Entre juin et septembre 2021, 86% des offres déposées à Pôle emploi ont été pourvues (89 en 2018) ; 5% des recrutements sont toujours en cours, alors que la part des offres abandonnées faute de candidats demeure limitée (6% contre 5% en 2018).
Avec la crise sanitaire, la structure des offres déposées entre 2018 et 2021 a évolué, avec plus d’offres déposées en CDI par exemple et moins d’offres dans le secteur des services. Les difficultés rencontrées au cours du processus de recrutement ont un impact certain sur la durée de celui-ci, puisque dans ce cas les délais observés sont plus importants que la moyenne.
Ainsi, si les difficultés de recrutement se sont accrues en 2021, les délais de recrutement sont restés stables par rapport à 2018.
⇒ Satisfaction du recrutement
88% des employeurs se disent satisfaits de leur recrutement (93% lorsqu’il s’agit d’un recrutement en interne). Seuls 7% (contre 8% en 2018) des employeurs se disent réellement insatisfaits et 5% disent ne pas avoir le recul nécessaire pour se prononcer.L’insatisfaction tient pour 65% au manque de motivation de la nouvelle recrue. Face à ces recrutements qui ne donnent pas satisfaction, 73% envisagent de recruter à nouveau soit pour remplacer la personne inappropriée, soit pour recruter une personne supplémentaire. 39% envisagent de former.
⇒ La durée pour trouver un candidat
♦ La moitié des employeurs ayant trouvé un candidat ont mis au moins 45 jours à y parvenir (dont 35%, en moins de 19 jours) ; il faut compter 3 mois pour que les 3/4 des employeurs trouvent un candidat. 38% des employeurs ayant pourvu leur offre ou ayant un recrutement toujours en cours, s’attendaient à des délais de recrutement moins longs.♦ Les recrutements concernant les postes les plus qualifiés nécessitent des délais plus importants : il faut compter près de 2 fois plus de temps pour recruter un cadre ou agent de maîtrise ou un ouvrier qualifié que pour un employé non qualifié (respectivement 61 jours contre 34 pour les employés non qualifiés).
♦ Le délai de recrutement varie également selon le type de contrat : plus la durée du contrat est importante, plus il faut de temps pour pourvoir une offre, soit 53 jours en cas de CDI contre 36 jours pour un CDD de 1 à 6 mois.
♦ Pour les établissements de moins de 100 salariés, on observe peu de différences sur la durée médiane de recrutement qui va de 43 à 45 jours maximum selon la taille de l’établissement, alors qu’au-delà de 100 salariés celle-ci passe à 31 jours seulement.
♦ Les écarts se creusent selon les secteurs d’activité : dans la construction il faut compter jusqu’à 67 jours et dans l’industrie 60 jours pour que la moitié des établissements parviennent à recruter contre 36 jours dans le commerce.
♦ 91% des établissements estiment que leurs difficultés à recruter sont liées aux candidatures, soit parce qu’elles sont insuffisantes, soit parce que les candidats ne leur conviennent pas. 76% mettent aussi en avant les conditions de travail (rémunération peu attractive, pénibilité du travail, déficit d’image…), 46% le fait de la concurrence et 42% des causes internes à l’entreprise (disponibilité du recruteur, problèmes budgétaires et administratifs).
♦ En revanche, des délais de recrutement importants ne sont pas nécessairement synonymes de difficulté : certains recruteurs estiment en effet qu’ils ont besoin d’un certain temps pour mener à bien cette mission et dans ce cas, certains délais peuvent s’avérer être incompressibles.
⇒ Que dire des abandons de recrutement ?
♦ 6% des offres ont été abandonnées faute de candidats, mais dans 3% des cas, l’annulation du recrutement est due à une disparition du besoin (soit parce que l’établissement a mis en place une organisation rendant inutile le recrutement, soit parce que certains projets ne se sont pas concrétisés) ou encore au manque de budget alloué.Dans la majorité des cas, les employeurs ayant renoncé à leurs recrutements faute de candidats ont bien reçu des candidatures mais près des trois quarts d’entre eux déclarent qu’elles étaient en petit nombre (soit 5 candidatures au maximum).
♦ Les abandons proviennent du manque de motivation des candidats (67%), de leur manque d’expérience (60%) ou de leur manque de compétences (57%), à l’insuffisance de la formation ou de diplôme (55%) et peu au manque de savoir être (32%) et à l’expression orale (20%).
♦ Ils sont plus fréquents dans la construction (10%), et peu dans l’industrie (2,8%) ; peu aussi chez les plus de 10 salariés (3,6%).
Si l’on observe la répartition des abandons, ceux de l’activité services aux particuliers comptent pour 65%, 14% dans les services aux entreprises et 9% dans le commerce.
Ils concernent surtout les employés (qualifiés 36%, non qualifiés 26%), les ouvriers 23% (dont non qualifiés 12), les cadres et professions intermédiaires 15%.
Les 3/4 concernent des entreprises d’au plus 9 salariés (dont 36% des entreprises sans salarié).
♦ Pôle emploi estime en 2021 a 255 000 à 390 000 le nombre d’abandons, dont 60% concerneraient des emplois durables (CDI ou contrats de plus de six mois).
⇒ Quels chefs d’entreprise font appel à pôle emploi ?
♦ Pour 84%, ce n’est pas la première fois que les établissements déposent une offre à Pôle emploi. Le plus souvent le besoin de recrutement fait suite au départ définitif d’un salarié (41%) ou à un surcroit d’activité (33%). Noter qu’au moment de déposer leur offre à Pôle emploi, 94% avaient une idée bien définie voire très précise du contenu du poste.30% ont eu recours à Pôle emploi par habitude, mais aussi pour bénéficier de l’importance du nombre de candidats (24%). Dans 18% des cas, la gratuité et la rapidité des services de Pôle emploi est mise en avant.
28% mettent aussi en avant d’autres avantages qui tiennent à Pôle emploi (bonne sélection des candidats, aide à l’embauche, interlocuteur privilégié, accompagnement, bonne compréhension des besoins).
Pour 56%, Pôle emploi diffuse en effet les offres, trouve des candidats (48%), rédige l’offre d’emploi (39%), sélectionne les candidats (28%).
♦ Ceci étant, 63% des recruteurs ayant déposé leur offre à Pôle emploi ont également essayé de recruter par d’autres moyens, notamment via les annonces dans la presse ou sur internet (70%), les relations professionnelles (57%), le recours à d’autres organismes spécialisés (54%), les relations personnelles (46%) ainsi que la diffusion de l’offre en interne (43%).
Pour en savoir davantage : "OFFRES POURVUES ET ABANDONS DE RECRUTEMENT EN 2021", Pôle emploi, Eclairages et Synthèses N°69, février 2021
Méthodologie : Pôle emploi a reconduit à l’automne 2021 une enquête sur le devenir des offres déposées à Pôle emploi. L’enquête porte sur les offres clôturées de juin à septembre 2021, période de forte reprise de l’activité, non représentative de l’ensemble de l’année 2021.