La conjoncture
- Trésorerie : les indicateurs relatifs à l’évolution de la trésorerie des PME récente et future se sont nettement améliorés ce trimestre et par rapport au début d’année. Les PME sont de nouveau plus nombreuses à déclarer une amélioration de leur trésorerie qu’une dégradation au cours des 3 derniers mois, et la proportion d’entre elles qui jugent leur situation de trésorerie aisée est en hausse (16 % contre 13 % au 1er trimestre). Ce résultat peut être mis en relation avec la transformation du CICE en allégement de charges, qui a entrainé un apport ponctuel supplémentaire de trésorerie pour les entreprises cette année.Toutefois, sur un an, les délais de paiements clients ont augmenté alors que ceux relatifs aux fournisseurs se sont légèrement réduits.
Au cours des 3 derniers mois, la part des PME ayant fait appel aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante est stable à hauteur de 73 %. 18 % des entreprises ont rencontré des difficultés d’accès au financement.
- L’investissement : Au 3e trimestre 2019, 57 % des chefs d’entreprise déclarent souhaiter investir en 2019. Cette proportion, relativement élevée, est toutefois légèrement moindre qu’au trimestre précédent (59 %), ainsi qu’au 3e trimestres 2018 (60 %) ou 2017 (65 %).
L’investissement des PME serait un peu moins dynamique en 2019.
Les dépenses d’investissement restent essentiellement destinées au renouvellement et/ou à la modernisation des équipements et installations, (respectivement cités par 74 % et 70 % des PME déclarant investir). L’extension de la capacité de production, de vente ou d’accueil et l’introduction de nouveaux produits ou services représentent de nouveau une part importante des budgets d’investissement (respectivement 42 % et 39 %). À noter que, en ligne avec la tendance observée depuis un an, la proportion de chefs d’entreprise qui comptent investir dans une nouvelle implantation est en nette hausse : 29 % contre 24 % au trimestre précédent et seulement 18 % au 3e trimestre 2018.
La part de l’investissement consacré à la mise aux normes (29 %) ou à l’environnement (26 %) a également augmenté ce trimestre.
81 % des PME ayant l’intention d’investir au cours de l’année 2019 ou l’ayant déjà fait auraient recours au crédit pour financer leurs investissements, soit un peu moins qu’il y a un an (84 %) et que lors du trimestre précédent (88 %).
Les difficultés de recrutement restent perçues comme le principal frein à l’activité des PME, de nouveau en hausse ce trimestre (cité par 59 % des PME contre 57 % il y a 3 mois). Elles devancent de loin la concurrence (41 %) ; la réglementation spécifique à l’activité (21 %) et les coûts et prix trop élevés (18 %) sont également considérés comme des freins significatifs
Un focus sur le digital
53 % des entreprises ont entamé leur transformation digitale, 19 % ne se sentant pas concernés.82 % ayant amorcé leur transformation digitale l’ont fait afin de faire évoluer l’organisation de l’entreprise (outils informatiques pour favoriser le travail collaboratif, association des équipes opérationnelles au projet de transformation digitale…). 56 % l’ont fait pour optimiser leur production ; 55 % ont modifié leur relation client ; en revanche, seuls 29 % ont élaboré des partenariats dans la mise en œuvre de leur transition digitale.
Les principaux outils utilisés sont les outils informatiques de suivi des activités (77 % y ont recours, dont 53 % déclarent l’utiliser beaucoup), le cloud (66%) et les réseaux sociaux (70 %).
La vente en ligne et la promotion du travail collaboratif sont moins sollicitées. Moins de la moitié des PME utilisent le commerce électronique, de même que les outils particuliers pour favoriser le travail collaboratif, et à peine 20% les utilisent beaucoup.
Les PME ont encore très peu recours au big data (19 %) et à l’intelligence artificielle (14 %). Plus de la moitié des PME n’envisagent pas d’en faire usage à court terme.
36 % déclarent rencontrer ou avoir rencontré des obstacles dans la mise en œuvre de leur transformation digitale. Les principaux obstacles qu’elles relèvent sont :
- La complexité du sujet (22 % d’entre elles). D’où l’importance d’accompagner les entreprises dans leur transformation digitale.
- Le manque de compétences en interne (21 % d’entre elles) et la résistance au changement (13 %).
- La pénurie de candidats ayant les compétences requises pour conduire leur transformation digitale n’est pas un obstacle fréquemment cité (5 %) mais les entreprises n’ont pas nécessairement les moyens financiers en interne pour recruter (12 %).
28 % sont sensibilisés mais n’ont pas encore entamé leur transformation digitale : ils l’expliquent principalement par un manque de temps ou d’intérêt (44 %) ; 38 % estiment que ce n’est pas le bon moment ; 34 % à cause de la complexité ; 33 % le manque de compétences en interne ; la qualité insuffisante de la connexion reste un frein pour plus de 10 % des PME (digitalisées ou non), les risques liés à la cybersécurité ne constituent pas un obstacle majeur; ils sont cités par 10 % des PME non digitalisées et 6 % des PME digitalisées.
69 % ayant débuté la transformation digitale de leur entreprise estiment que la digitalisation aura un impact positif sur leur rentabilité, sur leur chiffres d’affaires (64 %) et dans un moindre mesure sur l’investissement (56 %).
Les PME qui n’ont pas entamé leur transformation digitale sont plus mesurées, et attendent majoritairement un impact neutre.
L’impact attendu de la digitalisation sur le nombre d’employés est plus mitigé. Les PME anticipent majoritairement un impact neutre dans les cinq années à venir, y compris les plus digitalisées d’entre elles. Ces dernières sont toutefois 36 % à anticiper un impact positif contre seulement 6 % un impact négatif. Les PME les moins digitalisées sont plus partagées, 13 % prévoyant un impact positif contre 11 % un impact négatif.
Pour en savoir davantage : https://www.bpifrance-lelab.fr/
"TRÉSORERIE, INVESTISSEMENT ET CROISSANCE DES PME Baromètre trimestriel", BpiFrance Le Lab, Rexecode, septembre 2019
Méthodologie : Interrogation par voie numérique du 26 août au 3 septembre 2019. L’analyse porte sur les 498 premières réponses jugées complètes et fiables reçues.
Champ : PME des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires.
Le questionnaire comporte 10 questions autour de trois axes : trésorerie, délais de paiement, financement court terme, investissement, financement de l’investissement, freins à la croissance
La note de conjoncture de BPIfrance montre une situation stable et favorable (notamment sous l’angle financier mais avec moins d’investissement et toujours des problèmes de recrutement. Quant à la digitalisation, ceux qui l’ont conduit, malgré quelques difficultés, envisagent un impact positif.