⇒ L’évolution de l’emploi
Fin 2020, 28,2 millions de personnes sont en emploi en France : 25,2 millions exercent une activité salariée et 3,1 millions sont non salariées.♦ Une baisse modeste de l’emploi en 2020 au regard de 2019
Entre fin 2019 et fin 2020, l’emploi a baissé de 266 000 sous l’effet de la crise sanitaire, après avoir augmenté de 406 000 en 2019. Ce recul provient essentiellement de l’emploi salarié (– 296 000 après + 285 000 en 2019), surtout dans le privé (– 332 000 après + 261 000), alors que l’emploi public a continué de progresser (+ 36 000 après + 24 000).- La baisse de l’emploi salarié concerne surtout les secteurs les plus touchés par les restrictions d’activité : HCR (-128 000 emplois), les services aux ménages et activités culturelles (-68 000), et le commerce (-32 000), concentrant plus des deux tiers des pertes d’emploi salarié.
- Les services aux entreprises ont perdu 72 000 emplois, dont 42 000 du fait de l’emploi intérimaire, géré par une activité spécifique au sein de ce secteur.
- Dans l’industrie, l’emploi salarié hors intérim a reculé de 58 000 en 2020 après trois années de légère hausse, alors que dans la construction, l’emploi hors intérim est resté dynamique en 2020 (+ 31 000 après + 47 000 en 2019).
- Au sein des services non marchands, l’emploi salarié a accéléré en 2020 (+ 59 000 après + 21 000 en 2019), principalement porté par le secteur de la santé.
- Enfin, l’emploi non salarié aurait augmenté en 2020 (+ 30 000) pour la septième année consécutive, porté notamment par les microentrepreneurs.
L’observation par régions en ce qui concerne l’importance des non-salariés fait état de 3 espaces géographiques différents, l’un au nord et à l’est avec un poids compris entre 8,5 et 10%, un autre au centre (entre 10 et 12%) et le dernier au sud entre 12 et 16% des emplois.
♦ Les caractéristiques des personnes en emploi
27 millions de personnes occupent un emploi au sens du Bureau international du travail en France (hors Mayotte), dont 13,1 millions de femmes et 13,9 millions d’hommes. La population active est estimée à 28,9 millions, sans grand changement depuis 2017.- 44,4% des personnes occupant un emploi sont diplômées du supérieur, dont 28% pour les bac +2 et au-delà. Cette part était de 38,7% en 2015 et de 16,3% en 1990. 13,5% n’ont en 2020 aucun diplôme et 21,5% le CAP/BEP.
- Selon les secteurs d’activités, l’ensemble des emplois (publics et privés, salariés et non-salariés) au nombre de 27 millions se répartit ainsi : santé/hébergement médico-social/ action social (14,5%), services aux entreprises (13,5), industrie (13), commerce (12,6), administration publique (9,3), enseignement (7,8), construction (6,7), services aux ménages, dont culturel (5,3), transports (5,1), finances-assurances-immobilier (4,8), HCR (3,7) et agriculture/pêche/sylviculture (2,3).
- Selon le statut ; les indépendants sont 12,4% et les salariés (87,6% dont 75,2 en CDI, 8,5 en CDD, 2,1 en intérim et 1,7 en apprentissage). 1,113 million sont des emplois aidés dont 56% en contrat d’alternance (apprentissage et contrat de professionnalisation).
- 45,5% des salariés ont plus de 10 ans dans leur organisation, 14,3 entre 5 et 10 ans, 26,8 de 1 à 5 ans et 13,2 moins d’un an.
♦ Embauches et départs
2020 a connu 18,430 millions d’’embauche (dont 26% chez les moins de 10 salariés, 26,9% chez les 10-49 salariés et 46,6% chez les 50 salariés et plus) ; 84% étaient des CDD (15,4 millions vs 3,1 millions en CDI).- Cette même année 18,690 millions de salariés ont connu une fin de contrat (25% chez les moins de 10 salariés, 27,4% chez les 10-49 salariés et 47,2% chez les 50 salariés et plus).15,4 millions étaient des CDD vs 3,3 des CDI.
