Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Etude 
18 jun 2019

En 2018, le PIB croît de 1,7% en euros constants

La consommation des ménages et les dépenses d’investissement ralentissent. 
La consommation des ménages et les dépenses d’investissement ralentissent. Le taux d’épargne des ménages augmente pour atteindre 14,2 , alors que le taux de marge des sociétés non financières diminue et s’établit à 31,2 %.

⇒ Une approche globale

En 2018, le PIB (2 353,1 Md€) croît de 1,7 % en euros constants, soit un rythme inférieur à celui de 2017 (+2,3 %), mais supérieur à celui de 2016 (+1,1 %).

En termes de prix courants en 2018, la valeur ajoutée globale chiffre 2 090,9 Md€, dont 69 % au titre des entreprises (dont au sein des entreprises, 84 5 % pour les sociétés non financières, 9,1 % pour les entreprises individuelles et 6,4 % pour les sociétés financières), et 18,2 % pour les administrations publiques.

La production ralentit (+2 % après +2,9 %), y compris la production en volume (+0,5 % après +2,2 %) ; la production manufacturière en volume ralentit également; elle décélère dans la plupart des services principalement marchands (+3,1 % après +3,5 %).

La consommation contribue moins à la croissance en 2018 qu’en 2017 (+0,7 point après +1,1 point). Il en est de même pour l’investissement des entreprises (+0,5 point après +0,6 point) et celui des ménages (+0,1 point après +0,3 point). À l’inverse, la contribution du commerce extérieur est en hausse (+ 0,7 point après –0,1 point).
Les dépenses des administrations publiques ralentissent (+ 0,8% en euros constants, après + 1, 5%).

Les investissements : la formation brute de capital fixe (FBCF) de l’ensemble des agents économiques décélère en 2018 (+ 2,8% après + 4,7% en 2017).

L’investissement des ménages marque le pas (+ 2% après + 6,6%), du fait du moindre dynamisme des achats de logements neufs.

En revanche, l’investissement public accélère (+ 2,4% après + 0,3%), porté par l’investissement en construction des collectivités locales.

L’investissement des entreprises non financières décélère (+ 3,8 % après + 4,7 %), pour les achats de biens manufacturés (+ 2% après + 2,7%) comme pour les dépenses en construction (+ 3,5 % après + 4,4 %) ; il reste vigoureux dans l’information et la communication (+ 7,8 % après + 10,4 %) ainsi que dans les services aux entreprises (+ 2,9 % après + 2,4 %). En 2018, les entreprises ont déstocké par rapport à l’année précédente.

⇒ Les ménages

Les dépenses de consommation des ménages décélèrent en volume en 2018 (+ 0,9 % en euros constants, après + 1,4 % en 2017). Les dépenses alimentaires diminuent (– 1,3 % après + 0,2 %), comme celles en énergie et carburants (– 0,9 % après – 0,8 %); les achats de biens fabriqués marquent le pas (+ 0,8 % après + 2,6 %) : les dépenses en matériels de transport (principalement automobile) sont moins dynamiques (+ 2,2 % après + 5,6 %) tandis que celles en « autres biens manufacturés » se contractent (– 0,3 % après + 1,3 %). Les dépenses en services décélèrent également (+ 1,9 % après + 2,3 %), notamment dans le commerce (+ 3,9 % après + 5,5 %) et l’hébergement et la restauration (+ 4,3 % après + 5,2 %).

Le pouvoir d’achat des ménages ralentit légèrement. Compte tenu de la croissance de la population et de l’évolution de la taille des ménages, le pouvoir d’achat au niveau individuel (pouvoir d’achat par unité de consommation) augmente en moyenne de 0,7 %, après + 0,8 % en 2017.

En 2018, l’accélération du revenu disponible brut est essentiellement imputable, d’une part, aux revenus nets d’activité (contribution de + 2,8 points, après + 1,8 point en 2017) en raison de la baisse des cotisations salariales et, d’autre part, aux revenus nets du patrimoine (contribution de + 0,8 point, après + 0,2 point en 2017); mais la contribution négative des impôts sur le revenu et le patrimoine s’accentue (– 1,6 point après – 0,4 point en 2017), en particulier du fait de la hausse de la contribution sociale généralisée.

Le salaire moyen net par tête accélère nettement
(+ 3,7 % après + 1,9 % en 2017); en revanche, le revenu net des entrepreneurs individuels progresse plus modérément qu’en 2017 (+ 1,4% après + 1,6%).

Les revenus financiers nets perçus par les ménages se redressent (+ 8,3% après – 2,4 % en 2017), sous l’effet notamment de la forte hausse des dividendes reçus par les ménages, dans un contexte de fiscalité plus incitative avec la mise en place en 2018 du prélèvement forfaitaire unique.

Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages accélèrent fortement (+ 9,6 % après + 2,4 %), portés par le dynamisme des revenus imposables perçus par les ménages et surtout par la bascule des cotisations salariales vers la CSG en progression de 22,8 Md€.

Les prestations sociales reçues par les ménages progressent plus rapidement qu’en 2017 (+ 2,3 % après + 1,5 %), principalement dû aux prestations vieillesse (+ 2,7 % après + 1,7 % en 2017) ainsi qu’aux revalorisations de la prime d’activité, de l’allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse.

Le taux d’épargne financière des ménages augmente de seulement 0,2 point, du fait de la progression de leurs dépenses d’investissement (+ 3,8 % en 2018 après + 8,2 % en 2017) ; il s’établit à 4 %.

⇒ Les entreprises

♦ La rémunération des salariés des sociétés non financières accélère (+ 3,8 % après + 3,5 %) et croît plus rapidement que la valeur ajoutée (+ 3 % après + 3,3 %); les impôts sur la production nets des subventions s’accroissent également. Ainsi, l’excédent brut d’exploitation ralentit nettement (+ 1,3 % après + 3,2 % en 2017) et le taux de marge diminue de 0,5 point pour s’établir à 31,2 %.

Le taux d’autofinancement diminue (– 4,4 points).

Les dividendes nets versés augmentent en 2018 (+ 8,5 Md€), du fait d’un contexte fiscal plus favorable (prélèvement forfaitaire unique).

La valeur ajoutée des sociétés financières se redresse en 2018 (+ 3,2 %), après une baisse en 2017 (– 7,2 %) et en 2016 (– 1,1 %). La valeur ajoutée des banques rebondit en 2018 (+ 3,5 % après – 9,7 % en 2017), en raison de la hausse des services facturés, alors que les marges d’intermédiation sur les crédits et sur les dépôts décroissent légèrement, pénalisées par la baisse des taux. La valeur ajoutée des sociétés d’assurance se redresse également (+ 3,2 %), après un fort repli (– 13,2 % en 2017).

Les exportations en volume ralentissent (+ 3,5 % après + 3,9 %), mais de façon beaucoup moins marquée que les importations (+ 1,2 % après + 3,9 %); de ce fait, le commerce extérieur contribue positivement à la croissance de l’activité, à hauteur de + 0,7 point de PIB. Les exportations ralentissent pour les produits manufacturés (+ 3,6 % après + 4,7 %), à l’exception des matériels de transport (+ 5,4 % après + 4,3 %); elles accélèrent pour les services (+ 3,1 % après + 0 %).

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4161181

"Les comptes de la Nation en 2018 Le PIB ralentit nettement (+ 1,7 % après + 2,3 %), le pouvoir d’achat des ménages ralentit peu " Insee Première N°1754, mai 2019
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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