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André Letowski
Finance 
Indicateurs 
16 nov 2020

Un point sur la structure financière des PME en 2019

La situation financière des PME se renforce en 2019.

 ⇒ La structure financière des PME se renforce en 2019

La part des capitaux propres dans le total des ressources, de 37,8% en 2007, atteint 44% en 2019 pour l’ensemble des PME. Ce sont les PME mono-unités légales qui connaissent la plus forte augmentation (+ 6,9 points, contre + 6,1 points pour l’ensemble des PME).

Les PME disposent d’une capacité d’endettement ; Il en résulte logiquement un allègement du ratio « dettes/capitaux propres », un élément favorable pour faire face à crise actuelle, qui connait une forte progression de la dette bancaire des PME (au 14 août 2020, près de 41Md€ d’encours de PGE pour les PME hors très petites entreprises).

⇒ En 2019, le chiffre d’affaires des PME progresse de 4,7%, après une hausse continue depuis 2014 et un taux de croissance de 5,2% en 2018.

De fait, on constate une baisse du chiffre d’affaires à l’exportation, passant de + 4,2% en 2018 à 1,8% en 2019 (seules 28% des PME sont exportatrices). Pour l’ensemble des PME, le taux d’exportation s’inscrit à 9,3% du chiffre d’affaires en 2019, contre 9,9% en 2018. Les PME filiales de sociétés étrangères sont, par nature, plus tournées vers l’extérieur (26,1% en 2019, contre 26,6% en 2018).

⇒ L’excédent brut d’exploitation (EBE) se redresse.

Il augmente plus vite (+ 6,4%) que la valeur ajoutée, surtout du fait de l’effet du CICE.

Le taux de marge (EBE/VA) est donc en progression, pour tous les types de PME et dans tous les principaux secteurs hormis dans le transport, où il est stable.
Il s’inscrit pour l’ensemble des PME à 22,7% en 2019, contre 22,3% en 2018. Le secteur de la construction enregistre la plus forte accélération, avec un taux de marge à 17,4% en 2019, contre 16,1% en 2018.

⇒ La rentabilité

La rentabilité économique, qui mesure l’efficacité de l’appareil productif des PME en rapportant l’excédent net d’exploitation au capital d’exploitation (l’actif économique), continue de progresser, surtout dans les mono-unités légales.

La rentabilité financière, qui mesure la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires en rapportant la capacité d’autofinancement aux capitaux propres, fléchit pour tous les types de PME, et plus particulièrement pour les PME filiales de sociétés étrangères. Pour les autres types de PME, la rentabilité financière est toujours supérieure à la rentabilité économique.

⇒ Le BFR diminue fortement en 2019,

du fait d’une chute des besoins d’exploitation, ceci en raison d’une réduction du montant des créances clients. Mais la crise de la Covid-19 a fortement perturbé les paiements interentreprises en 2020.

⇒ Concernant l’investissement,

la baisse observée en 2018 a été enrayée en 2019, notamment par la reprise des investissements dans l’industrie (+ 3,9%, après – 2,3% en 2018) et la forte croissance dans la construction (+ 7,9% en 2019, après + 4,9% en 2018). Mais, là encore, la crise de la Covid-19 aura sans doute des conséquences.

⇒ Le taux d’épargne

Grâce à la progression de l’autofinancement, le taux d’épargne reste stable, à un niveau élevé, au-dessus de 14,1% en 2019, un de ses plus hauts niveaux depuis 2007. Les perspectives sont néanmoins à la baisse pour 2020.

Source : "Les PME ont abordé la crise de la Covid-19 avec une structure financière renforcée", Banque de France, bulletin N°232/1, novembre-décembre 2020

Pour en savoir davantage : Publications Banque de France

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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