Le trimestre avait bien débuté. Moins de 11 000 entreprises étaient tombées en défaillance, un nombre à peine plus élevé que celui de l’été dernier 2019 (10 500), c’est-à-dire une période incluant les vacances judiciaires d’une partie d’août.
En janvier (-21 %) puis février (-14 %), plus de 4 000 procédures étaient ouvertes, en mars moins de 3 000 dont plus de 90 % sur les seuls 17 premiers jours, avant le confinement et la fermeture des tribunaux. Le mois de mars a dégagé deux tendances bien différentes. Durant la première quinzaine du mois, le nombre des défaillances d’entreprises se stabilisait à 2 390 procédures. Sur la seconde quinzaine, il s’écroule de 84 % avec à peine plus de 370 ouvertures.
Le trimestre s’achevait donc sur un recul du nombre de défaillances de plus de 20 % en comparaison du même trimestre 2019. L’amplitude de la baisse conduit à placer dans le vert la plupart des indicateurs. Toutefois, notons que les PME de 50 à 100 salariés sont fragilisées. Le nombre de défaillances de structures de cette taille a bondi de 27 %…
Le tissu productif de notre économie est plutôt résilient et le dispositif d’accompagnement public devrait permettre d’éviter une explosion des défauts d’entreprises. Ces derniers vont néanmoins augmenter. En effet, en dépit de la forte baisse sur le premier trimestre, 2020 pourrait compter 4 à 5 000 défaillances de plus que 2019.
Le 1er trimestre 2020 a connu une baisse importante des défaillances tant au global (-23 %) que pour les liquidations en direct (-22,6 %), que pour les redressements (-24,6 %). La baisse globale au regard de 2016 a été de 40 %.
L’impact de cette baisse sur l’emploi a été du même ordre, passant de 45 140 emplois menacés à 34 500.
Les baisses entre le 1er trimestre 2020 et 2019 a été plus manifeste pour les entreprises de moins de 5 salariés (-24 %), puis pour 6 à 19 salariés (entre 12 et 17 %), alors que les 20-49 salariés ont connu une hausse de 4 % et les entreprises de plus de 50 salariés une légère baisse (-6 %) mais les 20 salariés et plus ne sont que 2 % des défaillances.
En ce qui concerne l’ancienneté des entreprises, les moins de 11 ans d’ancienneté connaissent une même tendance à la baisse (entre 26 et 30 % de baisse) ; la tendance est moins favorable pour les plus 10 ans d’ancienneté (-17 %).
Pour en savoir davantage : https://www.altares.com
Source : "Défaillances et sauvegardes d’entreprises en France, 1er trimestre 2020, Altares, avril 2020
André Letowski
Conjoncture
21 mai 2020
Les défaillances du 1er trimestre 2020 ont chuté au regard de l'année passée (-23 %)
Les plus petites entreprises et les plus récentes ont connu les baisses de défaillances les plus conséquentes, mais qu’en sera-t-il dans plusieurs mois ?
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.
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