⇒ Les résultats globaux
Entre 2017 et 2019, 585 980 personnes sont sorties d’un contrat de professionnalisation, dont l’objectif est de favoriser l’insertion ou la réinsertion professionnelle, ainsi que l’adéquation des compétences des bénéficiaires aux besoins des entreprises.75% des sortants entre 2017 et 2019 occupent un emploi 6 mois après la sortie,19% sont au chômage, 4% poursuivent leurs études et 2% sont inactifs. Ces chiffres sont proches quelle que soit l’année entre 2017 et 2019.
Parmi les sortants, 47% d’entre eux occupent un emploi durable (un CDI ou un CDD de plus de 6 mois) ; 21% sont en contrat aidé ou en contrat d’alternance non aidé et 7% en CDD ou en intérim de moins de 6 mois.
⇒ Le profil des bénéficiaires
♦ Les sortants occupant un poste 6 mois avant leur contrat de professionnalisation, étaient déjà en emploi (80%) ou en études (78%) avant leur contrat, alors que ceux qui étaient auparavant demandeurs d’emplois ou inactifs sont moins souvent en emploi (67 et 64%). Noter que 64% des bénéficiaires avaient été en emploi (35% en emploi et 29% demandeurs d’emploi), avant leur passage par le contrat de professionnalisation ; peu avaient été inactifs (4%).52% qui étaient en emploi avant leur contrat de professionnalisation ont un emploi durable non aidé, tout comme 46% des chômeurs, 43% ceux sortis de formation et 39% des inactifs. Les chômeurs avant leur passage en contrat de professionnalisation, sont après ce passage 27% à être à nouveau au chômage, comme les inactifs vs 15-16% pour les autres.
♦ L’insertion en emploi à six mois est légèrement supérieure pour les hommes (76% de ceux sortis en 2019 ; 48% en emploi durable non aidé) par rapport aux femmes (74 et 46%) ; noter qu’il y a quasiment autant de femmes que d’hommes (49 vs 51%).
♦ 6 mois après leur contrat de professionnalisation, le taux d’emploi est proche quel que soit l’âge (entre 72 et 79%), mais les 24 ans et plus occupent davantage un emploi durable non aidé (52-56% contre 36-50 pour les plus jeunes) ; par contre, ils sont aussi plus fréquemment au chômage (22-24% contre 15-19%). Noter que les moins de 24 ans sont 62% des bénéficiaires, alors que les 30 ans et plus ne sont que 16%.
⇒ Qu’en est-il de ceux qui ont connu une rupture de leur contrat ?
17% déclarent que leur contrat a été interrompu ; 6 mois après la date de fin théorique du contrat, ils sont moins souvent en emploi.Les 2/3 ayant rompu leur contrat volontairement ou d’un commun accord avec l’entreprise sont en emploi 6 mois après la date de fin théorique du contrat (vs 77% pour ceux qui n’ont pas connu de rupture) ; ils sont aussi peu au chômage (23-24%).
Les personnes dont la rupture est à la seule initiative de l’employeur sont 50% en emploi (29% en emploi durable non aidé) ; 40% sont au chômage six mois après la date de fin théorique du contrat de professionnalisation (18 à 24% pour les autres).
⇒ Les qualifications préparées et leur impact sur leur insertion dans l’emploi
3 types de qualification peuvent être préparés pendant le contrat de professionnalisation : un diplôme ou titre à finalité professionnelle reconnu par l’État et enregistré au répertoire national des certifications professionnelles RNCP (71% des sortants en 2019), un certificat de qualification professionnelle (CQP, 12%) et une qualification de branche reconnue par une convention collective nationale CCN (17%)♦ Six mois après la sortie en 2019, ceux qui préparent un diplôme ou un titre RNCP sont un peu plus en emploi (77%, contre 75% en moyenne).
En revanche, les bénéficiaires suivant une formation de qualification de branche ont plus souvent des contrats durables non aidés (50%, contre 46).
♦ Lorsque la qualification préparée n’est pas obtenue (13,3%), les sortants s’insèrent moins bien sur le marché du travail que ceux qui l’obtiennent dans son intégralité (60% contre 79).
La moitié des personnes qui n’obtiennent pas leur qualification connaissent une rupture de contrat, vs 9% pour ceux qui obtiennent leur qualification. En cas de rupture, avoir obtenu la qualification améliore aussi le taux d’emploi (78 contre 60%).
Pour résumer :
⇒ Les activités concernées
Ceux en contrat dans le secteur tertiaire occupent moins souvent un emploi six mois après la fin du contrat (74%, contre 84 dans la construction et 78 dans l’industrie). Ils occupent aussi moins souvent un emploi durable non aidé (46% contre 49 et 52). Les ruptures de contrat y sont plus fréquentes (17% dans le tertiaire, contre 12 dans la construction et 13 dans l’industrie), ainsi qu’un taux d’obtention de la qualification plus bas (86%, contre 89 pour la construction ou l’industrie)Au sein du secteur tertiaire, l’insertion en emploi varie fortement selon l’activité de l’employeur : 80% s’ils étaient dans le secteur de la finance et de l’assurance ou dans celui de l’immobilier ou la construction vs 69 dans le commerce et 66 dans les HCR ; les ruptures de contrats y sont plus fréquentes (18 et 25%) et les taux de validation de la qualification préparée plus bas (80 et 77%).
⇒ Impact sur le secteur et sur l’entreprise
Parmi les sortants de 2019 qui sont en emploi six mois après le contrat de professionnalisation, 6 sur 10 restent dans le secteur dans lequel s’est déroulé le contrat, notamment ceux de l’industrie du textile et de l’habillement, la construction et l’immobilier (respectivement 81, 79 et 83%).
La moitié restent dans la même entreprise.
En résumé :
Pour en savoir davantage : Quelle insertion professionnelle après un contrat de professionnalisation ? Trois bénéficiaires sur quatre en emploi six mois après la fin de leur contrat (travail-emploi.gouv.fr)
"Quelle insertion professionnelle après un contrat de professionnalisation ?", Dares Analyses N°60, octobre 2021
Méthodologie : Les échantillons sont tirés dans la base de données Extrapro ; la collecte se déroule via un questionnement auto-administré par internet, avec possibilité de répondre par voie postale après la dernière relance. 132 500 bénéficiaires sortants en 2019 ont été interrogés sur leur situation six mois après la sortie ; 47% ont répondu.
L’insertion à six mois des sortants de l’année 2019 est mesurée sur la période de juillet 2019 (sortants du mois de janvier 2019) à juin 2020 (sortants de décembre 2019) : 76% des sortants de l’année 2019 ont été interrogés au premier semestre 2020, dont 60% au 1er trimestre et 16% au 2ème.