Le sommeil de l'entrepreneur
Premier principe : il n’y a pas de bonne journée sans bonne nuit, il n’y a pas de bonne nuit sans bonne journée. C’est le Ying et le Yang de la bonne santé. Deuxième principe, il n’y a absolument pas d’égalité entre les sujets et chacun, pour des raisons essentiellement génétiques mais aussi un peu culturelles, est programmé pour dormir selon une certaine durée, selon certains horaires et même éventuellement selon une certaine cadence puisque, en climat tempéré, on dort en principe une fois la nuit, mais dans d’autres cultures, on dort en plusieurs fois et dans de nombreuses, cultures dans les pays chauds, comme le Mexique, le som- meil est diphasique avec une sieste prolongée. Troisième principe : éviter le sommeil chimique qui est toxique et non réparateur.Que penser de la réduction de sommeil observée chez beaucoup d'entrepreneurs ?
Le sommeil ne devrait pas être une variable d’ajustement et vouloir augmenter son temps de travail en réduisant le temps de sommeil est un très mauvais calcul puisqu’il est démontré par pléthore d’études que si le sommeil n’est pas de bonne qualité (durée et timing), la performance diurne sera médiocre, altérée. De ce fait, les sujets sont moins efficaces et risquent de commettre des erreurs qu’ils ne commettraient pas s’ils dormaient bien.Peut-on récupérer par la sieste voire une microsieste ?
La micro-sieste, c’est-à-dire dormir autant de fois que l’on veut dans la journée, chaque fois que l’on a un coup de pompe, pour des durées qui vont d’1 à 20 minutes, est hautement recommandée puisqu’on sait qu’une micro-sieste relance la vigilance et la performance et améliore le sommeil de la nuit suivante. Le plus bel exemple, est donné par les navigateurs solitaires qui peuvent rester des semaines entières sans faire de vraies nuits et uniquement en faisant une microsieste toutes les 90 ou toutes les 180 minutes selon le timing.
Pour les sujets plutôt du soir, donc chronoflexibles, ou dans les pays chauds, faire une grosse sieste de récupération, éventuel-lement en week-end va permettre aux entrepreneurs de payer leur dette de sommeil. Si l’on n’a pas de problème de sommeil, pas d’insomnies, dormir 2-3 heures le samedi et le dimanche réajuste un peu les choses et permet malgré tout de retrouver une performance correcte. Mais j’insiste sur le fait que cela concerne les personnes plutôt du soir qui peuvent se permettre ce luxe mais surtout pas des personnes insomniaques et/ou du matin qui sont chronorigides.
Que penser de la grasse matinée ?
Si l’on n’a pas de problème de sommeil, si l’on n’est pas insomniaque, on fait ce que l’on veut, et à ce moment-là, on peut très bien faire des grasses matinées si l’on sent que cela permet de récupérer et de se sentir mieux dans la journée. Pour cela, il ne faut pas être du matin. Un sujet du matin, donc ponctuel, est un sujet qui n’a jamais intérêt à faire des grasses matinées parce que cela peut lui déclencher des céphalées, une fatigue, une irritabilité voire un état dépressif dans la journée. Je rappelle toujours que le lundi matin, il y a plus de tentatives de suicide, plus d’infarctus, plus d’accidents de voiture que les autres jours de la semaine, surtout après un pont, surtout après les vacances. Donc pour des sujets du matin, la grasse matinée n’est pas recommandée.Pour des sujets intermédiaires ou des sujets du soir, donc chronoflexibles, c’est l’expérience qui fait foi. Que conseiller à un entrepreneur qui se plaint de troubles du sommeil ? Essayer de retrouver des horaires relativement réguliers en fonction de sa typologie (du matin, du soir, intermédiaire ou indifférent) et de son besoin de sommeil (court, moyen, long dormeur). Il est essentiel de savoir comment on est programmé.
Ce qu’il est le plus difficile, c’est d’obtenir qu’il accepte de débrancher son téléphone, son ordinateur, sa tablette le soir. Et puis, supprimer tous les excitants à partir de l’après-midi ; caféine, alcool et les excitants sociaux : repas d’affaires trop fréquents, téléconférences après le dîner à cause des décalages horaires à l’étranger.
L’alcool ? 2 verres de vin à un dîner de travail produisent automatiquement des apnées du sommeil et des ronflements. Les apnées hachent le sommeil du fait de multiples micro-réveils. Il en va de même avec la caféine même quand soi-disant elle n’empêche pas de dormir !
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