Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Conjoncture 
Business 
09 oct 2020

65% des salariés sont au travail, 27% en congés en août et par ailleurs 7% en chômage partiel

Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés.

 ⇒ En août, la reprise de l’activité continue mais semble légèrement s’essouffler.

Si 60% des salariés (après 53 en juillet, 37 en juin, 22 en mai et 16 en avril) sont employés dans des entreprises dont l’activité est inchangée par rapport à ce qui était prévu, pour 25% l’activité a diminué fortement (moins de 50%) et 7% des salariés sont encore dans une entreprise dont l’activité est arrêtée ou a diminué de plus de moitié (après 9% en juillet, 13 en juin, 27 en mai et 45 en avril).
Cette légère amélioration est générale, mais un peu plus marquée dans les HCR (21% à l’arrêt ou en baisse d’activité de plus de moitié en août, après 35 en juillet et 57 en juin).

À l’inverse, en août, le secteur qui accuse la plus faible baisse d’activité par rapport à la normale est celui de la construction ; 79% des entreprises déclarent que leur activité est restée inchangée et 7% qu’elle a augmenté en août, après respectivement 69% et 12% en juillet.

L’activité a bien repris dans le secteur des activités immobilières (82% d’activité inchangée ou qui a augmenté après 80% en juillet) et de l’enseignement privé, la santé humaine privée et l’action sociale (81% après 75% en juillet).
Alors que la baisse d’activité était plus marquée dans les entreprises de 10 à 19 salariés les mois précédents, elle est similaire, depuis le mois de juillet, à celle observée dans les entreprises de plus grande taille. En août, 9% des salariés des entreprises de 10 à 19 salariés sont à l’arrêt ou en forte diminution d’activité, une part stable par rapport à juillet, après 17% en juin et 38% en mai), contre 6% des salariés dans des entreprises de 500 salariés ou plus.

⇒ Les causes de réduction d’activité

Les causes évoquées de réduction d’activité sont avant tout la perte de débouchés (80% après 77 en juillet), plutôt que les fermetures administratives (9% après 12 en juillet), le manque de personnel pouvant travailler (5%, comme en juillet) ou les difficultés d’approvisionnement (7% après 6 en juillet). Cette derniére raison est principalement évoquée par les petites entreprises (68 % pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 33% pour les entreprises de plus de 500 salariés).

Les fermetures administratives sont sensibles dans les HCR (25%), les service aux particuliers (23%), et dans une moindre mesure dans les services aux entreprises (13%) et l’enseignement (11%). Les difficultés d’approvisionnement sont plus sensibles dans le commerce (30%) et la construction (12%).

⇒ Les difficultés liées à la gestion des questions sanitaires

Elles étaient reparties à la hausse en juillet, et augmentent à nouveau en août (43% vs 37). Les grandes entreprises sont davantage touchées (50% pour celles de 500 salariés ou plus, contre 35% pour les entreprises de 10 à 19 salariés). Elles progressent assez nettement dans l’information communication (48% après 35 en juillet) et dans les services aux particuliers (48% après 37).

44% des salariés travaillent dans une entreprise qui considère que les mesures de prévention ont réduit la productivité ou augmenté les coûts.

⇒ Les salariés en entreprise

Au cours du mois d’août, la proportion des salariés de retour sur site est stable par rapport au mois de juillet (55% travaillent sur site ou sur chantiers après 58% fin juillet); 10% sont en télétravail (après 11% fin juillet); 27% étaient en congés. Par ailleurs 6% sont en maladie et 3% en chômage partiel complet.

Le nombre d’entreprises ayant recours au chômage partiel poursuit la baisse amorcée en juin : 1,3 million après 1,9 million en juillet. Le recours à la formation est assez faible pour les salariés en chômage partiel (13%, après 16 en juillet), notamment dans les plus petites entreprises (assez important dans les secteurs de la fabrication de matériel de transport et dans les HCR).

C’est le manque de débouchés/commandes et les situations de garde d’enfants ou de personnes vulnérables (respectivement 43% et 41%) que les entreprises évoquent le plus souvent comme raisons du recours au chômage partiel au cours du mois d’août.

Les salariés en situation de garde d’enfants ou considérés comme fragiles ou vulnérables ne sont évoqués pratiquement que par les grandes entreprises (10% pour les entreprises de 10 à 19 salariés contre 52% pour les entreprises de plus de 500 salariés). Parmi les 1,3 million de salariés placés en activité partielle en août 2020, environ 70 000 salariés auraient été en activité partielle pour situation de vulnérabilité/fragilité après 120 000 en juillet.

Les trois secteurs ayant le plus grand nombre de salariés en activité partielle
au mois d’août seraient les services aux entreprises (activités spécialisées, scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien, 300 000 salariés), les HCR (250 000 salariés), ainsi que les transports et l’entreposage (140 000 salariés). Les entreprises de moins de vingt salariés concentreraient 30% des salariés en activité partielle vs 41% pour celles de 250 salariés ou plus.

⇒ Les réductions d’effectifs

Les réductions d’effectifs restent contenues (13% en diminution vs 82% un effectif constant), passant majoritairement par l’annulation ou le report d’embauches prévues : le recours au non-renouvellement de CDD reste important (41%) et les ruptures conventionnelles (21%). Près de la moitié des entreprises dont les effectifs ont diminué anticipent que ces derniers ne retrouveront pas leur niveau normal, notamment dans les plus grandes d’entre elles. Les entreprises qui augmentent leurs effectifs sont de moins en moins nombreuses (5% après 6 en juillet et 8 en juin), en particulier dans celles de grande taille et dans le secteur du commerce.

⇒ le retour à la normale : 68% d’ici la fin de l’année

20% n’anticipent aucune difficulté pour la reprise de leur activité (après 21% en juillet, 17 en juin, 10 en mai et 6 en avril); les secteurs relèvent de l’agroalimentaire (48% de l’emploi), de l’activité immobilière (39%) et de la partie privée de l’enseignement, santé humaine et action sociale (38%).
Les entreprises anticipant un retour à l’activité normale d’ici 3 mois représentent 40% de l’emploi salarié (après 43% fin juillet).
La part de salariés qui travaillent dans une entreprise qui ne voit pas de retour à la normale avant la fin de l’année se stabilise en août à 28%.
Par contre 32% ne savent pas se prononcer, notamment dans les services aux entreprises et les HCR (respectivement 36% et 35).

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dares_acemo_covid_synthese_septembre_2020.pdf

Source
:"Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19" Dares, septembre 2020

Méthodologie : La sixième édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 31 août et le 11 septembre 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en août.
68% des salariés sont dans des entreprises qui estiment un retour à la normale de leur activité pour la fin de l’année.



 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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