Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Conjoncture 
24 fév 2022

79% des petites entreprises sont confiantes dans l’avenir de leur entreprise

L’étude permet d’approcher les raisons de cet optimisme, sans négliger les difficultés rencontrées.

⇒ Ce qui s’est passé pendant la crise sanitaire

♦ 1/3 déclarent avoir vendu plus de produits en ligne depuis le début de la crise ; ces ventes leur ont permis d’améliorer leur croissance et d’être moins impactées par la crise. Les secteurs qui vendent plus en ligne qu’avant sont les activités financières, les commerces et les HCR. La relation client s’est améliorée ; elles sont davantage concernées par le télétravail.

♦ 17% ont eu recours au télétravail ; pour celles qui le pratiquent, 63% apprécient cette forme de travail, mais 38% considèrent que cette nouvelle organisation leur pose problème ; 11% l’apprécient grandement (les plus de 20 salariés et celles de la finance).

♦ Les 2/3 ont bénéficié d’aides financières, dont 54% de PGE (16% les ont déjà remboursés, 34% pensent avoir des difficultés pour rembourser), 49% d’une allocation d’activité partielle (pour ces 2 activités les bénéficiaires ont plutôt plus de 6 salariés ; elles appartiennent plutôt à l’industrie et aux HCR) et 45% du fonds de solidarité entreprise (plutôt pour les 5 salariés et moins, notamment des HCR et du commerce).

♦ Pour 72% la relation client s’est maintenue et même améliorée pour 9%.

⇒ Ce qui les a le plus préoccupé, les difficultés rencontrées

♦ Les thèmes qui les ont le plus préoccupés sont leur structure financière (93%, toutes les tailles d’entrepris l’ont posé en 1ére priorité), puis le développement commercial (84%, là encore toutes les tailles adhérent), les partenaires et les prestataires (83%, jugé plus important pour les 6 salariés et plus), l’organisation de la production (79%), l’organisation des RH (63%, jugée moins prioritaire par les 11 salariés et plus), les canaux de distribution (58%, jugé davantage prioritaire par les 6 salariés et plus), les engagements RSE (56%).

♦ 53% ont des recrutements en cours. 83% rencontrent des difficultés à recruter (la moitié très importantes) ou à conserver des profils qui correspondent à leurs attentes. Ce sont surtout les entreprises de 11 salariés et plus et celles du BTP et de l’industrie.

Pourtant 58% n’envisagent pas d’augmenter les salaires contre 9% qui l’envisagent ; ce sont alors les 11 salariés et plus, les entreprises de l’industrie ; ce sont aussi celles qui vendent plus en ligne, ont une meilleure relation client, font plus de télétravail, ont déjà remboursé leur PGE et ont le plus confiance en l’avenir.
91% déclarent que ces difficultés impactent le niveau d’activité.

69% (dont tout à fait 16) déclarent être perturbées par des ruptures d’approvisionnement ; ce sont plutôt les 6 à 20 salariés ; celles du BTP et de l’industrie, celles ayant observé une dégradation de leur relation client et celles plus sensibles à la hausse des prix sur les coûts de production.

84% (dont 46 très important) disent que la hausse des prix des matières premières ou celle de la masse salariale aura un impact sur les prix proposés. 84% (dont 55% en partie) déclarent qu’elles répercuteront cette hausse sur leur prix de vente.

⇒ Combien et qui envisagent une hausse ou une baisse de leur chiffre d’affaires ?

♦ 44% pensent augmenter leur chiffre d’affaires en 2022, 29% connaitre le même niveau et 27% connaitre une baisse.

♦ Comment pensent-elles s’y prendre ? 4 atouts principaux : 37% de nouveaux produits, services, 33% des investissements (41% le BTP et l’industrie), 29% de nouveaux partenariats, 20% de nouvelles compétences, et 12% de nouveaux canaux de distribution.

♦ Quel est le profil des entreprises qui pensent voir leur CA augmenter en 2022 ? Les plus de 11 salariés, les secteurs du BTP et de l’industrie ; celles qui vendent plus de produits/service en ligne depuis le début de la crise ; elles sont plus concernées par le télétravail ; elles considèrent disposer des ressources pour faire face aux risques et ont mois eu besoin d’un soutien financier.

♦ Quel est le profil des entreprises qui pensent voir leur CA diminuer en 2022 ? Des TPE de moins de 5 salariés, notamment des HCR ; des entreprises pour qui la relation client s’est dégradée ; elles pensent qu’elles auront des difficultés pour rembourser leurs prêts et sont moins confiantes, pensant ne pas disposer des compétences nécessaires pour faire face aux défis sur les 3 prochaines années (leur relation client s’est dégradée).

⇒ Plus globalement, comment envisagent-elles leur avenir ?

♦ 83% sont confiantes dans leur capacité de production.

♦ Les 3/4 ont confiance dans leur solidité financière, vs 6% pas du tout (ce sont surtout des 5 salariés et moins, des commerces et des HCR).

♦ 79% sont confiantes dans l’avenir de leur entreprise
(8% très confiantes et 5% pas du tout confiantes) et 67% confiantes pour les 3 prochaines années (dont 8% très confiantes), mais 1/3 pas confiantes (dont 8% pas du tout).

♦ Toutefois, seulement 25% considèrent avoir le temps et les ressources pour anticiper et préparer les réponses adaptées aux risques.

82% considèrent ne pas avoir pu déployer une politique sociale et environnementale : 33% disent n’en avoir pas les moyens ; pour 21% les collaborateurs ne sont pas demandeurs ; 15% voudraient être accompagnés en ce domaine. C’est que 59% privilégient la relance de l’activité.

Pour en savoir davantage : « Après 2 ans de crise, où en sont les TPE et PME ? », Cercle Perspective, février 2022

Méthodologie : enquête Online réalisée en décembre 2021 auprès de 4 433 entreprises ayant répondu ; 12 cabinets d’expertise-comptable ont participé à l’étude ; les entreprises sont analysées par région, par secteur et par taille d’entreprise.

Les répondants sont pour 85% des TPE dont 70% de 1 à 5 salariés et pour 13% des 11 à 50 salariés.
Qui compose le cercle perspective ? “Plus de 16 000 professionnels pluridisciplinaires de l’audit, de l’expertise comptable et du conseil engagés ensemble pour entreprendre des actions auprès des instances publiques pour la défense des intérêts des PME, TPE et ETI du tissu économique français.”
Les résultats de cette étude laissent entendre une population soucieuse d’accompagnement et donc de leur développement que ne le serait la population globale des petites entreprises ; d’ailleurs seules les entreprises employeurs sont interrogées.

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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