⇒ Des employeurs prêts à recruter des personnes en situation de handicap
♦ 63% affirment être prêts à en embaucher, le 2éme meilleur score depuis le lancement du baromètre en 2018, mais 72% quand les entreprises ont eu recours aux aides et services de l’Agefiph.Ce sont les entreprises de 20 salariés et plus qui envisagent le plus à embaucher des travailleurs handicapés (80-93% vs 62-64 les 1 à 19 salariés) ; ce sont aussi les secteurs fonction publique et services du privé (71-73%) plus que le BTP (49%), voire le commerce et l’industrie (64%).
♦ C’est une opportunité de s’ouvrir à de nouveaux profils pour 83% (vs 76% en 2020) et de faire progresser leur entreprise (54% vs 47%), une façon de stimuler la performance et l’innovation au sein des équipes (58%).
Mais pour 74%, c’est une difficulté objective du fait de la nature des postes proposés et pour 60% une charge supplémentaire et pour 52% une obligation légale.
⇒ Les difficultés
♦ Les difficultés sont plus marquées pour le secteur industriel (86%) vs 60-63 pour les autres secteurs et pour les entreprises de 10 salariés et plus (78-83% vs 65 pour les 1-9 salariés).Les handicaps de type auditif, maladie invalidante (cancer, sclérose en plaques, asthme par exemple) pèsent moins (autour de 50% quel que soit la catégorie de public interrogé) ; par contre les DRH sont plus réservés sur les handicaps moteur, visuel, psychique, liés à des troubles cognitifs voire handicap mental (entre 10 et 22% estimeraient “facile” l’embauche).
♦ Les recruteurs estiment que les difficultés des personnes handicapées en entreprise seraient le manque de reconnaissance (38%), les discriminations (35% mais nettement moins que les salariés et le grand public 52-54%), l’isolement la solitude (28%, là encore nettement moins que les salariés et le grand public 36-42%), la stigmatisation, les moqueries, l’irrespect (27%, nettement moins que les salariés et le grand public 36-37%).
♦ Par contre, il serait difficile à un salarié handicapé d’encadrer une équipe (56% pour les RH, proche pour les 2 autres catégories), et d’accomplir les tâches courantes (57%), de progresser au sein de la hiérarchie (44% pour les DRH vs 64-66 pour les 2 autres catégories), de s’épanouir professionnellement (43% vs 53), de se faire respecter par les autres salariés (34% vs 50-57).
⇒ Les apports d’un travailleur handicapé
♦ La présence d’une personne en situation de handicap au sein de leur entreprise a contribué à changer le regard pour 51% des salariés (41% ont au moins un collègue handicapé) et 25% des DRH (20% ont un ou plusieurs salariés handicapés).♦ Pour 78% des salariés ayant un collègue handicapé, la présence d’un handicapé a conduit à mettre en place de nouvelles manières de faire et pour 74% la mise en place d’aménagements concrets, ajoutant pour 69% que cette situation n’a rien changé dans leur quotidien.
♦ La présence d’un handicapé a permis davantage de solidarité entre les collaborateurs (62% vs 52-53), davantage de diversité au sein de l’entreprise (43% vs 46-51), et nettement moins marqué une amélioration de la qualité de vie au travail pour l’ensemble des collaborateurs (25% vs 27-33) et enfin une meilleure prise en compte du rythme de chacun (24% vs 44-48).
⇒ Lors du recrutement
♦ L’évocation du handicap lors de l’entretien de recrutement est citée par 92% des recruteurs comme une bonne pratique ; ils sont aussi 65% à inviter les candidats à le mentionner sur leur CV, alors même que 6 jeunes en situation de handicap sur 10 affirmaient dans une enquête d’octobre dernier menée par l’Ifop pour l’Agefiph ne pas l’indiquer sur leur CV.♦ Pour les recruteurs, ce qui les inciteraient à embaucher un handicapé est d’abord l’accès à des profils correspondant à leurs besoins (47%), avant l’appui d’organismes spécialisés notamment pour l’intégration dans l’entreprise (30%) ou des démarches administratives plus simples et facilitées (19%).
La présence d’un référent handicap dans l’entreprise est jugée essentielle pour améliorer l’inclusion des personnes handicapées dans l’entreprise par 57% (dont tout à fait 25) des recruteurs ; notamment dans les services publics (72% vs le privé 52-64).
⇒ Au final,
– Les employeurs se montrent plus ouverts à l’emploi des personnes handicapées que l’ensemble des Français (salariés et grand public).– La majorité des personnes en situation de handicap pointent davantage le manque de reconnaissance, en particulier depuis la crise sanitaire, ou encore la crainte de l’isolement et de la solitude.
– Le handicap reste globalement associé à des stéréotypes puissants (fauteuil roulant, handicap mental, etc.) et à des représentations négatives (difficultés, exclusion, etc.). Moins de 10% des personnes interrogées (recruteurs comme salariés ou grand public) savent que 80% des situations de handicap sont invisibles.
Pour en savoir davantage : "Baromètre perception de l’emploi des personnes en situation de handicap Vague 4", Agefiph, Ifop, Décembre 2021
Méthodologie : 3 échantillons
- Échantillon de 402 dirigeants d’entreprises, responsables RH ou de mission handicap, représentatif des entreprises françaises ayant au moins un salarié (tous secteurs d’activité confondus). La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (taille et secteur d’activité) après stratification par région ; les interviews ont été réalisées par téléphone sur le lieu de travail des personnes du 4 au 22 novembre 2021.
- Échantillon de 1028 salariés, représentatif de la population salariée française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, secteur d’activité) après stratification par région ; les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 17 novembre 2021.
- Échantillon de 1 015 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération ; les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 16 au 17 novembre 2021.