⇒ L’importance des différents moyens de paiement
En 2018, ce sont 24,7Md€ de transactions scripturales (tout type d’émetteurs) qui ont été réalisées pour un montant de 27 704 Md€, en hausse au regard de 2017 de 3% pour le nombre de transactions et de 0,4 % pour les montants échangés.Les modalités de paiement, en nombre de transactions, sont les suivantes : carte (53 %), prélèvement (17 %), virement (16 %), chèque (7 %, en déclin avec -9 % en nombre d’opérations et -11 % en valeur), retrait par carte (6 %), autre (0,6 %) ; les effets de commerce sont plus que modestes (0,3 % des transactions, et 0,9 % en valeur), tout comme la monnaie électronique.
En montant, les virements dominent largement (87 %), parce qu’il s’agit de montants élevés (paiements des salaires et pensions, paiements inter entreprises, etc.) ; ils sont suivis par les prélèvements (6 %), les chèques (3 %), le paiement par carte (2 %). 23 % des virements sont à destination de l’étranger.
⇒ La fraude
La fraude aux transactions scripturales représente un montant global de 1,045Md€ (+36 % au regard de 2017), pour 6,7 millions de transactions frauduleuses (+31 %).♦ Le chèque devient le moyen de paiement le plus fraudé (43,1 % de la fraude totale pour 450M€ contre 296M€ en 2017, soit +52 %), alors que son utilisation continue de décroître.
♦ Vient ensuite la carte de paiement (42 % de la fraude en montant, à hauteur de 38,4 % pour les paiements et de 3,6% pour les retraits), ce qui représente 92,4 % du nombre de transactions frauduleuses; après une baisse de deux années consécutives, le montant de fraude sur les cartes, est en hausse de 13,4 % ; la fraude est peu fréquente sur les paiements au point de vente, bien plus sur les paiements à distance.
♦ La fraude au virement est rare (9 % du montant de la fraude), mais en hausse (+24 %)
Après une année de baisse en 2017, la fraude sur les transactions nationales s’est accrue de 8,4 % en 2018. Toutefois, sous l’effet de la croissance des transactions nationales (+ 5,2 % en valeur par rapport à 2017), le taux de fraude reste à un niveau relativement bas, quasiment identique à celui de 2017, soit à 0,038 % (contre 0,037 % en 2017), ce qui représente l’équivalent d’un euro de fraude pour environ 2 600€ de transactions.
En ce qui concerne les transactions internationales, la fraude est en progression de 9,2% en 2018, alors que la croissance des transactions progresse de 13,4 %.
En définitive le taux de fraude pour 1 euro revient à la carte bancaire à distance (1€ pour 578€), puis le chèque (1€ pour 1 980€), la carte de paiement au point de vente (1€ pour 10 000€), le prélèvement (1€ pour 28 185€), le virement (1€ pour 244 300€).
⇒ Les modalités de fraude
♦ Pour les cartes
L’usurpation de numéros de cartes pour réaliser des paiements frauduleux reste toujours la principale origine de la fraude (66 % en montant) ; les techniques de fraude les plus utilisées pour usurper les numéros de cartes demeurent celles de l’hameçonnage (phishing : envoi de courriels usurpant des logos connus de leurs destinataires, invitant les victimes à se connecter à un site qui s’avère frauduleux pour collecter des données de la carte), et des logiciels malveillants (malwares : logiciel qui permet d’enregistrer les touches frappées au clavier par la victime).La perte ou le vol de carte demeure la deuxième origine de la fraude (31 %) ; la fraude sur les paiements sans contact résulte seulement du vol ou de la perte de la carte.
La contrefaçon de cartes n’est à l’origine que de 1% des paiements nationaux frauduleux (renforcement de la sécurité des cartes à puce).
Le développement du commerce en ligne a entraîné un usage croissant de la carte pour les paiements à distance, configuration dans laquelle l’impossibilité de recourir à la sécurité embarquée physiquement dans la carte (lecture de la puce et saisie du code confidentiel) nécessite des dispositifs d’authentification forte du porteur.
♦ Pour les chèques,
d’une part, l’utilisation frauduleuse de chèques perdus ou volés (notamment dans les circuits de distribution des chéquiers), en forte augmentation par rapport à 2017 (56 % du total de la fraude sur le chèque, contre 44% un an auparavant),d’autre part la falsification d’un chèque régulièrement émis (33 %).
♦ Pour les prélèvements
La principale technique est le faux prélèvement, qui consiste en l’émission d’ordres de prélèvement de façon illégitime; une autre technique de fraude a été constatée mais dans une moindre mesure : il s’agit de l’usurpation d’identité.Pour en savoir davantage dans ce rapport de 130 pages : https://www.banque-france.fr/