⇒ La pérennité des entreprises classiques (hors autoentrepreneurs) à 5 ans (2014-2019) s’améliore.
Le taux de la génération 2014-2019 est de 61,3% vs 60,4 pour la génération 2010-2015, 51,5% pour celle de 2006-2011, et de 53% pour celle de 2002-2007. Oublié donc le taux de pérennité souvent cité de 50% à 5 ans.L’amélioration est nettement lisible à partir de 3 ans : 73,6% pour la génération 2014-2019, vs 67% pour celles de 2006-2011 et 2002-2007.
⇒ Taux élevés et taux faibles
♦ Les taux favorables de pérennité sont davantage le fait de certaines caractéristiques, notamment le fait d’être employeur de 6 à 9 salariés dés le démarrage (81,6%), d’avoir réuni au moins 80K€ de capitaux initiaux (72,4%), celui encore de créer en société (66,8%, filiale 69%), celui d’avoir une expérience professionnelle de profession intermédiaire/technicien, indépendant, cadre (68, 66 et 62%), ou d’être issu d’un 2 ou 3émes cycles de l’enseignement supérieur (66%), voire celui de côtoyer des entrepreneurs dans son environnement immédiat et ayant réussi (64,5%)…autant de caractéristiques qui rendent compte de l’ambition du projet et de la culture économique du dirigeant.♦ Par contre les taux les plus faibles montrent des projets fort modestes, conduits avec peu de moyens : entreprise en nom personnel (52,7%) avec moins de 2 000€ de capitaux initiaux (54,9%), et un chef d’entreprise pas ou peu diplômé (55,6%), auparavant inactif ou chômeur (56%) ou ouvrier, manifestant un background qui prépare peu à cette activité.
♦ Certaines caractéristiques ont des taux proches de la moyenne : exemple le taux de pérennité à 5 ans des hommes et des femmes (61,8 vs 60,2%), mais plusieurs items à priori sont surprenants : le fait d’avoir ou non déjà crée (jamais 60,6%, une fois 63,4 et plusieurs fois 62,9), le recours à l ‘innovation (nouveau procédé de fabrication oui 66 non 64,3%, le recours à de nouveaux produits/services oui 65,2 non 64%, le recours à une organisation nouvelle oui 66,4 non 64,1%, l’innovation marketing oui 65,1, non 64,4) et par ailleurs le fait d’avoir bénéficié d’aides publiques, notamment pour les chômeurs (oui 59,7, non 62,7); sans doute leur appréciation doit-elle se faire au regard de cibles plus fines.
⇒ 5 caractéristiques manifestent une croissance progressive du taux de pérennité :
♦ L’âge du créateur : le moins de 30 ans ont le taux le plus faible (57,3%) vs les 40-49 ans (64%). N’oublions pas parmi les jeunes une proportion non négligeable d’étudiant exercent une activité qu’ils quitteront après leurs études, sans négliger bien sûr l’expérience professionnelle courte.♦ Le niveau de diplôme : plus celui-ci est élevé, plus le taux de pérennité est important (de 55,6 pour les sans diplôme ou avec le brevet des collèges à 66% pour ceux issus d’étude supérieures d’au moins 2éme cycle)
♦ L’expérience professionnelle antérieure : l’expérience d’indépendant ou de salarié (66 et 63%) conduit à des taux plus élevés que la situation de chômeur ou d’inactif (56-57%).
♦ Et bien sûr le montant des capitaux initiaux : de 55% avec moins de 2 000€ au démarrage à 72% pour ceux qui ont réuni au moins 80 000€.
♦ Et le fait d’être employeur dés le démarrage : une progression permanente au fur et à mesure que la taille augmente (mais une interrogation pour les 10 salariés et plus, par ailleurs fort peu nombreux ?)
⇒ Les taux de pérennité par région :
Ils sont plus élevés pour les régions du centre et de l’ouest de la France et plus faibles à la fois pour l’est et le sud. Noter le plus faible taux en Ile-de-France (59,1%). Les taux sont peu corrélés avec la densité en création pour 10 000 habitants, hors Paca et l’Ile-de-France, au taux élevé de création.Taux de pérennité à 5 ans des créations d'entreprise, à partir des résultats Sine 2014-2019, analyse André Letowski, septembre 2021
Source : Insee, données Sine 2014 (1er semestre de l’année, interrogé entre septembre et novembre)-2019 disponibles sur le site web de l’Insee.
Le taux de pérennité proposé par l’Insee s’appuie sur le constat de la cessation de l’entreprise immatriculée ; s’il est globalement signifiant, il ne rend pas compte de la complexité de la réalité (immatriculation pour un temps limité, revente de l’entreprise, certains changements de statut juridique…).