Le choc historique provoqué par la pandémie de Covid-19 et la crise polymorphe – sanitaire, sociale, économique, financière – qui l’accompagne, souligne plus que jamais le rôle de ces femmes et ces hommes entrepreneurs qui seront les premiers com- battants de la reprise économique.
Lorsqu’un entrepreneur connaît un ennui de santé, c’est immédiatement toute l’entreprise qui faiblit. Nous ne le dirons jamais assez, pour les TPE, PME et ETI, la santé du dirigeant est le premier capital immatériel de son entreprise.
Un virus de l’ordre du μm nécessite que près de 50 % de la population mondiale se confine chez elle, contrainte ou sur appel des autorités.
Cette pandémie a imposé un changement d’échelle drastique et brutal dans la sphère professionnelle comme privée, limitant les interactions sociales physiques et la mobilité à un territoire géographique extrêmement restreint.
Ces bouleversements constituent un changement inédit d’une grande violence, menacent la survie des entreprises, leur équilibre organisationnel, la pérennité des emplois, mettant à mal la prise de décisions de ses dirigeants pour qui l’exercice s’avère plus périlleux que jamais. En effet, le niveau d’inconnus et d’incertitudes n’a jamais été aussi important. Et le dirigeant n’a actuellement pas d’autre choix dans un tel climat que celui de naviguer à vue, ce qui demande une agilité hors du commun.
Comment limiter la surcharge mentale dans un tel contexte ? Comment prendre les bonnes décisions qui, appropriées un jour J, peuvent s’avérer obsolètes quelques temps plus tard ? Commencer par être indulgent avec soi-même et hiérarchiser les priorités actuelles ! Ce n’est pas vraiment le moment de respecter à la lettre certains des diktats habituels de sa vie personnelle (sport, alimentation équilibrée, ménage, lecture, etc).
Pour les prises de décisions, il est plus que jamais fondamental de veiller à ne pas les prendre seul, mais valider celles-ci avec un ou plusieurs tiers confrontés aux mêmes interrogations, étant entendu que, quelles que soient les décisions prises (avant, pendant ou après le confinement), il n’est jamais possible de plaire à tout le monde.
Alors que le chef d’entreprise cherche à organiser les meilleures pratiques possibles pour organiser le télétravail, le climat d’incertitudes actuelles et à venir nécessite d’entamer un travail de re(co)construction avec le noyau dur des collaborateurs ayant fait preuve de compréhension, de tolérance, d’adaptation, d’altruisme et de flexibilité, parfois en toute discrétion pour permettre de faire avancer, ensemble, les équipes pour accomplir la mutation organisationnelle et donc la résilience de l’entreprise.
La résilience organisationnelle réside aussi sur ce qui aura été entretenu en période de confinement : communications régulières officielles, challenges à distance, apéros virtuels... Lorsque les identités individuelles, personnelles et organisationnelles sont mises à l’épreuve, il convient de différencier l’avant, pendant et l’après crise. C’est fort de ces constatations que le chef d’entreprise pourra relever les prochains défis qui lui incombent comme savoir jouer des paradoxes : tenir ensemble l’intelligence relationnelle et la productivité afin de consolider l’équilibre actuellement malmené de l’entreprise. Celle-ci conservera ainsi toutes ses chances de revenir à un niveau d’innovation, de performance et de résultat satisfaisant. L’entreprise retrouvera alors la visibilité qui lui manque actuellement pour à nouveau envisager pleinement l’avenir et reprendre un développement pérenne.
Ce guide « Entrepreneur en Forme » recense les constats, études et conseils que nous avons menés avec nos experts et partenaires depuis la création de la Fondation et que nous avons distillés à travers nos évènements, conférences et webinaires co-organisés avec les grands réseaux entrepreneuriaux des territoires. Chacun connaît le rôle, positif ou négatif que peut jouer la psychologie des agents économiques et des entrepreneurs en particulier sur la conjoncture.
Pour rebondir le plus vite possible et sortir de la crise, prenons soin de nous, affichons notre détermination, et adoptons tous, pour emprunter la formule au Professeur OlivierTorres, le “décret de la volonté” des entrepreneurs.