⇒ A la question, « à quelle(s) filière(s) industrielle(s) appartiennent vos clients ? »,
L’agroalimentaire arrive en tête parmi les filières les plus représentées dans l’industrie (35%), suivi par la filière construction (28%), puis celle de l’automobile (24%), la santé (21%), l’aéronautique (18%), la mode et le luxe (17%), l’énergie (16%), la sécurité et défense (14%), les mines et la métallurgie (14%), la chimie et les matériaux (12%), le ferroviaire (12%), le nucléaire (11%), l’électronique (11%)…⇒ La répartition des implantations en France et à l’étranger
85% ont l’intégralité de leur production en France, 13,5% ont des sites de production en France et à l’international, et 1,5% seulement des sites à l’étranger (dont 1% en Europe).8% ont au moins un quart de leurs sites de production en dehors de l’Europe : largement en Asie (38%), en Afrique (26%), en Amérique du Nord (18%), en Amérique Latine (8%), en Russie (5%) et au Moyen-Orient (5%).
⇒ Les projets de développement
♦ 26% envisagent de développer de nouveaux sites de production dont 20% en France, 3% en Europe et 3% hors Europe.Plus les entreprises sont grandes, plus elles font des investissements à l’international ; ainsi, les ETI répartissent leurs nouveaux sites entre la France (54%) et l’international (23% en Europe et 23% Hors Europe, soit 46%), alors que 76% des PME choisissent la France, 13% l’Europe et 11% hors Europe.
Pour 57% le choix d’installation vise la proximité avec leurs propres clients ; 29% le font pour optimiser leur cout de production.
♦ Sous la forme de délocalisation ou de relocalisation ?
– Plus précisément, à la question « dans les 5 prochaines années, engagerez-vous des actions de délocalisation de tout ou partie de votre outil industriel ou site de production ? », 72,5% répondent non et 24% ne pas savoir ; ainsi seuls 3,5% l’envisagent, alors que sur les 5 dernières années, 23% de leurs clients ou acheteurs les ont incités à délocaliser.– Pour les entreprises qui envisagent de délocaliser (53 réponses), ce serait en 1er lieu plutôt la création de nouvelles activités (40%), puis une action jugée absolument nécessaire à la survie de l’entreprise (37%) ou pour gagner en compétitivité (26%).
58% ont d’ailleurs recherché une alternative en France, sans y parvenir ; enfin, 25% jugent celle-ci impossible.
⇒ Plus précisément à propos des délocalisations
♦ 3 filières ont le plus envisagé de délocaliser : la santé, l’automobile, et la mode et le luxe. 51% ont été incitées à délocaliser par leurs clients sur les 5 dernières années (contre 18% pour celles qui ne délocalisent pas) ; 2% ont engagé des actions de délocalisation depuis le début de la crise sanitaire.♦ Leurs clients sont présents majoritairement à l’international : 90% ont des clients en France et à l’international (vs 56% échantillon global) et 1% ont leurs clients uniquement à l’étranger (vs 3% échantillon global), alors que pour 9% leur clientèle est uniquement Française (vs 41% échantillon global).
Leurs sites de production sont plus présents à l’international que les autres : 26% ont des sites de production en France et à l’international (vs 13% échantillon global) et 4% la totalité de leurs sites de production à l’étranger (vs 2% échantillon global).
♦ Les entreprises qui délocalisent sont aussi davantage en surperformance (46%) que celles qui ne souhaitent pas délocaliser (30%) : peu sont en sous-performance (19% vs 13).
Les entreprises en surperformance qui délocalisent sont principalement dans les filières de la santé et la sécurité et défense, pour accompagner leur croissance (extension de nouvelles activités) et rechercher des marges supérieures.
Les entreprises qui sont moins performantes sont localisées dans les filières automobile et construction, davantage pour des questions de survie et de compétitivité.
⇒ A propos des relocalisations
♦ Il est demandé pourquoi 82 répondants envisagent de relocaliser : 4 raisons sont proches : la conviction, éviter des ruptures de la chaîne d’approvisionnement, limiter les coûts et les délais de transport et de logistique, prise en compte des questions environnementales et climatiques, suivies de la réponse à une demande croissante de leurs produits.♦ 3 filières ont le plus envisagé de relocaliser : l’agroalimentaire, l’automobile, la mode et le luxe.
