La transmission d’entreprise : témoignage d’un entrepreneur qui a transmis son entreprise

La communication autour des questions de transmission d’entreprises est en soi un sujet paradoxal. C’est ce qui en fait ici tout l’intérêt… et toute la difficulté bien sûr.

Transmettre une entreprise suppose de communiquer tout en gardant une discrétion et une confidentialité.
Nous allons aborder à travers 6 articles issus de l’ouvrage Transmission Lab, communiquer la transmission – petits conseils pour grandes réussites, ces questions de communication que pose la transmission des entreprises.

Yves Poivey, expert en entrepreneuriat et dirigeant, nous partage son expérience lors de la transmission de son entreprise et livre des conseils pour que cela se passe bien.

Pour vous, qu’en est-il de la communication lors des phases de transmission ?
C’est vraiment une question d’équilibre, entre parole et discrétion. Il faut savoir être discret, parce que les négociations sont naturellement confidentielles. Mais il faut aussi savoir en parler, pour trouver la solution juste avec le bon successeur, comme pour rassurer les équipes si une information commence à filtrer…

Comment trouver alors le juste équilibre ?
Il faut savoir ne pas être binaire… Parler n’est pas tout dire ! La loi Hamon, par exemple, nous oblige à informer les IRP qu’une vente est envisagée, mais ce n’est pas une raison pour leur révéler le détail des transactions en cours. On peut être vrai sans être imprudent, en cherchant pour chacun le juste niveau d’infos.

Quelle est selon vous la cible prioritaire ?
Les équipes, les banquiers, les clients, tous sont importants, mais sur des plans différents, avec des logiques et des intérêts différents. Ce qui est certain cependant, c’est qu’on ne peut pas ne pas communiquer avec ses propres managers. Nous avons besoin d’eux pour « tenir la boutique » tout le temps de la cession, le repreneur aura besoin d’eux dès la minute de son arrivée, et ils ont naturellement besoin de savoir où nous allons. Même si ce n’est simple pour personne, car nous n’avons pas nécessairement le moyen de répondre à leurs attentes, ni même à leurs questions…

Dans les expériences que vous avez côtoyées, quel écueil spécifique auriez-vous envie d’évoquer ?
J’ai vu trop de cédants ou de repreneurs qui ont claironné trop vite qu’ils avaient vendu… alors qu’en fait la transaction n‘était pas finalisée. Or, il n’est jamais très simple, ni très positif, ensuite de revenir en arrière ! A fortiori quand l’histoire se répète… C’est une question de confiance comme de crédibilité. Jusqu’au dernier moment, ce qui n’est pas signé peut ne pas se conclure. Il faut savoir respecter la vérité des timings.

Et si vous aviez un conseil plus personnel à donner aux dirigeants qui transmettent ?
N’hésitez pas à vous faire accompagner à titre personnel, même et surtout si vous ne l’avez jamais fait jusqu’ici… Les conseils juridiques, fiscaux, financiers sont bien sûr nécessaires, mais ils ne sont pas toujours suffisants. Envisager pour soi « le coup d’après », communiquer sa propre « disparition » en interne n’ont rien d’évident pour personne. Il faut savoir le reconnaître et l’accepter aussi…


Contenu publié en accord avec ©Transmission Lab - Livre blanc "COMMUNIQUER LA TRANSMISSION - petits conseils pour grandes réussites"

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