Le niveau d’activité
Au 2ème trimestre 2020, l’activité de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité, de l’hôtellerie-restauration et des professions libérales s’est effondrée de 28,5 %, après un premier trimestre déjà marqué par une baisse de 5,3 %.Ces résultats masquent cependant de grandes disparités :
- Le secteur des hôtels, cafés, restaurants et du commerce alimentaire de proximité, a accusé une baisse de 55 % du chiffre d’affaires d’avril à juin 2020 (vs 12 % au 1er trimestre), dont 88 % pour les HCR.
- Cette chute est de 26,5 % (vs 5 %) pour les professions libérales.
- Elle est de 24,5 % (vs 8,5) pour l’artisanat.
La trésorerie et les aides publiques
La trésorerie s’est dégradée, passant de 56 % d’opinion négative à 37 % au 1er trimestre.En matière d’aides publiques, 55 % en ont bénéficié, mais avec de grandes disparités (19 % dans l’alimentation vs 92 % dans les HCR).
Ces aides ont été les suivantes : 47 % le fonds de solidarité1 (2 % le fonds de solidarité2), 43 % des reports de charges (et 3 % d’exonération de charges), 18 % un PGE, 14 % des aides exceptionnelles de caisses de retraite complémentaire, et 11 % de l’Agirc-Arrco.
L’emploi
Sur le front de l’emploi, les entreprises de proximité ont certes moins embauché qu’en 2019 (12 % du total contre 18 % un an auparavant), mais ont néanmoins démontré leur capacité à créer des emplois durables en recourant largement au CDI (47 % des embauches), vs au CDD (48 %) ou à l’alternance (5 %).6 % prévoient des recrutements au second semestre 2020 contre 11 % l’année dernière ; l’apprentissage représente 13 % des intentions d’embauche (en nette hausse).
26 % déclarent avoir rencontré des difficultés d’embauche au cours du 1er semestre vs 30 % un an avant. La pénurie est moins forte qu’un an auparavant mais elle se maintient à des niveaux élevés, en particulier dans l’alimentation (43 %), l’hôtellerie-restauration (41 %) et les travaux publics (40 %), mais demeure modeste chez les professionnels libéraux de la santé (7 %) et du droit (8 %).
Les motifs expliquant ces difficultés de recrutement restent inchangés : insuffisance des qualifications (68 %), absence de candidature (56 %) ; en revanche ils ne sont plus que 4 % à invoquer un manque de motivation (vs 11 % en 2019) ; les autres motifs (manque d’expérience, pénibilité, horaires, zone géographique…) se maintiennent autour de 7 %.
Dans 14 % des entreprises, des salariés ont quitté leur emploi au cours du 1er semestre 2020, mais 37 % dans les HCR, 20 % dans l’artisanat des travaux publics, 18 % dans l’artisanat de l’alimentation, et 17 % dans l’artisanat de la fabrication ; moins dans les services (13 %), le commerce alimentaire de proximité (11 %), les professions libérales du droit (8 %) et de la santé (6 %), et l’artisanat du bâtiment (5 %).
Ces départs sont essentiellement liés à des CDD arrivant à leur terme (36 %, et en sus 3 % de fin de contrat d’apprentissage), à des démissions (30 %), suivies à 24 % par des licenciements (ruptures conventionnelles, 11 %, autres formes 10 % et licenciements économiques, 3 %) ; noter que 5 % sont partis en retraite.
Pour le second semestre, 11 % des entreprises l’envisagent, notamment dans les HCR (38 %) par rapport aux autres secteurs.
Pour en savoir plus : https://u2p-france.fr/
Source : "Chute historique de l’activité, résistance sur le front de l’emploi", U2P, Xerfi-I+C, 5 août 2020
Méthodologie : L’U2P a commandé deux enquêtes à l’institut Xerfi-I+C : la 1ére porte sur l’activité des entreprises de proximité au cours du 2ème trimestre 2020, la 2éme détaille les caractéristiques de l’emploi dans ces secteurs sur les 6 premiers mois de l’année.
6 200 chefs d’entreprise de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité-HCR et des professions libérales ont été consultés sur l’ensemble du territoire.