5% de leurs PME, 8% de leurs ETI veulent relocaliser : 12% sont des filiales de groupes étrangers.
– 84% ont des clients France et à l’international (vs 56% échantillon global) et 3% la totalité de leurs clients à l’étranger (vs 3% échantillon global) ; alors que seulement 13% ont la totalité de leurs clients en France (vs 41% échantillon global).
– 49% ont la totalité de leurs sites de production en France (vs 85% échantillon global) et 46% des sites de production en France et à l’international (vs 13% échantillon global), alors que 5% ont la totalité de leurs sites de production à l’étranger (vs 2% échantillon global).
– 88% ont des fournisseurs France et à l’international (vs 70% échantillon global) et 6% ont la totalité de leurs fournisseurs à l’étranger (vs 4% échantillon global), alors que 6% ont la totalité de leurs fournisseurs en France (vs 26% échantillon global).
– 80% des dirigeants pensent que la relocalisation est possible dans leur filière ; mais 56% pensent qu’il est difficile de relocaliser dans leur filière si le principal donneur d’ordre ne le fait pas en premier.
♦ 87% des dirigeants estiment que la robotisation est un facteur de relocalisation de leurs usines en France.
♦ 205 (14% des entreprises) ne veulent pas relocaliser : la raison la plus citée est la relation client ; les autres raisons sont nombreuses et plutôt proches en fréquence : l’optimisation de la logistique, l’accès aux compétence, l’écosystème de partenaires/fournisseurs, et la faiblesse des coûts de production. Les faibles coûts de la main d’œuvre à l’étranger ne sont donc pas la raison principale de non relocalisation des activités.
26% souhaitent ouvrir de nouveaux sites de production, dont les ¾ en France ; parmi les 6% qui déclarent vouloir ouvrir des sites de production hors France, 25% déclarent aussi délocaliser ; parmi les autres 20%, 14% comptent relocaliser. Ainsi, les entreprises qui ouvrent à l’international sont aussi plus nombreuses à déclarer vouloir délocaliser, alors que celles qui ouvrent un site en France sont aussi plus nombreuses à déclarer vouloir relocaliser.
⇒ Une typologie en 3 groupes :
♦ Les mixtes (61%) : production française, approvisionnements en tout ou partie venant de l’étranger, des entreprises ouvertes à l’international (pour leurs approvisionnements et leurs clients) mais avec leur base de production située en France, des débouchés un peu plus diversifiés géographiquement que les 100% Made in France. Plutôt dans la fabrication de pièces à partir de plastique pour la construction et l’automobile par exemple, ou engrais et machines pour l’agroalimentaire.La délocalisation est un sujet marginal mais réel pour ces entreprises (pour leurs approvisionnements, et leurs sous-traitants), un sujet minoritaire pour les relocalisations (dans les mêmes proportions que les délocalisations).
♦ Les 100% Made in France (25%) : production française et approvisionnements français, des débouchés très largement français, principalement dans l’agroalimentaire et la construction, plutôt dans la transformation de matières premières, la fabrication de pièces et l’assemblage.
La délocalisation n’est pas à l’ordre du jour.
♦ Les Globalisées (13%) : production en tout ou partie étrangère et approvisionnements en tout ou partie étrangers, des entreprises très internationalisées, de plus grande taille, où l’automobile est le 1er secteur, suivi de l’agroalimentaire et de la santé ; leurs clients sont pour moitié à l’international.
La délocalisation est un sujet important, et la relocalisation, un mouvement encore plus important.
Suivent des données sur les filières concernées.
Pour en savoir davantage : Délocalisations et relocalisations de l’industrie française : entre mythes et réalités, Bpifrance Le Lab, janvier 2022
Méthodologie : 1 382 PME, hors TPE (95%) et ETI industrielles (5%) sondées entre le 2/09 et le 5/10/2021. L’échantillon a été redressé sur le critère du nombre de salariés.
Les filières, terme utilisé dans l’étude, sont issues de la liste du Comité stratégique des filières.