⇒Combien sont-ils en activité réelle ?
En 2018, 420 000 créateurs d’entreprise ont choisi le régime du micro-entrepreneur (61% des créations de l’année).Les secteurs privilégiés d’activité sont les activités spécialisées, scientifiques et techniques (19%), le commerce (16%) et les activités de transports (12%, alors qu’elles étaient 2% en 2014, les livraisons à domicile et les VTC étant passées par là).
58% des nouveaux micro-entrepreneurs ont déclaré un chiffre d’affaires lors de leur premier exercice, une proportion identique à celle de 2014.
Le taux de démarrage économique l’année d’immatriculation est élevé dans l’industrie (76%), la santé (75%), la construction (72%), les activités de services aux ménages (71%) et l’enseignement (70%) ; il est faible dans les transports (39%), le commerce (50%) et les activités financières et les activités immobilières (47%).
Par rapport aux créateurs de 2014, le taux de démarrage économique est en hausse dans la construction (+ 13 points), l’industrie, les services aux ménages (+ 8 points) et les activités de services administratifs et de soutien (+ 7 points) ; il est en baisse dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (-5 points), l’enseignement (-4 points) et la santé (-3 points).
⇒ Activité principale et activité de complément
57% des micro-entrepreneurs ayant réalisé des recettes en ont fait leur activité principale (3 points de plus qu’en 2014). cette situation est plus fréquente dans la construction (74%), les services aux particuliers (63%) et le commerce (60 ; à l’opposé, ils sont majoritairement en activité de complément dans les arts, spectacles et activités récréatives (56%), l’enseignement (54 %), les transports (52%) et la santé (51%).Exercer en activité de complément est aussi plus fréquent pour les retraités (78%) et les étudiants (58%).
63% des micro-entrepreneurs en activité de complément déclarent qu’ils n’auraient pas créé d’entreprise sans ce régime, contre 48% de ceux en activité principale.
1/3 conservent une activité rémunérée en plus de leur entreprise, soit à temps complet (21%), soit à temps partiel (12%) ; ils étaient 37% en 2014 et 40% en 2010. 51% de ceux qui ont une autre activité rémunérée à temps plein démarrent effectivement leur activité de micro-entrepreneur, contre 63% pour ceux qui n’en ont pas.
Les créateurs dont l’activité de micro-entrepreneur n’est pas celle de leur principal métier sont désormais majoritaires : au moment de leur immatriculation, 57% ont un métier différent de l’activité qu’ils exercent en tant que micro-entrepreneur (vs 51 en2014) ; les changements de métier sont plus fréquents lorsque le micro-entrepreneur conserve une autre activité rémunérée, 70% contre 50% lorsqu’ils n’en gardent pas.
⇒ Quel est leur profil ?
- Ce sont essentiellement des salariés du secteur privé (38%) et des chômeurs (26% vs 28 en 2014), puis des sans activité professionnelle (12% vs 15 en 2014), des agents de la fonction publique (5% contre 7 en 2014).
- 36% ont moins de 30 ans (30% en 2014), mais seulement 51% démarrent leur activité vs 69% des plus de 50 ans.
- Ils sont plus diplômés : 45% sont diplômés de l’enseignement supérieur (vs 41% en 2014), dont 16% du 3éme cycle et 16% du second cycle ; 16% sont sans diplôme, 15% ont un CAP et 23% seulement le baccalauréat. La part des micro-entrepreneurs dont le niveau de diplôme est inférieur au baccalauréat diminue (31% vs 38 en 2014).
- La part des femmes (37%) est stable par rapport à 2014. Elles sont davantage présentes parmi ceux ayant démarré une activité avant la fin de l’année (41% en 2018 comme en 2014). Elles sont très présentes dans la santé (82% des immatriculations) et les services aux ménages (71%).
⇒ Quel est le profil de leur entreprise ?
- 70% n’ont pas mobilisé de moyens financiers au démarrage de leur projet (48% aucun et 22% moins de 1 000€. Ceux en activité principale engagent davantage de moyens financiers : 18% ont investi au moins 4 000€ (vs 7% ceux en activité de complément).
- 47% ont bénéficié d’au moins un dispositif d’aide pour créer leur entreprise (vs 36% en 2014) ; l’Accre) est la plus fréquemment reçue (45%), loin devant l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce, 7%).
Au moment de créer leur entreprise, 43% percevaient des minima sociaux ou des allocations (31% une allocation chômage, 10% un minimum social, e plus souvent le RSA et 5% la prime d’activité).
- Les particuliers sont la clientèle la plus importante pour 59%, alors que 32% sont plutôt tournés vers les entreprises, et 6% vers des administrations.
En revanche, les micro-entrepreneurs majoritairement tournés vers les particuliers dépendent rarement d’un seul client (8%).
- 16% travaillent par l’intermédiaire d’une plateforme numérique de mise en relation. Dans les 3/4 des cas, il s’agit de leur principale source de chiffre d’affaires. Dans les “transports”, les 2/3 travaillent par l’intermédiaire d’une telle plateforme et 1/4 pour HCR.
Les jeunes ont davantage recours à une plateforme numérique : 38% des moins de 25 ans, 21% des 25-29 ans vs11 % des 30 ans ou plus. 48% des étudiants travaillent par l’intermédiaire d’une plateforme.
⇒ Les appuis
- 35% ont monté leur projet seul, alors que 43% ont reçu l’appui de leur entourage et 24% ont été aidés par une structure dédiée à la création d’entreprise. 24% ont reçu une formation particulière pour la création de leur entreprise (deux fois plus qu’en 2014 et 2010), notamment dans le cadre des stages à l’artisanat.
- 86% utilisent Internet (vs 70 en 2014) : usage des courriels (71%), recherche et l’échange d’informations (69%), règlement des formalités administratives (64%), passage de commandes et envoi de devis (48%), recherche de marchés (30%).
- 43% utilisent les réseaux sociaux (vs 31% en 2014) ; les 3/4 ont un blog et/ou un compte sur un ou plusieurs réseaux sociaux et 28% un site internet dédié à leur activité, mais seulement 7% proposent de la vente en ligne (20% toutefois dans le commerce).
Source : "Micro-entrepreneurs immatriculés en 2018 : dans les transports, deux sur trois travaillent via une plateforme numérique" Insee Première N°1821, octobre 2020.
Méthodologie : enquête Sine 2018, basée sur un échantillon composé de 56 000 micro-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018 et enquêtés fin 2018; il seront de
nouveau interrogé en 2021 et 2023. Le champ de l’enquête couvre 214 000 micro-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018 dans les activités marchandes non agricoles.
L’Insee a manifestement corrigé le chiffrement des micro-entrepreneurs à l’occasion de cette enquête Sine 2018 puisque le site recensant les créations d’entreprise faisait état en 2018 de 45% de micro-entrepreneurs, alors que l’enquête 2018 avance le chiffre de 61%. Heureuse correction qui permet de mieux cerner les micro-entreprises mais permet-elle des comparaisons avec les enquêtes de 2014 et 2010 ? Les données ont-elles aussi été corrigées pour ces 2 année ? La publication ne le précise pas.