Conjoncture
- La trésorerie des PME a peu évolué au cours des 3 derniers mois et reste à un niveau jugé confortable, mais elle est attendue en nette dégradation au cours des prochains mois. Les PME sont aussi nombreuses à déclarer une amélioration de leur trésorerie plutôt qu’une dégradation au cours des 3 derniers mois ; seules 27 % jugent difficile leur situation de trésorerie (contre 30 % au 3e trimestre). La dégradation anticipée de la trésorerie future peut s’expliquer en partie par le contrecoup attendu après l’apport ponctuel de trésorerie associé en 2019 à la transformation du CICE en allègement pérenne de cotisations sociales.
- L’investissement serait moins dynamique en 2019. La part des PME qui ont investi ou envisagent de le faire cette année s’affiche en baisse (53 % contre 56 % il y a un an pour l’année 2018). En outre, le montant des dépenses d’investissement devrait un peu ralentir (-2 pts). Les besoins de renouvellement (81 %) et/ou de modernisation des équipements (72 %) constituent toujours le principal motif de ces dépenses.
Ils envisagent de consacrer une part plus faible de leurs investissements à l’extension de la capacité de production, de vente et d’accueil (37 % après 42 %), à l’introduction de nouveaux produits ou services (37 % après 39 %), à la mise aux normes (part stable à 29 %).
La proportion de chefs d’entreprise qui comptent investir dans une nouvelle implantation est en baisse ce trimestre (26 % après 29 %) mais reste en hausse sur un an.
La part de l’investissement consacré à l’environnement, en progression sensible sur un an, reste stable ce trimestre (26 %).
71 % ont eu recours aux concours bancaires pour financer leur exploitation courante et 79 % pour financer leurs investissements (en baisse sur un an). Les conditions d’accès au crédit restent aisées, dans un contexte de taux historiquement bas : seules 18 % des entreprises ont rencontré des difficultés pour financer leur exploitation courante, une proportion stable depuis un an, et 16 % pour leurs investissements, proportion en légère hausse toutefois depuis 6 mois.
- Les difficultés de recrutement restent perçues comme le principal frein à l’activité des PME mais elles reculent (citées par 53 % des dirigeants de PME contre 59 % il y a 3 mois).
La concurrence reste le second frein cité par les entreprises (41 %), jugée globalement stable. L’insuffisance de fonds propres et les difficultés d’accès au financement n’apparaissent qu’en second plan mais progressent ce trimestre, citées par respectivement 21 % et 12 % des PME. Les coûts et prix trop élevés semblent moins peser sur l’activité des PME depuis un an.
Le focus sur les enjeux climatiques et environnementaux
- 47 % (fortement 15 et moyennement 32) des dirigeants pensent que les changements climatiques et environnementaux affecteront moyennement à fortement le fonctionnement de leur entreprise d’ici cinq ans et 24 % pas du tout.
Ces chefs d’entreprise s’attendent à un impact globalement négatif avant tout sur les coûts financiers, mais également sur les ressources nécessaires à la production, et sur la rentabilité de leur entreprise.
En revanche, ils anticipent un impact plus souvent positif sur l’attractivité de leur entreprise, aussi bien vis-à-vis de leur clients qu’à l’embauche. Sur le chiffre d’affaires, ils sont presque aussi nombreux à anticiper un impact positif que négatif.
45 % des dirigeants interrogés anticipent un impact faible à nul de ces changements sur le fonctionnement de leur entreprise et 8 % ne se prononcent pas.
- 36 % des PME déclarent avoir mis en place des actions ou une stratégie visant à s’adapter à l’impact des changements climatiques et environnementaux. Cette proportion monte à 44 % chez les PME anticipant un impact modéré de ces changements sur leur entreprise et à 71 % chez celles anticipant un impact fort (contre 25 % pour celles anticipant un impact faible à nul).
- Pour les PME qui n’ont pas mis en place d’action ou de stratégie pour s’adapter à ces changements, les raisons en sont : le manque de temps (36 %), le manque d’intérêt et/ou de connaissances sur le sujet est également souvent avancé (27 %). L’importance de ces deux facteurs suggère que la priorité accordée à cette problématique est relativement faible pour une majorité de PME.
Autre motif : il s’agit de l’absence d’alternative technologique (31 %). La résistance interne au changement n’est pas vue comme un frein à ce type d’actions.
- Ceux qui ont mis en place des actions pour s’adapter l’ont fait en premier lieu par sensibilité personnelle (68 %), par volonté de valoriser l’image de leur entreprise (61 %), la mise en conformité (33 %), la sollicitation des clients (29 %), pour réduire les coûts (20 %), peu les sollicitations des équipes (13 %).
Ils l’ont fait principalement par conviction (46 %), plus que par opportunité (29 %). Seuls 16 % des dirigeants déclarent l’avoir fait par contrainte ou pour l’image de l’entreprise (9 %).
- Les actions d’adaptation ont surtout portés sur 3 domaines : la gestion des déchets (réemploi, valorisation des déchets, recyclage, collecte d’effluents, etc.) avec 63 %, le fait de changements de technologie et/ou d’organisation de leur production pour répondre à ces enjeux (49 %) et l’adaptation de leur offre de produits ou services (48 %), pour mieux prendre en compte la dimension environnementale (produits plus sobres en consommation d’énergie ou en émissions de gaz à effet de serre, limitation des emballages, labels écologiques, etc.).
Dans 28 % des cas, les dirigeants associent leurs collaborateurs à leur politique (réduction des mails, incitation à l’utilisation de transports publics ou de modes de transport économes en énergie, etc.). Les mesures de suivi de l’impact environnemental et, plus fortement, d’identification des risques physiques (sécheresse, inondation) sur site, restent relativement peu utilisées (par respectivement 23 % et 5 % des PME).
- Les PME qui ont mis en place une politique d’adaptation aux enjeux climatiques et environnementaux l’ont fait assez facilement pour un peu moins des 2/3 d’entre elles. 36 % déclarent toutefois rencontrer ou avoir rencontré des obstacles lors de la mise en œuvre.
Les difficultés : le manque de temps (44 %), l’évolution de la réglementation et les incertitudes sur son évolution future (37 %), le manque de moyens financiers (36 %), le manque de compétences en internes (27 %). 17 % ont fait face à une résistance au changement au sein de leurs équipes ou de leur organisation.
Pour en savoir davantage : https://www.bpifrance-lelab.fr
Source : "Trésorerie, investissement et croissance des PME - Baromètre novembre 2019", Bpifrance-Rexecode, novembre 2019.
Méthodologie : Interrogation par voie numérique de 1373 dirigeants de PME/TPE du 28 octobre au 6 novembre 2019. L’analyse porte sur les 455 premières réponses jugées complètes et fiables reçues.
Champ : PME des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaire.
Les TPE ne font plus l’objet d’un chiffrement à comparer à celui des PME.