⇒ 5 ans, après combien d’emplois ?
Les créations pérennes à 5 ans de la génération 2014 ont perdu 38,7% de leurs entreprises, mais seulement 0,8% de leurs emplois (compris les non-salariés) et gagné 42,8% en termes de salariés (chefs d’entreprise salariés inclus), soient sur une année complète environ 300 000 salariés en activité pour cette génération et 444 000 emplois totaux (l’enquête porte sur les créateurs du 1er semestre ; une exploitation sur le second semestre a montré de fortes similitudes avec le 1er semestre et conduit à doubler les effectifs).⇒ L’emploi par activités
L’Insee, dans sa mise à disposition des tableaux, a fait le choix de les regrouper en 4 grands secteurs d’activité, ce qui restreint les possibilités d’analyse fine.♦ Un grand constat s’impose : les services, notamment aux entreprises ont beaucoup progressé en 5 ans, alors que la situation pour le commerce et pour l’industrie-construction est nettement moins favorable.
Si l’ensemble des emplois des pérennes à 5 ans (en 2019), comparées à celles en activité en 2014 a connu la stabilité (-0,8%), les services ont progressé de 18 et 12% alors que le commerce, HCR et transports régressait de 14% et l’industrie-construction de 6%.
En ce qui concerne les emplois salariés (chefs d’entreprises salariés compris), la progression a été de 43% , dont 107% pour les services aux entreprises, activités immobilières et financières, 66% pour les autres services voués aux personnes, vs 27% pour l’industrie-construction et 15% pour le commerce, HCR et transports.
♦ 2019 au regard de 2014 a connu une progression de 33% du nombre d’employeur
L’Insee propose pour 2014 deux données, le fait d’être employeur au démarrage, le fait d’être employeur au moment de l’enquête (vers la fin d’année 2014, le temps de la 1ére montée en puissance). Considérant que ce dernier chiffre est plus signifiant pour comparer 2014 et 2019, c’est cette base de comparaison qui sera opérée, tout en montrant la nette évolution entre le démarrage et le moment de l’enquête.
La mise à disposition plus fine des activités permet de mieux cerner comment chaque activité a progressé dans l’importance des employeurs.
Si globalement les services aux entreprises ont beaucoup progressé (+65%), c’est entre fin 2014 et 2019 surtout le fait des activités immobilières (+103%), de l’informatique (+78%) et des autres services aux entreprises (60%), mais peu des activités financières et assurance (25%). Notez que les services aux entreprises sont 21% des employeurs 2019 pérennes et 32% du solde employeurs 2019-employeurs 2014.
Les service aux personnes viennent ensuite (+33%), notamment dans le domaine santé/éducation (+43%) et plus modestement les services aux particuliers (où la coiffure-esthétique tiennent une grande place) avec 23%.
Vient ensuite le commerce (+26%) dont les activités commerce de gros, de détail, HCR et transport ne sont pas détaillées.
Enfin le groupe industrie-construction (+22%) : industrie et BTP sont proches dans leur progression 2014-2019 (tout comme au sein de 2014).
⇒ Une comparaison hommes et femmes
Les emplois totaux ont un peu plus perdu dans les entreprises dirigées par des femmes (-4,2% vs +0,3 pour les hommes), mais sont à proximité pour les emplois salariés intégrant les dirigeants salariés. Par contre le nombre d’emploi moyen par entreprise en 2019 est plus faible dans les entreprises dirigées par des femmes (2,67 contre 3,22).⇒ L’évolution des emplois des entreprises pérennes dans les régions
En 2019, Sine dénombre 33 071 entreprises pérennes employeurs et 150 943 salariés, y compris les dirigeants salariés (par contre les tableaux fournis ne donnent pas le nombre de salariés hors dirigeants, ce qui aurait été fort utile pour saisir l’évolution des effectifs salariés hors dirigeants).Le nombre moyen de salarié par entreprise est de 4,56 (intégrant les dirigeants salariés). L’Île-de-France (5,41) et le Pays de Loire (5,06) se différencient des autres régions. Certaines régions ont un effectif moyen bien plus faible telles les régions du sud (Paca avec 4,03, l’Occitanie avec 3,94, la Corse avec 3,14) mais aussi la Bourgogne-Franche-Comté (3,52) et la Bretagne (3,9).
Noter la situation plutôt favorable des DOM (hors la Guyane plus modeste).
Le solde d’emplois salariés issus des entreprises pérennes, au regard des salariés présents fin 2014 correspond en France à 30% des emplois salariés de 2019.
Certaines régions ont un % plus favorable telles le pays de Loire (37%), Auvergne-Rhône-Alpes (36%), l’Ile-de-France (34%) ou la Nouvelle Aquitaine (33%), alors que d’autres ont un % plus faible telles l’est (Grand Est 13%, Bourgogne-Franche-Comté 17%).
Noter aussi l’importance des emplois disparus par région : au total 32 243, un chiffre plus faible que le solde d’emplois de salarié créé.
L'emploi à 5 ans des créations d'entreprise pérennes, à partir des résultats Sine 2014-2019, analyse André Letowski, septembre 2021
Source : Insee, données Sine 2014 (1er semestre de l’année, créateurs d’entreprises interrogés entre septembre et novembre) et 2019, disponibles sur le site web de l’Insee.