Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
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22 fév 2021

Les bénéficiaires de France Initiative, réalistes face au covid, s'emploient à "s'adapter" à la situation

Les entrepreneurs s'adaptent « en mode survie »; s'ils restent combattifs, ils n'en sont pas moins inquiets.

 ⇒ Caractéristiques des entreprises répondantes :

* Ancienneté : 15% ont moins d'un an, 55% ont entre 1 et 3 ans, 14 % ont entre 3 et 5 ans et 16% ont plus de 5 ans.
* 55% ont été soutenues par Initiative France pour leur création, 31% pour une reprise et 14% pour une première phase de croissance.

*Secteurs d'activité : commerce (22%), HCR (20%), services aux entreprises (16%), industrie (14%), éducation /santé (9%), BTP (8%), Services aux particuliers (7%), transports (3%), agriculture (2,4%) immobilier (0,4%).

*Forme juridique : SARL (26%), SARL unipersonnelle, EURL, EIRL (27%), SAS (21%), SASU (13%), entreprise individuelle (7%), auto-entrepreneur (3%) ; 84% sont sous forme sociétaire.

*Localisation : 60% sont en centre-ville ou à la périphérie d'une ville et 40% en milieu rural ; parmi eux 19% sont localisés dans un QPV et 20% dans une ZRR.

*En termes de profils des chefs d'entreprise, 61% sont des hommes et 39% des femmes ; 48% ont plus de 45 ans, 46% de 30 à 45 ans et 6% moins de 30 ans.

⇒ Chiffre d'affaires et effectif

*14% ont réalisé un chiffre d'affaires supérieur à 500k€ en 2019, 46% entre 50K et 200k€, 22% entre 200 et 500k€, et 19% en-dessous de 50k€.

*Au démarrage de leur activité, 87% de ces entreprises disposaient d'un effectif de moins de 5 salariés. En février 2020, avant le début de la crise, 78% avaient moins de 5 salariés (40% avec 1 seul salarié).

⇒ Face au covid, un fort instinct de survie, mais une situation grave

  • Pour 64% la situation est grave (dont 28% très grave et 2% fatale), ni grave, ni positive (27%), positive (10%).
Les dirigeants d'hôtels-cafés-restaurants (HCR) et les entrepreneurs installés dans les QPV sont les principales victimes de la crise : 85% des dirigeants des HCR jugent la situation grave ou fatale. C'est aussi le cas de 78% des commerçants ayant connu une fermeture administrative pendant les 2 confinements, et de 70% des entrepreneurs installés en QPV. Malgré la reprise de l'activité, l'été n'a pas permis de compenser les pertes liées au premier confinement.
  • Les entrepreneurs se sont moins rémunérés, voire pas du tout pour 1/3 pendant la crise ; ceux localisés dans les QPV ont été en situation plus difficile (23% se sont rémunérés normalement vs 31 pour les autres).
  • Quels mots expriment leur ressenti ?
L'optimisme est en forte baisse depuis le printemps et le "ne sait pas" en forte hausse : 60% étaient optimistes en mai vs 46 actuellement, alors que 37% ne savent pas se prononcer (17% en mai) ; ils sont même un peu moins pessimistes (18 vs 23% en mai). Noter que 68% des chefs d'entreprise du BTP se disent optimistes.

Sollicités pour qualifier leur ressenti en choisissant 3 réponses parmi des 10 mots proposés, les mots exprimant :

*une attitude positive dominent : combattif (54%), motivé (37%), confiant (21%), serein (8%)
*alors que ceux exprimant l'inquiétude (39%) et le doute (27%) sont une seconde position,
*Peu se positionnent comme angoissé (18%), résigné (9%) ou démotivé (8%).

Les femmes se disent d'avantage inquiètes (42%), angoissées (23%) et résignées (11%), souvent investies dans des secteurs plus impactés par la crise. Les plus de 45 ans se disent moins combattifs (40%).

De fait, 76% vont se battre pour garder leur entreprise ouverte. Si c'était à refaire (créer ou rependre), 69% acquiescent vs 20% qui ne le referaient pas, 11% ne sachant pas.