- Les ruptures de CDI sont majoritairement des démissions (39%, en baisse de 18% au regard de 2019). La baisse des sorties de CDI en 2020 a essentiellement résulté de moins de démissions (-17,8%) et de fins de période d’essai (-17,2%) ainsi que d’une baisse du nombre de licenciements pour motif personnel (-10,2%) et de ruptures conventionnelles (-2,6%) ; les licenciements économiques ont fortement augmenté (+ 20%), mais leur part dans les fins de CDI est demeurée contenue (3,9% en 2020, après 2,9% en 2019).
- Le repli des embauches, tout comme celui des fins de contrat, a été plus important dans les établissements de moins de 10 salariés (respectivement -36,6% et -36,5%) et de 10 à 49 salariés (-27,9% et -25,4%), que dans ceux de 50 salariés ou plus (-14,6% et -12,2%). En 2020, la part de CDD de moins d’un mois dans les CDD arrivés à terme a baissé de 4 points (à 80%). Ce recul est général à l’ensemble des secteurs.
⇒ Le Chômage
En 2020, on dénombre 2,4 millions de chômeurs soit un taux de 8% en moyenne ; mais il est de 20,2% pour les 15-24 ans vs 5,4 à 7,4% pour les autres âges. Il est de 13,9% pour les personnes sans diplôme, vs 8,5 pour les CAP/BEP, de 9,2 pour les bac et de 5,2 pour les bac+2 et au-delà.♦ Profil des chômeurs
- Le taux de chômage est de 3,7% pour les cadres et professions libérales, vs 15,9 pour les ouvriers non qualifiés et de 11 pour les employés non qualifiés. Il chiffre 8,9 pour les ouvriers qualifiés, 6,5 pour les employés qualifiés et de 4,8 pour les professions intermédiaires.- 2,9% sont en chômage de longue durée, soit 855 000 personnes. Il était 4,5% entre 2014 et 2016, 3,7 en 2017 et 3,4 en 2019 et donc en nette amélioration. Ils sont 36,4% des chômeurs, mais 55,5% des 50 ans et plus.
- Avant leur entrée en chômage, 15,4% n’avaient jamais travaillé. Parmi ceux qui avaient travaillé (84,6%), 44% sont sortis avec une fin de contrat, 12% avec un licenciement, 10% avec une rupture conventionnelle, 8% par démission, 2,5% du fait de maladie et 2,2% du fait d’une fin d’activité (et 6% sans connaitre le motif).
- Noter que 6 millions sont demandeurs d’emploi en fin 2020, 57% n’ayant exercé aucune activité le mois précédent. Si 67% sont indemnisables, 48% le sont de fait avec une moyenne brute mensuelle de 955€ (entre 245€ et 1 530€ du 1er au 9ème décile). Parmi les personnes indemnisées, 37% avaient une autre source de revenu.
32% des personnes au chômage un instant donné en 2019 sont en emploi un an plus tard, dans un peu plus de la moitié des cas sur un emploi à durée limitée ; 30,7% deviennent inactives.
- 1,9 million de personnes appartiennent au halo autour du chômage et 3 millions sont en sous-emploi (personnes à temps partiel, souhaitant travailler davantage, disponibles pour le faire et recherchant un emploi ou n’en recherchant pas et personnes se déclarant au chômage partiel ou technique).
En résumé :
⇒ Durée du travail, pluriactivité et rémunération
♦ La durée moyenne hebdomadaire du travail des salariés à temps complet est de 39,1 heures (stable depuis 2014) ; elle tient compte de facteurs individuels (heures supplémentaires, jours de congé, etc.) ou collectifs (jours fériés, chômage partiel, etc.) soit 1 579 par an (en recul de 101 heures depuis 2019), en raison des mesures prises pour faire face à la crise sanitaire.- Parmi les salariés, les cadres à temps complet déclarent 1 768 heures (8,4 heures/jour vs 7,6 à 7,8 pour les autres catégories) pour 211 jours de travail, contre environ 200 pour les autres catégories.
