La consommation effective par habitant
La France appartient au groupe des 10 pays de l’ouest et du nord de l’Europe dont la consommation effective par habitant est supérieure à la moyenne (Luxembourg, Allemagne, Autriche, Danemark, Royaume-Uni, Finlande, Pays-Bas, Belgique, Suède et France). La France se situe 7 % au-dessus de la moyenne et occupe ainsi la 10e place. Le Luxembourg et l’Allemagne se détachent plus nettement de la moyenne (respectivement de 32 % et 21 %). L’Italie et l’Espagne se situent en dessous (respectivement de 2 % et 10 %).De nombreuses consommations sont nettement supérieures à la moyenne européenne :
- La consommation par habitant en boissons alcoolisées est supérieure de 31 % à la moyenne et représente plus du double de celles de l’Italie ou de l’Espagne. La France est notamment l’un des plus gros consommateurs de vin.
- La consommation effective par tête en santé dépasse de 28 % la moyenne de l’UE ; elle se situe ainsi en 4e position, légèrement derrière la Belgique, l’Allemagne et le Danemark, mais très loin devant le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne. Noter que les prix des biens et services médicaux (avant remboursement) sont modérés en France, légèrement inférieurs à la moyenne.
- La part des dépenses de consommation prises en charge par les administrations publiques (principalement en santé, éducation et logement) dans la consommation effective des ménages est plus importante en France (22 %) que dans l’ensemble de l’UE (19 %).
- La consommation par tête en énergie liée au logement est supérieure de 15 % à la moyenne.
- La consommation en éducation est supérieure de 14 % à la moyenne. Elle se situe devant celle du Royaume-Uni (6 % au-dessus de la moyenne). Elle est beaucoup plus élevée que celles de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie.
- La consommation des biens et services de communication dépasse de 12 % la moyenne de l’UE, loin devant l’Italie, le Royaume-Uni et surtout l’Espagne, mais nettement derrière l’Allemagne.
- Pour le logement, elle est supérieure de 10 % à la moyenne, presque à égalité avec l’Italie, mais devant l’Allemagne (5 % au-dessus de la moyenne) et surtout le Royaume-Uni et l’Espagne qui se situent sous la moyenne (respectivement de 6 % et 11 %).
- Les consommations liées aux transports (y compris les achats de véhicules) dépassent de 9 % la moyenne de l’UE, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni (29 % et 24 % au-dessus de la moyenne) mais devant l’Italie et l’Espagne (autour de la moyenne). Les Français privilégient les petites cylindrées, comme les Espagnols et les Italiens ; en ce qui concerne le nombre de véhicules par habitant, il varie du simple au double dans l’UE ; la France se situe juste en dessous de la moyenne selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles.
- La consommation par habitant en produits alimentaires et boissons non alcoolisées est supérieure de 4 % à la moyenne de l’UE. Les pratiques alimentaires sont variables d’un pays à l’autre. Un Français achète 3 fois moins de poisson qu’un Portugais, mais 2 fois plus qu’un Allemand et 7 fois plus qu’un Hongrois. En France, les consommations de « lait, fromage et œufs » ainsi que de « pain et céréales » sont particulièrement élevées (respectivement 17 % et 8 % au-dessus de la moyenne de l’UE).
- Une consommation plus faible en habillement, hôtellerie-restauration et équipement de la maison. Exemple de la consommation des vêtements et chaussures inférieure de 23 % à la moyenne (19 % pour les chaussures et 25 % pour les vêtements), de la consommation en hôtellerie, cafés et restaurants inférieure de 20 % à la moyenne (3 fois plus élevée en Espagne qu’en Allemagne), exemple encore du volume de consommation dans l’ameublement, l’équipement et l’entretien de la maison inférieur de 9 % à la moyenne de l’UE.
Les niveaux de prix
La France se situe au 10e rang de l’UE pour le niveau relatif de prix, soit 7 % au-dessus de la moyenne; les deux pays les plus proches sont l’Allemagne et la Belgique (respectivement 4 % et 13 % au-dessus de la moyenne).Au sein de l’UE, le pays le plus cher – le Luxembourg – pratique des prix environ 3 fois plus élevés que le moins cher – la Bulgarie. Luxembourg mis à part, quatre groupes de pays apparaissent. Tout d’abord, l’Europe du Nord (Danemark, Irlande, Suède, Finlande) avec les prix les plus élevés, de 23 % à 42 % au-dessus de la moyenne de l’UE.
