La situation au regard de l’emploi
25,5 millions exercent une activité salariée (dont 19,6 millions dans le privé et 5,8 millions dans le public) ; par ailleurs 3 millions sont non-salariées (n’intégrant pas les chefs d’entreprises salariés).Pour mesurer la population active, il faut ajouter 2,5 millions au chômage, dont 40 % un chômage de longue durée (au sens BIT) ; mais 6,4 millions sont demandeurs d’emploi (3,5 millions n’ayant jamais exercé aucune activité). La population active n’a pratiquement pas évolué depuis 2014.
En termes de type de contrat, 87,9 % sont salariés (dont parmi les salariés 84,8 % en CDI, 10,4 % en CDD, 2,7 % en Intérim et 1,9 % en apprentissage) et 12,1 % non-salariés.
Fin 2017, près de 2,1 millions de personnes exercent simultanément plusieurs emplois ; 77 % sont exclusivement salariés cumulant plusieurs emplois chez des employeurs différents (6,4 % des salariés) ; les autres sont à la fois salariés et non-salariés : parmi les non‑salariés à titre principal, 4,2 % exercent une activité salariée à titre secondaire ; c’est davantage que pour les salariés, 1,5 % d’entre eux complétant leurs revenus avec une activité non salariée. Au total, la pluriactivité concerne 7,5 % des personnes en emploi fin 2017.
Noter que 217 000 sont des contrats aidés (hors formations en alternance, et aides à la création/reprise d’entreprise).
Le taux d’emploi des 15-64 ans s’établit à 66 % au 4e trimestre 2019 en France hors Mayotte selon les concepts du BIT, soit 0,5 point de plus que fin 2018. Il atteint son niveau le plus élevé depuis 1975.
Le profil des personnes en emploi
Les femmes occupent la moitié des emplois salariés : leur présence variant selon les secteurs d’activité : peu présentes dans la construction (12 %), l’agriculture (29 %) et l’industrie (29 %), elles le sont bien plus dans le tertiaire marchand (48 %) ou non marchand (68 %). Elles n’occupent qu’un emploi non salarié sur trois.Noter que le taux d’emploi est proche entre femmes et hommes (62,4 % vs 68,8).
En termes d’âge, 8,4 % ont entre 15 et 24 ans, 60,6 % entre 25 et 49 ans, 24,6 % entre 50 et 60 ans et 6,4 % plus de 60 ans. Le taux d’emploi est de 29,7 % pour les 15-24 ans, 80,9 % pour les 25-49 ans, 62,6 % pour les 50-64 ans (dont 32,7 % pour les 60-64 ans) et 7,5 % pour les 65-69 ans.
En termes de diplôme, 42,7 % sont issus de l’enseignement supérieur (dont 16,2 % bac +2 et 26,5 % au-delà), 20,5 % de niveau bac ou équivalent, 22,5 % de niveau CAP/BEP ou équivalent et 14 % sont sans diplôme (ou ont le brevet des collèges).
En termes de secteur d’activité : dans un 1er ensemble, 3 groupes d’activité emploient 43 % des personnes en emploi, le commerce et les HCR, l’industrie et les services aux entreprises ; dans un second plus tourné vers le public, les emplois totalisent 31 % (administration publique, santé, médico-social/action sociale, éducation).
Selon la durée du travail : en ce qui concerne ceux à temps complet, les non-salariés sont ceux qui travaillent le plus (240 jours et 8,4 heures chaque jour travaillé), contre pour les cadres (214 jours et 8,6 heures) ; les ouvriers sont le groupe qui a le plus longuement travaillé (219 jours mais seulement 7,6 heures par jour) vs les professions intermédiaires (210 jours et 7,8 heures) et les employés (214 jours et 7,8 heures).
L’évolution de l’emploi
Sur l’ensemble de l’année 2019, l’emploi augmente de 359 000 (davantage qu’en 2018 avec +225 000 et autant qu’en 2017 avec +352 000), du fait de la hausse de l’emploi salarié (+289 000 après +154 000 en 2018), notamment dans le privé (+267 000 après +156 000).Hors intérim, les créations d’emplois salariés en 2019 sont supérieures à celles de 2018 (+292 000 après +185 000), mais aussi à celles de 2017 (+210 000).
L’emploi dans le secteur public est stable (+21 000 après – 2 000), principalement parce que le nombre de bénéficiaires de contrats aidés baisse moins que les deux années précédentes.
Le dynamisme de l’emploi salarié repose principalement sur les secteurs tertiaires marchands (+203 000 en 2019 après +121 000 en 2018), dont les services aux entreprises (+ 68 000 emplois), l’hébergement‑restauration (+ 52 000) et le commerce (+41 000) ; la création d’emploi dans l’information‑communication et les services de transport continue mais ralentit (+20 000 après + 34 000 et + 17 000 après + 19 000).
Au sein des services aux entreprises, l’intérim résiste mieux en 2019 qu’en 2018 (– 3 000 emplois après – 27 000 emplois), très loin de son dynamisme de 2017 (+125 000 emplois).
Au 4e trimestre 2019, 18,2 % des personnes en emploi travaillent à temps partiel, soit 0,1 point de moins que fin 2018. Cette proportion est nettement plus élevée pour les femmes que pour les hommes (28,5 % contre 8,4), mais l’écart se réduit nettement au cours des dix dernières années : depuis fin 2009, la part de l’emploi à temps partiel a augmenté de 2,0 points pour les hommes et a diminué de 2,3 points pour les femmes. Pour environ un tiers de ces personnes, le temps partiel est subi.
Le taux de chômage s’établit à 8,4 % de la population active, après 9 % en 2018 et 10,3 % lors de son précédent point haut en 2015.
La productivité apparente du travail par tête augmente légèrement en 2019 : calculée en moyenne annuelle, la hausse est de 0,4 %. De 2010 à 2018, la productivité augmentait nettement chaque année (+1 % par an en moyenne),
L’emploi en France au regard des pays de l’OCDE selon un rapport OCDE de décembre 2018
La France est moins bien placée pour certains indicateurs tels le taux de chômage au sens du BIT des 15‑64 ans (9,2 % vs 5,9), le taux de sous‑utilisation de la main‑d’œuvre (32,7 % vs 27,2), le taux d’emploi (71 % vs 72,1), l’accès à l’emploi des personnes nées à l’étranger.Elle est mieux positionnée en ce qui concerne le taux de faibles revenus (8,3 % vs 10,9), l’écart de rémunération femmes-hommes (34,6 % vs 36,1), la qualité des rémunérations, la qualité de l’environnement du travail (25,8 % vs 27,6), l’insécurité du marché du travail (4,4 % vs 4,9).
La France se singularise par un chômage élevé des jeunes, une faible activité des seniors et une fréquence élevée du temps partiel involontaire.
La France cumule un taux élevé de contrats courts et une faible fréquence du temps partiel « réduit ».
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/
Voir aussi : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/
Source : Synthèse de différents articles de Insee Références collection, Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2020, juillet 2020