- Les personnes vivant seules travaillent davantage (1 597 heures annuelles vs 1 473 les personnes en couple avec enfant), davantage pour les cadres (1 813 vs 1 638 heures).
♦ 7,5% sont des pluriactifs, dont parmi les salariés 6,3% exerçant plusieurs emploi salariés (notamment dans les services aux personnes avec 43%) et 1,5% un emploi indépendant ; les travailleurs indépendants sont pour 4,5% des pluriactifs (salariés par ailleurs).
♦ Les salaires nets moyens annuels en EQTP dépassent les 40 000€ pour les cadres (chefs d’entreprise salariés compris) avec 48 620€ et les diplômés d’au moins bac +2 et au-delà avec 42 160€.
Ils sont entre 30 000 et 40 000€ pour les 40 ans et plus (de 30 730€ pour les 40-49 ans à 33 820€ pour les 50 ans et plus), 30 960€ pour les hommes et de 30 250€ pour les bac +2.
Ils sont entre 20 000 et 30 000€ pour les professions intermédiaires (28 310€), les femmes (25 830€), les 25-39 ans (25 430€), les bac (25 270€), les CAP/BEP (23 380€), les ouvriers (21 630€), les sans diplôme (21 350€) et les employés (20 980€).
Noter que l’écart entre ceux du privé et de la fonction publique est faible (28 780 vs 27 780€).
⇒ La situation en UE 27
♦ Le taux d’emploi
- En Europe (UE 27), 67,7% des 15 à 64 ans sont en emploi. Le taux d’emploi varie de 56,3% en Grèce à 77,8% aux Pays‑Bas ; il est de 65,3% en France.- Dans l’ensemble de l’UE, le taux d’emploi des hommes (72,9%) est supérieur à celui des femmes (62,4%), vs en France, il est respectivement de 68,5 et 62,2%. L’écart est plus grand dans les pays de l’est et du sud de l’Europe et plus réduit dans les pays nordiques.
- Le taux d’emploi des jeunes (15‑24 ans) de l’UE atteint 31,5%. Il est inférieur à 20% en Grèce, en Italie, en Espagne et en Bulgarie, alors qu’il dépasse 50% en Autriche, au Danemark et aux Pays‑Bas. En France, il est de 28,5%. Les écarts entre pays reflètent des différences de durée de scolarité, de cumul emploi‑études (dont l’apprentissage), mais aussi des difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail plus ou moins marquées.
Le taux d’emploi des 55‑64 ans s’établit à 59,6% ; Il dépasse 70% au Danemark, en Estonie, en Allemagne, en Suède et aux Pays‑Bas ; il est en France de 53,8%.
Le taux d’emploi des personnes de 20 à 64 ans de l’ensemble de l’UE s’établit à 71,8% (71,4% en France) ; 12 pays dépassent l’objectif de 75%, malgré la crise sanitaire, dont les Pays‑Bas, l’Allemagne et la Suède.
♦ Au sein de l’UE, 17,1% sont à temps partiel, vs 17 en France ; elle est nettement supérieure aux Pays-Bas (50,8%), en Autriche (27,2), en Belgique (24,4), au Danemark (23,4), en Allemagne (22,5), et en Suède (22,3).
♦ Le taux de chômage des 15-74 ans pour l’UE s’établit à 7,1% ; dans 12 pays, dont la Pologne, l’Allemagne et la Hongrie, il reste, en 2020, inférieur à son niveau de 2008.