Les positionnements des pays selon les prix ou selon leur niveau de consommation relatif sont en général assez proches : les prix relatifs sont plus élevés dans les pays où les volumes de consommation sont plus élevés et inversement.
En restreignant la comparaison à des pays plus homogènes, les prix français se situent exactement au niveau moyen de l’UE15, et 4% au-dessus de la moyenne de la zone euro.
Les différences de niveaux de consommation par habitant ont presque été divisées par 2 depuis 1995 dans l’UE comme dans la zone euro. Le coefficient de variation des indices de volume de consommation effective par habitant est en effet passé de 42% à 22% entre les pays de l’UE, et de 37% à 19% entre les pays de la zone euro. Les 15 premiers États membres de l’UE ont convergé plus faiblement, car leurs niveaux de vie étaient déjà beaucoup plus homogènes en 1995.
Prix plus élevés
- Pour les prix du tabac, qui dépendent fortement de la fiscalité, la France occupe le 3e rang de l’UE, 41 % au-dessus de la moyenne, mais loin derrière le Royaume-Uni et l’Irlande où les prix atteignent le double de la moyenne.
- Pour les « hôtels, cafés et restaurants » (18 % au-dessus de la moyenne).
- Même chose pour les prix de l’alimentation et des boissons non alcoolisée (15 % au-dessus de la moyenne); la France est ainsi le 2ᵉ pays le plus cher d’Europe pour les « fruits, légumes et pommes de terre » et le 3ᵉ pour la viande (environ 30 % au-dessus de la moyenne) ;
- Les prix de la consommation en logement (y compris eau, électricité, gaz) sont supérieurs de 13 % à la moyenne, malgré un prix de l’énergie domestique équivalent à la moyenne.
- Pour les boissons alcoolisées, les prix français sont inférieurs de 6 % à la moyenne.
- Les prix de la santé et de la communication sont légèrement inférieurs à la moyenne (de 2 à 3 %). La concurrence entre opérateurs et la généralisation d’offres groupées contribuent à modérer les prix dans les télécommunications en France. Le niveau de prix français pour la santé (avant remboursement) est le plus bas des pays d’Europe du Nord-Ouest.
En forme de conclusion, observons les consommations effectives pour 5 pays européens proches :
Les consommations sont habituellement plus importantes en Allemagne, assez proches avec la Grande-Bretagne, mais bien plus faibles en Italie (sauf pour le vêtement/chaussures, les hôtels-cafés-restaurants, les boissons alcoolisées) et en Espagne (sauf pour les cafés et restaurants)."Consommation par habitant : la France au-dessus de la moyenne de l’UE ", Insee Première N° 1784, novembre 2019
Source : les parités de pouvoir d’achat (PPA) associées aux dépenses de consommation des ménages sont calculées par le programme d’enquêtes Eurostat-OCDE. Celui-ci associe les instituts nationaux de statistique de 37 pays (les 28 pays de l’UE et 9 autres pays européens), dont l’Insee pour la France.
Définitions :
♦ La parité de pouvoir d’achat (PPA) est un taux de conversion monétaire qui permet d’exprimer dans une unité commune les pouvoirs d’achat des différentes monnaies. Ce taux exprime le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaire dans des pays différents pour se procurer le même «panier» de biens et de services. Ceci permet d’égaliser les pouvoirs d’achat des différentes monnaies en neutralisant les différences de prix entre pays et de calculer des volumes de consommation par habitant comparables d’un pays à l’autre.
♦ La consommation effective des ménages inclut tous les biens et les services acquis par les ménages résidents pour la satisfaction de leurs besoins, que ces acquisitions aient fait ou non l’objet d’une dépense de leur part.
♦ L’indice de volume de consommation par habitant, pour un groupe de produits donné, correspond au niveau relatif des dépenses de consommation exprimé en pourcentage de la moyenne de l’UE, après ajustement des parités de pouvoir d’achat et des différences de population entre pays.