Si à partir de janvier 2021, on connait le nombre de création de microentrepreneurs (proche selon l’Insee et l’Urssaf), celui du parc en nombre d’économiquement actifs est plus incertain, inconnu par l’Insee, et semble-t-il corrigé récemment par l’Urssaf.
⇒ L’Urssaf et l’Insee s’accordent enfin début 2021 sur le nombre d’immatriculation des années précédentes.
L’Insee, après correction début 2021, fait état de 547 900 nouvelles immatriculations et l’Urssaf de 599 000 en 2020, soit un écart de 51 100, proche des 60 000 immatriculations environ du secteur agricole, une première après les écarts importants des années précédentes.Prenons l’exemple de 2018 : l’Urssaf recensait 461 000 immatriculations et l’Insee avant correction 308 312 ; après correction l’Insee chiffre 399 900, un écart de 61 000 qui correspond aux immatriculations du secteur agricole.
⇒ Mais le chiffrement du parc n’est pas pour autant harmonisé
Dans la collection Insee références “les entreprises en France, édition 2020 ” parue en décembre 2020, l’Insee ne s’aventure pas à chiffrer le nombre de TPE, ne sachant pas différencier les microentrepreneurs (ex autoentrepreneurs) des autres entreprises individuelles.Seul l’Urssaf chiffre le nombre de microentrepreneurs administrativement immatriculés l’estimant fin 2020 à 1 928 000, vs 1 641 000 début 2020.
Par contre l’Urssaf tâtonne pour chiffrer le nombre de microentrepreneurs producteurs de recettes ou autrement formulé ceux dit économiquement actifs, ceux qui nous intéressent pour observer la production de richesses. Selon 2 publications en 2019 de l’Urssaf, le même mois, 2 pourcentages différents sont publiés quant aux économiquement actifs (74,6% et 61,8% à fin 2018). Il en est encore de même avec toutefois moins de décalage pour 2019 (68,4% et 60%), publié en 2020 ; le second % est issu d’une publication ultérieure (juillet 2021 vs décembre 2020), laissant entendre qu’il y a eu correction. C’est cette dernière base qui sert au chiffrement fin 2020 avec une estimation à 55,5%, montrant que les immatriculations pendant la crise du covid, si elles ont été plus nombreuses, ont donné lieu à moins d’activité économique.
⇒ En définitive, fin 2020 selon l’Urssaf, le parc de microentrepreneurs serait de 1 928 000, ceux économiquement actifs de 1 071 000, soit 55,5% producteurs de recettes. La part des microentrepreneurs économiquement actifs a atteint au 2éme trimestre 2020, son niveau le plus bas depuis 2011 (47,5%).
♦ Sur l’ensemble de l’année 2020, le chiffre d’affaires global s’établit à 15,94Md€, soit 0,8% de plus qu’en 2019, malgré un 2éme trimestre 2020 en baisse de 17,3% et une hausse de 5,7% au 4éme trimestre 2020.
Fin 2020, le chiffre d’affaires trimestriel moyen diminue sur un an (- 2,8%, après + 9,2 % fin 2019) pour la première fois depuis 2015. Il s’établit à 4 368€, base sur laquelle est proposé le tableau (on suppose que le dernier trimestre est représentatif de l’année complète). Publication début septembre dans la note mensuelle d’analyse pour une consultation plus aisée des tableaux.
♦ L’activité a été fortement réduite dans les secteurs ayant subi des fermetures administratives. Le chiffre d’affaires diminue en 2020 dans les activités de restauration, débit de boisson (-26,8%), le secteur des arts, spectacles et activités récréatives (-15,7%), le commerce de détail sur marchés (-12,1%), les activités sportives (-11,2%), les taxis et VTC (-8,6%), et les activités d’hébergement (-8,2%).
Des secteurs ont au contraire bénéficié des effets du confinement : livraison à domicile, activités immobilières, informatique et communication, commerce gros/courtage et les activités du BTP.
⇒ Un tableau récapitulatif par activité fine, précisant le % d’économiquement actifs et le chiffre d’affaires moyen trimestriel : publication début septembre dans la note mensuelle d’analyse.
En termes de fréquence de création de recettes (moyennes 55,5% des microentrepreneurs), les services aux personnes, le BTP, l’industrie, l’agriculture et une bonne part des services aux entreprises ont un taux habituellement plus élevé que la moyenne, alors que les transports ont un taux plutôt faible et les commerce un taux moyen.Les chiffres d’affaires sont par contre fort disparates et difficiles à analyser dans la mesure où leur production varie fortement selon l’activité. Il vaudrait mieux analyser les revenus forfaitaires qu’il faudrait relativiser avec les doubles activités (salariat à titre principal par ailleurs).
Rappelons que le revenu forfaitaire des microentrepreneurs se calcule en appliquant un coefficient de 66% pour les professions libérales (BNC), de 30% pour les commerces (BIC) et de 50% pour les autres activités aux BIC. Ainsi par exemple, un microentrepreneur dans les activités scientifiques et techniques disposerait d’un revenu mensuel moyen de 962€, un artisan du BTP dans les travaux de finition de 1 104€, un commerçant sur les marchés de 257€.
Par ailleurs, les micro‑entrepreneurs sont plus souvent pluriactifs que les non‑salariés classiques (43% contre 15% des non‑salariés classiques).
Pour en savoir davantage : Stat_ur_327.pdf (urssaf.org)
"Les auto-entrepreneurs, fin décembre 2020", Urssaf, Stat'Ur conjoncture N°327, juillet 2021
L’Urssaf enregistre l’ensemble des microentrepreneurs (hier autoentrepreneurs), directement pour les professions libérales ou via un centre de formalité d’entreprise pour les autres. L’Insee affecte ensuite un code d’activité (code APE, Siren et Siret). Les 2 structures interviennent donc au profit de ces populations, l’Insee n’intervenant pas pour les activités agricoles, pêche et sylviculture (de l’ordre de 60 000 immatriculations en 2020).