 en Allemagne, 88 en UK, 82 % en Pologne mais 55 % en Espagne, alors que dans ce dernier pays l’envie de créer est parmi les plus fortes ! L’explication se trouverait-elle dans les raisons ci-après ?

Ce statut est très lié au fait de créer son emploi (88 % en France vs 89 à 93 % dans le autres pays). Par contre, le fait de bien y gagner sa vie diffère (53 % en France vs 53 en Espagne, 66 en Allemagne, 89 en Pologne, et 90 en UK), tout comme la valorisation de ce statut au sein de la société (48 % en France, 44 en Espagne, 69 en Pologne, 80 en Allemagne et 81 en UK). Les Français, dans leur ensemble sont plus dubitatifs que les autres répondants, hors les Espagnols.

L’opinion des répondants est aussi très favorable en direction des plateformes, puisque 70 % des Français estiment que c’est un mode de consommation de services incontournable en raison de leur simplicité d’usage et de leur coût attractif (vs 73 à 79 % pour les autres pays), et parce que ces plateformes offrent la possibilité aux travailleurs indépendants d’être rapidement actifs (69 % des Français vs 69 à 78 % des répondants des autres pays).
⇒ Quelles difficultés sont ressenties par l’ensemble des répondants pour exercer comme travailleur indépendant ?
Pour les Français, le manque de couverture sociale précède les difficultés à mobiliser des financements, la complexité administrative, l’isolement et le regard de la société ; là encore on constate des écarts selon les pays ; pour les expliquer, il y aurait lieu de connaitre les législations et situations pays par pays ; ce qui parait le plus commun est la complexité administrative, même si elle ne se situe pas à la 1ere place.



⇒ L’envie de créer/reprendre est estimée à 28 % des Français de 18 ans et plus (dont très certainement 7 %), un résultat qui varie assez peu depuis 2 000, compte-tenu des marges d’incertitude, mais plus encore du contexte au moment de l’enquête (ce sont des opinions qui sont demandées) ; il faudrait aussi connaitre les modalités de création propre à chaque pays.
Nombre d’enquête situe l’envie de créer autour de 30 %. Je fais aussi remarquer que le taux d’envie de créer/reprendre n’est pas corrélé aux créations effectives (rappelons aussi que les reprises ne sont pas intégrées dans le nombre de création).
Les chiffres des autres pays peuvent surprendre puisque cette envie se situe à 51 % en UK, 55 % en Espagne et 62 % en Pologne, mais aussi 31 % en Allemagne !
Nb. Il nous manque des éléments qualitatifs pour comprendre ces décalages que nous allons retrouver tout au long du sondage.

Ce taux est atténué, et sans doute plus juste, en ce qui concerne ceux qui très certainement auraient envie de créer/reprendre : 7 % en France, 9 en Allemagne, 12 % en Espagne, 18 % en UK et 20 % en Pologne.
Ce taux est complété par une concrétisation potentielle à 2 ans : 13 % des répondants en France, 10 % en Allemagne, 16,5 % en Espagne, 18 % en UK, 18,5 % en Pologne.
Mais aussi à un an, ce qui parait plus juste au regard d’une concrétisation proche : la France est à la traine avec 5,6 % vs 8,4 % en Allemagne, 15,3 en UK, 17,1 % en Espagne, 21 % en Pologne.
Une autre approche a été proposée, celle en direction des actifs et des étudiants, demandant le type de travail souhaité pour son avenir professionnel : 32 % des Français répondent à mon compte, vs 28 % des Allemands, 33 % des Anglais, 42 % des espagnols, 48 % des Polonais.

⇒ Quel statut d’entreprise est souhaité par ceux qui veulent créer/reprendre ? Avant tout le fait de créer en solo.
C’est ce que feraient 84 % des Français créateurs potentiels (dont 34 % en société sans associé)
, proche en cela des répondants des autres pays (entre 75 et 84 % dont en société sans associé 24 à 34 %). Seuls 14 % le feraient avec des associés (vs 14 à 24 % pour les autres pays).

"ETUDE INTERNATIONALE LES EUROPÉENS, L’ENTREPRENEURIAT ET LE STATUT D’INDÉPENDANT" Opinion Way, UAE, SdE, janvier 2019
Méthodologie : échantillon de 5 114 personnes interrogées dans 5 pays (France avec 1 065 répondants, UK avec 1 010, Allemagne avec 1 004, Espagne avec 1 034 et la Pologne 1 001), entre le 9 et le 18 janvier.
« Sondage mené par Opinion Way pour l’UAE avec le soutien de la Fondation Le Roch Les Mousquetaires à l’occasion du 26ème salon des Entrepreneurs ».
L’étude traite tout au long du concept de travailleur indépendant/autoentrepreneur, et non, de chef d’entreprise; quid des chefs d’entreprise qui serait salarié de leur entreprise ? Je suppose que pour les répondants, ces 2 notions sont agglomérées ?
Un travail intéressant, mais difficile à prendre en compte “à la lettre”, faute d’autres travaux qui puissent permettre comparaisons et interrogations.

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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