⇒ Forte progression en 2022, comparé à 2021, des redressements (+47%) vs pour les liquidations directes (+32%)
Si les liquidations judiciaires directes (76% des défaillances) ont connu le même type d’évolution entre 2021 et 2022 que l’évolution toutes défaillances (+31,7% vs 36,4), les redressements ont davantage progressé (+46,6%), montrant une modification du comportement des Tribunaux. Il est vrai, comparés à 2018 ou 2019, que les redressements avaient connu une très forte baisse en 2020 (-31%), 2021 (-66%) et 2022 (-50%).Les liquidations directes avaient connu des baisses plus modestes (entre 24% en 2020 et 2022 mais 43% en 2021).
Les emplois menacés ont eux aussi baissé de 32% en 2022 et 2021 ; la moitié proviennent des liquidations directes.
⇒ Les 10 salariés et plus, peu nombreux parmi les défaillances, ont le plus progressé, notamment au sein des redressements.
Les moins de 10 salariés constituent toujours l’essentiel des défaillances (93%), notamment les moins de 3 salariés (76%) ; si les moins de 3 salariés sont 95% des liquidations, ils sont moins présents dans les redressements (85%).En termes d’évolution entre 2021 et 2022, ce sont les 10 à 49 salariés qui ont le plus progressé (+56% environ), même s’ils ne sont que 6,5% des défaillances ; alors que les moins de 10 salariés n’ont progressé que de 30% (et même 21% les 6-9 salariés).
Les redressements ont aussi le plus progressé dans le groupe des 10-49 salariés (+94%), mais aussi parmi les 3-5 salariés (+73%), vs 39% les moins de 3 salariés et 23% les 6-9 salariés.
⇒ En ce qui concerne l’ancienneté des entreprises, 71% sont le fait de moins de 10 ans
Pourtant les moins de 3 ans ne sont que 19% à avoir connu des défaillances, contre 52% les 3 à 10 ans ; par ailleurs, les 16 ans et plus ne comptent que 17% des défaillances.Mais les moins de 3 ans sont ceux qui ont le plus progressé en défaillance entre 2021 et 2022 (+50% pour les liquidations et même +65% pour les redressements).
Les 11 ans et plus sont ceux qui ont connu les plus faibles progressions (entre 20 et 26% vs une moyenne tout âge de 35%), que l’on observe les liquidations ou les redressements.
⇒ Certaines activités ont connu de fortes hausses de défaillance, d’autres de faibles hausses entre 2021 et 2022.
Sans changement, 71% des défaillances sont le fait des commerces (22%), de la construction (20%), des services aux entreprises (16%) et des HCR (13%).Certaines activités ont connu de fortes progressions telles les HCR et la coiffure/salon de beauté (+86%), le commerce de détail (53%), l’informatique/communication ou les activités financières (51%), l’enseignement (48%) les activité récréatives (44%).
D’autres activités ont connu de faibles progressions tel le gros œuvre dans le BTP (+12%), le commerce de gros (13%), les services aux entreprises (17%), la santé (20%)
⇒ 4 régions ont connu de fortes hausses de défaillances entre 2021 et 2022
Il s’agit des Hauts de France (+72%), de la Bourgogne-Franche-Comté (67), de la Normandie (52) et de l’Occitanie (47).3 régions ont une hausse faible : la Bretagne (+27%), le centre Val de Loire (20), les territoires d’Outre-Mer (20) et même la Corse (-2,4%).
Pour en savoir davantage : "1er trimestre 2022 : étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France", Altares, avril 2022
Définition : la défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal Judiciaire (Ex Tribunal de Grande Instance ou Tribunal d’Instance). Cela ne recouvre donc ni les procédures amiables (mandat ad hoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation).
Les statistiques Altares de défaillances d’entreprises comptabilisent l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance.
La date de défaillance retenue par Altares est celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié dans un journal d’annonces légales ou au B.O.D.A.C.C.