⇒ 34 % des entrepreneurs n’ont pas déclaré de recettes ; 3 ans après, 36 % sont encore actifs.
Sur 100 auto-entrepreneurs immatriculés au 1er semestre 2014, 34 n’ont pas déclaré de chiffre d’affaires lors de leurs 8 premiers trimestres d’exercice. 66 ont effectivement démarré une activité économique ; 3 ans après leur immatriculation, 36 sont encore actifs sous ce régime et 30 ont cessé leur activité en tant qu’auto-entrepreneur.La proportion d’auto-entrepreneurs actifs après 3 ans est la plus élevée dans la santé (60 %) et l’enseignement (48 %) ; elle est plus faible dans la construction (36 %), les activités de services aux entreprises de type technique et scientifique (36 %) ou le commerce (28 %), secteurs où les immatriculations d’auto-entrepreneurs sont les plus nombreuses (la moitié à elles 3 des auto-entrepreneurs immatriculés en 2014). Ces écarts s’expliquent partiellement par une propension au démarrage plus élevée dans la santé (83 %) ou l’enseignement (79 %) que dans les services aux entreprises (71 %), la construction (65 %) ou le commerce (54 %).
La part des auto-entrepreneurs qui sont actifs 3 ans après leur immatriculation
est plus élevée pour la génération 2014 que pour la génération 2010 (36 % contre 30 %).
⇒ 3 ans après leur immatriculation, 36 % sont pérennes.
Par contre, parmi les auto-entrepreneurs ayant démarré leur activité, 54 % sont pérennes à trois ans, à comparer avec la pérennité des entreprises classiques (75 %), ou chez les entrepreneurs individuels non auto-entrepreneurs (63 %).La pérennité dépend des caractéristiques suivantes, présentées de l’importance la plus manifeste vers la moins prégnante :
♦ La pérennité augmente avec leur âge : si 28 % des moins de 30 ans sont actifs 3 ans après leur immatriculation, 44 % le sont chez les 50 ans et plus. Chez les entrepreneurs individuels classiques, la pérennité est la plus forte entre 30 et 54 ans.
♦ Un auto-entrepreneur implanté dans une commune rurale a plus de chances d’être pérenne à trois ans qu’un auto-entrepreneur implanté dans une unité urbaine quelle que soit sa taille. (43 % vs 34). Lors de la création de leur entreprise, les auto-entrepreneurs urbains ont déclaré plus souvent vouloir répondre à une opportunité ponctuelle, surtout dans l’agglomération parisienne (22 % vs 15 % dans les communes rurales).
♦ Comme pour les entrepreneurs individuels classiques, la pérennité des auto-entrepreneurs croît avec les moyens financiers engagés au démarrage ; d’une part 70 % ont démarré une activité quand ils ont investi vs 62 % de ceux qui n’ont fait aucun investissement. Parmi ceux ayant démarré une activité, le taux de pérennité est de 52 % pour ceux n’ayant rien investi initialement et 57 % pour les autres. Ceci étant, les montants investis sont très faibles, l’accès au crédit plus que difficile pour l’activité économique et la déduction de l’amortissement impossible.
♦ Elle dépend aussi beaucoup de l’activité exercée : de 75 (activité principale) et 70 % (activité de complément) pour la santé à 35 et 38 % pour les transports.
♦ La pérennité est plus forte chez les femmes (41% vs 33 % pour les hommes), une différence qui s’explique surtout par le meilleur taux de démarrage effectif des femmes (72 %, vs 62). Parmi les auto-entrepreneurs ayant démarré une activité, l’écart de pérennité est modeste même s’il est en faveur des femmes (57% contre 53%), du fait notamment de la surreprésentation des femmes dans les activités les plus pérennes (santé et enseignement).
À caractéristiques identiques, la pérennité est plus forte en cas de vie en couple, aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
♦ 36 % ont bénéficié d’un dispositif d’aide (le plus souvent l’aide aux chômeurs et créateurs d’entreprise ou Accre) quand ils ont monté leur projet. 42 % d’entre eux sont actifs après trois ans, contre 33 % de ceux n’ayant bénéficié d’aucune aide ; cet écart s’explique essentiellement par un taux de démarrage effectif d’activité plus élevé, notamment du fait des chômeurs.
♦ La pérennité est plus élevée pour ceux qui en font leur activité principale (58 % vs 50 pour une activité de complément).
