⇒ Qu’est-ce qu’une société à mission ?
La qualité de société à mission peut être obtenue par une entreprise qui, en parallèle de la recherche du profit, souhaite œuvrer pour le bien commun en mettant au cœur de son modèle la résolution des défis sociaux et environnementaux.“Devenir société à mission est un parcours exigeant. Il doit être porté par les dirigeants et impliquer les collaborateurs. Il est également recommandé d’associer un certain nombre de parties prenantes : fournisseurs, clients, partenaires, pouvoirs publics, associations. La mission permettra de mettre en mouvement toute l’entreprise, de sa stratégie à son pilotage opérationnel. En somme, elle servira de boussole dans toutes les prises de décision.”
Si la qualité de société à mission existe depuis le 22 mai 2019, le mouvement a réellement débuté en 2020. Les sociétés à mission sont au nombre de 88 aujourd’hui (8 en 2019), en forte évolution entre le 3éme et 4éme trimestre 2020 (+60%).
⇒ Leur profil
- Les 2/3 ont moins de 50 salariés : 33% des TPE, 57% des PME, 7% des ETI et 3% des grandes entreprises.
- 79% relèvent des activités de services : le conseil (31%) et la finance et les assurances (18%). Le poids des entreprises relevant de l’ESS, dont au premier plan les mutuelles et les coopératives, est deux fois plus important que dans la moyenne nationale.
- 62% sont localisées en Ile-de-France.
- Plus de la moitié des sociétés à mission ont été créées depuis moins de 10 ans (une sur cinq est « née à mission »); elles ont toutes moins de 50 salariés, sont toutes des SAS/SASU ; la moitié d’entre elles sont implantées en Île-de-France.
⇒ Le pourquoi de ce choix
- La plupart des sociétés à mission expliquent leur démarche par plusieurs enjeux majeurs :
- Suivent : “Préserver des écosystèmes naturels ou des biens communs”, “consolider les relations avec l’écosystème” (chaîne de valeur, partenaires, clients, ONG…), “améliorer l’engagement des collaborateurs et la marque employeur” et “pérenniser des engagements” (face à des changements potentiels d’actionnaires / direction). “Protéger une ambition d’innovation” et “Créer un nouveau type de compétition” font pour l’instant peu partie des objectifs relevés par les répondants.
- Les raisons d’être intègrent un prisme social dans la quasi-totalité des cas (plus des 3/4)
- « favoriser une économie soucieuse du bien commun ».
- « agir pour un monde du travail respectueux du développement humain ».
- Les enjeux environnementaux sont aussi très fortement présents (⅔ des sociétés) et souvent combinés aux enjeux sociaux (pour la moitié) :
- « inspirer et inciter un comportement durable
“ Nous appliquons et encourageons les meilleures pratiques environnementales, dans une démarche éthique et collaborative.”
- Les objectifs statutaires sont, quant à eux, quasi systématiquement à la fois sociaux et environnementaux (¾ des sociétés) :
- « Nous améliorons les conditions de vie des femmes et des hommes, nous développons les territoires et nous préservons l’environnement ».
Cela reflète l’idée que la mission doit dépasser le cadre strict de l’activité de l’entreprise.
⇒ Qui est à l’origine de ce choix ?
- Majoritairement la “direction” : le dirigeant (93%), l’équipe de direction générale (80%) et la consultation des actionnaires (60%),
- Puis les salariés : consultation et co-construction avec quelques salariés (58%) ou avec une consultation large des salariés (53%), et le travail d’une équipe de salariés hors le board (55%),
- Et enfin les partenaires de l’entreprise : consultation des parties prenantes externes (40%), et accompagnement d’un prestataire externe (30%).
⇒Qui participe au comité de mission (outre les salariés) ?
- La direction générale (75%) et les actionnaires et les investisseurs (44%)
- Des experts et chercheurs (54%), la société civile (38% dont des ONG…), des collectivités (9%),
- Des partenaires de l’entreprise : clients (44%), fournisseurs (24%), distributeurs (10%), concurrents (9%).
Source : "Premier portait des entreprises à mission", Communauté des Entreprises à Mission et Mines ParisTech, janvier 2021
Méthodologie : les sociétés ont été identifiées sur la base d’une veille quotidienne, de la remontée d’informations des membres de la Communauté des Entreprises à Mission et de Mines ParisTech. Un questionnaire auto-administré leur a été envoyé le 27 octobre et le 15 décembre 2020 et a permis de recueillir des données sur le profil des entreprises, ainsi que des informations qualitatives sur leurs démarches. Seules les sociétés ayant effectivement voté leur changement statutaire ont été prises en compte.
Pour en savoir davantage : Baromètre de l'Observatoire (entreprisesamission.com)