♦ Les CSP :
- Parmi 192 millions de personnes en emploi en UE27, 5,2% sont cadres dirigeants selon la nomenclature ESeG (entre 2,6% en Roumanie,10% dans les pays baltes et 11,3% à Malte, vs 8,4% en France, mais 4,3% en Allemagne). Un peu moins de 30% des cadres dirigeants sont chefs d’entreprise, les autres sont salariés.- Les petits entrepreneurs (exploitants agricoles, commerçants et artisans) représentent 9,8% des Européens en emploi. Ils sont un peu moins nombreux dans la plupart des pays du Nord (6,7% en moyenne) et de l’Ouest (6,1% en moyenne). Leur part est de 7,5% en France vs 4,3% en Allemagne et 3,8% au Luxembourg, mais plus de 20% en Roumanie et en Grèce et un peu moins de 15% en moyenne dans les autres pays du Sud et de l’Est. Parmi ces petits entrepreneurs, dans la plupart des pays de l’Est et des pays baltes, ainsi qu’en Autriche, en Irlande, en Croatie, en Grèce et en Slovénie, les exploitants agricoles sont surreprésentés.
- Les professions intellectuelles et scientifiques représentent 21,1% des emplois de l’UE, un sur quatre travaillant dans l’enseignement (de 14,4% en Slovaquie à 41,2% au Luxembourg) ; ces professions sont plus fréquentes dans les pays du nord de l’Europe ainsi qu’en Allemagne, mais un peu moins fréquentes qu’en moyenne en France (20,5%).
- Les professions intermédiaires salariées constituent 14,7% des emplois européens (19,1% en France).
- Parmi les emplois de l’UE, 14,1% (14,4% en France) sont des postes d’employés qualifiés, de type administratif ou des professions de la santé (aides‑soignants), du social et de la sécurité (agents de police, notamment) ; près de deux emplois sur trois de cette catégorie sont occupés par des femmes. Elle est plus basse dans l’est de l’Europe.
- Les ouvriers qualifiés représentent 16,3 % des personnes ayant un emploi dans l’UE ; ce sont très souvent des hommes travaillant dans l’industrie et la construction. La proportion varie de 9,1% au Luxembourg et aux Pays‑Bas à plus de 20% en moyenne dans l’est de l’Europe, les pays baltes, en Slovénie et en Croatie. Elle est plus faible en France (12,7%) qu’en Allemagne (14,4%).
- 17,6% relèvent des professions peu qualifiées, personnels de service, employés de commerce ou agents d’entretien, mais aussi ouvriers peu qualifiés, manœuvres et ouvriers agricoles. Beaucoup sont à temps partiel et à durée limitée, la majorité sont occupés par des femmes. La part de ces professions dans l’emploi est très proche de la moyenne en France (17,2%) et légèrement inférieure en Allemagne (15,6%).
♦ Le coût horaire
- Le coût horaire de la main‑d’œuvre pour les entreprises de 10 salariés ou plus s’élève en moyenne à 28,2€, avec un écart relatif de 1 à 7 entre la Bulgarie (6,4€) et le Danemark (46,9€) ; la France occupe la 5éme position des pays ayant les coûts horaires les plus élevés (38,1€), devant l’Allemagne (36,7€). Dans l’industrie, le coût horaire français est inférieur à celui de l’Allemagne (40,2€ contre 41,8) ; c’est l’inverse dans le tertiaire marchand avec 37,7€ en France contre 34,2 en Allemagne. De 2013 à 2020, l’augmentation du coût du travail horaire en France est de 9,2%, bien plus modérée qu’en Allemagne (16,7%) et que dans l’ensemble de l’UE (14,4%), du fait des mesures gouvernementales.♦ Les salaires et traitements bruts représentent la plus grande partie du coût du travail (75,9%). La part des salaires dans le coût du travail varie selon le mode de financement de la protection sociale : elle est plus élevée dans les pays où ce financement passe par l’impôt sur le revenu comme au Danemark (87,2%) et plus basse lorsqu’il est assuré par le prélèvement de cotisations sociales comme en France (69%) ou en Suède (68,1%).
Les salaires et traitements bruts s’élèvent en moyenne à 21,4€ de l’heure travaillée, allant de 5,3€ en Bulgarie à 40,9 au Danemark et 26,3€ en France.
En résumé :
Pour en savoir davantage : Emploi, chômage, revenus du travail – Emploi, chômage, revenus du travail | Insee
"Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2021" Insee collection Références, lu juillet 2021