⇒ Ce qu'ils craignent dans un proche avenir (3 réponses possibles) :

*59% craignent un 3éme confinement,
*39% une baisse de la consommation, un changement des centres d'intérêt des consommateurs (12%), une concurrence plus vigoureuse (19% dont 7 par les plateformes), des plans sociaux de grandes entreprises de leur territoire (9%),
*39% des reports de paiement de prêt et charges qui vont peser, 38% le manque de fonds propres,
*Leur épuisement et isolement (19%),
*la démobilisation ou le départ de salarié (8%).

27% ne savent pas s'ils pourront maintenir leur activité en 2021, alors que 71% y comptent bien.

⇒ Pour faire face,

  • 40% veulent développer leur stratégie commerciale, et 21% prévoient de repositionner leur activité ; 55% envisagent de faire évoluer leur offre de produits et services.
  • 31% envisagent de nouveaux partenariats et d'accentuer leur réseautage.
  • 30% des entrepreneurs qui déclarent que leur activité doit évoluer en 2021 ont comme projet la digitalisation de leur activité, à la fois pour développer leur stratégie commerciale et pour mieux se faire connaître. D'ailleurs 89% disent vouloir continuer à utiliser les solutions numériques utilisées pendant la crise.
Parmi le 1/3 qui a développé une présence en ligne, 56% l'ont fait pour communiquer avec leurs clients ; 35% ont mis en place un dispositif de click&collect, 27% un service de livraison, 27% un site de vente en ligne, 22% un référencement de leurs produits sur une plateforme digitale, 19% un outil de paiement en ligne.
  • 82% ont maintenu leur effectif, et seuls 5% ont mis fin à tous les emplois ; 23% expriment la volonté de créer des emplois, 40% les maintenir, alors que 34% ne savent pas.
  • L'écologie n'est pas, en période de crise, leur priorité, 6% seulement la choisissant comme un axe de transformation ou d'évolution de leur entreprise.
Pourtant, 57% des entrepreneurs ont considéré l'impact écologique de leur entreprise au moment de la création, ayant mis en place des solutions pour le recyclage des déchets (68%), fait le choix de produits respectueux de l'environnement (57%), et eu recours aux circuits courts (51%). 57% affirment être prêts à mener des actions dans l'avenir pour améliorer leur impact écologique.

⇒ Les attentes

  • Les besoins prioritaires visent les subventions (46%) et des prêts garantis (11%, mais 39% estiment que son remboursement peut être une menace pour la survie de l'entreprise) ; par ailleurs, 21% solliciteraient un accompagnement pour développer leur stratégie commerciale, 15% un accompagnement pour transformer ou diversifier leur activité et 13% de la formation.
  • 13% disent n'avoir aucun besoin.
  • Dans le cadre du plan de relance, 47% opteraient pour un prêt sans garantie ni intérêt, 38% pour un accompagnement gratuit pour digitaliser, et 36% pour un prêt, un crédit d'impôt ou une subvention pour une transformation écologique de leur activité.
  • Les attentes fortes vis-à-vis d'Initiative France
D'abord des informations sur les mesures en vigueur (44%), puis un accompagnement pour la relance de leur activité (27%), pour l'évolution de leur projet (16%), pour la digitalisation (12%), pour le recrutement de salarié (10%) ; 15% attendent une mise en relation avec d'autres entrepreneurs de leur territoire. 24% n'expriment aucun besoin.

Pour en savoir davantage : https://www.initiative-france.fr

Source : "Survivre avant de rebondir • La survie, priorité des entrepreneurs en 2021 • 4 400 entrepreneurs, financés et accompagnés par Initiative France, ont participé à l'enquête nationale menée par le réseau du 26 novembre au 13 décembre 2020. Janvier 2021 © Initiative France Les entrepreneurs dans la crise", Initiative France, janvier 2021

Méthodologie : enquête conduite en ligne du 26 novembre au 13 décembre 2020 par questionnaire auto-administré auprès des entrepreneurs financés et accompagnés par les associations du réseau Initiative France. 4 781 dirigeants d'entreprise, situés sur tout le territoire français – métropole et outremer, ont répondu à l'enquête. 4 400 réponses jugées complètes et fiables ont été retenues. 
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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