♦ En revanche, l’expérience dans la création d’entreprise et le niveau de diplôme n’ont pas d’effet significatif sur la pérennité.
⇒ Les recettes réalisées en 2016
Les pérennes à 3 ans déclarent un chiffre d’affaires moyen de 10 300 € (12 800 € pour ceux en activité principale, 13 100 € pour ceux dont c’est la seule source de revenu, 7 600€ pour ceux en activité de complément) ; une situation comparable à celui de la génération 2010. Noter que le chiffre médian (approche plus juste pour situer les flux) est de 9 000 € en activité principale et de 3 919 € en activité de complément. Par ailleurs, 3 % déclarent un chiffre d’affaires nul en 2016, ce qui laisse présager leur prochaine radiation.Ces montants, même pour les 25 %, aux recettes les plus conséquentes en activité principale, laissent à désirer pour vivre de leur activité (de l’ordre de 1 300 € mensuel de revenu).
75 % des premiers déclarent en moyenne moins de 15 000 €, contre 23 % les seconds ; même en se restreignant aux auto-entrepreneurs en activité principale, l’écart demeure puisque 66 % ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 15 000 €.
Le chiffre d’affaires moyen par secteur d’activité est le plus élevé dans le secteur des HCR (15 600 €) ; il est le plus faible pour les arts, spectacles et activités récréatives (6 500 €).
Quelques autres différences significatives :
♦ Un auto-entrepreneur qui a déjà une expérience dans le même métier, fait état d’un chiffre d’affaires supérieur de 3 000 € à celui d’un auto-entrepreneur sans expérience.♦ L’auto-entrepreneur travaillant principalement pour des entreprises déclare en moyenne un chiffre d’affaires annuel supérieur de 1 600 € à celui d’un auto-entrepreneur travaillant surtout pour des particuliers.
♦ Le chiffre d’affaires est également plus élevé de 1 300 € à 1400 € si l’auto-entrepreneur a investi lors du démarrage de son activité ou au cours de celle-ci, indiquant une plus grande implication.
♦ Un auto-entrepreneur titulaire d’un diplôme qualifiant déclare en moyenne un chiffre d’affaires annuel supérieur de 1 300 € à celui d’un auto-entrepreneur sans diplôme qualifiant.
⇒ La satisfaction d’avoir choisi ce régime
54 % se déclarent satisfaits de leur chiffre d’affaires par rapport à leurs objectifs (58 % pour ceux en activité de complément, 50 % en activité principale). 57 % de ceux qui n’ont rien investi à la création se déclarent satisfaits, contre 50 % de ceux qui ont investi plus de 1 000 €.La satisfaction est plus élevée dans l’information et la communication et l’enseignement (respectivement 63 % et 62 % de satisfaits) ; elle est la plus faible dans le secteur du commerce (42 %).
En moyenne, 63 % sont satisfaits, voire très satisfaits (22 %), de leur projet en général ; 1/3 sont satisfaits de leur activité mais pas de leur chiffre d’affaires.
⇒ La trésorerie, un problème fréquent
27 % déclarent rencontrer souvent des problèmes de trésorerie, un niveau comparable à celui des entrepreneurs individuels classiques (31 %), du fait de la baisse de chiffre d’affaires, des délais et retards de paiement des clients, ainsi que des charges.Le commerce est le secteur le plus touché (36 %) déclarant notamment des difficultés d’accès au crédit ; Il est suivi par les HCR (33 %) et la construction (31 %) ; les activités d’information et communication (19 %), d’enseignement (21 %) et de santé humaine (20 %) sont les moins exposées aux problèmes de trésorerie.
Les auto-entrepreneurs en activité principale déclarent évidemment plus fréquemment des problèmes de trésorerie (38 % s’il s’agit de la source principale de revenu vs 31 s’ils disposent d’un autre revenu), que ceux en activité de complément (17 %).
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4189659
« Auto-entrepreneurs immatriculés en 2014 : trois ans après, 36 % sont actifs », Insee Première N°1765, juillet 2019
Sources : Sine- enquête auto-entrepreneurs : dispositif permanent d’observation d’une génération de nouvelles entreprises tous les 4 ans. L’échantillon utilisé est composé de 40 000 auto-entrepreneurs inscrits au premier semestre 2014. Ils ont été enquêtés à deux reprises en 2014 et 2017. Seules les unités ayant été actives au moins un trimestre entre 2014 et 2017 ont été enquêtées pour la seconde vague.