Cette épargne est investie directement dans des entreprises à finalité sociale ou sur des produits financiers servant à financer des projets à forte utilité sociale et environnementale. Le succès tient à la diversification croissante des gammes de produits solidaires proposés, pour tous les profils de souscripteurs.
♦ Cette épargne est collectée par trois canaux distincts :
- L’épargne salariale avec 14,1Md€ d’encours (+21%) ; le nombre d’entreprises équipées d’un dispositif d’épargne salariale ou d’épargne retraite continue de progresser (360 000 entreprises, + 6%).
- L’épargne bancaire avec un encours de 9,1Md€ et une croissance de 38% (+2,4Md€), notamment due aux livrets de La Nef et du Crédit coopératif (près de 300M€ collectés à eux deux). 1 262 000 nouvelles souscriptions ont été enregistrées contre 837 000 en 2020 (+51%). Les épargnants ont pu être séduits par la bonne performance des produits solidaires, et des frais inférieurs de gestion selon l’Autorité des marchés financiers.
Les Fonds communs de placements solidaires, où l’assurance-vie s’est montrée la plus dynamique.
- La collecte directe de capital par les entreprises et financeurs solidaires avec un encours de 0,9Md€ (+15%).
♦ 2 éléments ont été structurants pour la finance solidaire :
– Les effets de la législation, avec la loi de modernisation de l’économie (2008), imposant de présenter des fonds investissant dans des entreprises solidaires dans tous les plans d’épargne salariale, la loi de financement de la Sécurité sociale de 2019, qui a supprimé le forfait social pour les TPE et PME, mais aussi la loi Pacte, qui a créé un nouveau plan d’épargne retraite et rendu obligatoire la présentation d’unités de comptes solidaires dans les contrats d’assurance-vie multi supports.
– Les 17 Objectifs de développement durable, proposés en 2015 par l’ONU à l’horizon 2030 (éradiquer la pauvreté, la faim, réduire les inégalités…). « Chaque ODD a été traduit en indicateurs mesurables qui sert à orienter les investissements privés et publics pour les atteindre.
♦ L’utilisation de cette épargne
En 2021, les flux solidaires ont été utilisés à 52% (365M€) dans un objectif social (logement, insertion par l’activité…), à 17% (121M€) pour l’environnement (filière bio, énergies renouvelables…) et à 13% (112M€) pour des projets liés à la cohésion des territoires et à l’économie de proximité.
Cette épargne a permis de verser 4,3M€ de dons à des associations et a généré 699M€ pour aider 4,6 millions de personnes pauvres, dont 3,2 millions en Afrique, via plus de 60 institutions et coopératives ; en France pour soutenir 1 350 projets permettant à 5 904 foyers d’être approvisionnés en électricité renouvelable, à 1 619 nouvelles personnes relogées dans l’année, à 1 212 hectares d’agriculture dans le bio pour 71 agriculteurs soutenus et enfin au maintien de 38 758 emplois.
Pour en savoir davantage : "2021, nouveau record pour la finance solidaire", FAIR, La Croix du 7 juin 2022, baromètre
André Letowski
Finance
11 jul 2022
La finance solidaire connait un encours historique
Pour sa 20ème édition, le baromètre annuel de la finance solidaire publié par l’association FAIR, qui gère le label Finansol, fait état d’un encours de 24,5Md€ fin 2021 (+27%, soit +5,1Md€).
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.
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