⇒ Les encadrants appartiennent à quels CSP ?
En s’appuyant sur cette définition, la majorité des encadrants sont cadres (50%, dont 38% en entreprise) ou professions intermédiaires (33% dont 8% agent de maitrise de production) mais aussi des ouvriers ou des employés qualifiés (12%), voire peu qualifiés (4%).Mais au sein de leur CSP, seuls 29% des cadres (qui comprennent les professions intellectuelles supérieures), 16% des professions intermédiaires, et 8% des employés et ouvriers sont encadrants.
Par ailleurs, 19% des salariés supervisent le travail d’autres salariés sans qu’il s’agisse de leur tâche principale (27% parmi les cadres, 23% parmi les professions intermédiaires et 26% des ouvriers et employés), et ne sont pas compris ici comme encadrants.
68% n’ont donc aucune tâche d’encadrement : 44% des cadres (fonction d’expertise), 61% des professions intermédiaires (dont technicien) et 79% des ouvriers/employés qualifiés.
⇒ Quel profil ?
63% des encadrants sont des hommes, quel que soit leur CSP (mais seulement 46% dans le secteur public).67% des encadrants ont au moins 40 ans (33% 40-49 ans et 34% 50 ans et plus) contre 55% pour l’ensemble des salariés ; 25% ont de 30 à 39 ans et 8% moins de 30 ans.
Les encadrants peuvent acquérir progressivement leurs responsabilités : les jeunes cadres supervisent davantage comme tâche secondaire que principale (respectivement 24 et 10% à moins de 30 ans), tandis que les 40-49 ans sont plus couramment encadrants à titre principal (35 contre 27% à titre secondaire).
26% des encadrants ont moins de 5 ans d’ancienneté dans l’organisation, 43% entre 5 et 20 ans et 31% 20 ans et plus, à comparer à l’ensemble des salariés (42, 37 et 22%). C’est à partir de 20 ans d’ancienneté que le taux d’encadrant est le plus élevé (19% vs 8% les moins de 5 ans d’ancienneté et 14-16% les 5-19 ans).
Les salariés sans ascendance migratoire directe sont un peu plus souvent encadrants (14%) que les immigrés (10%) et les descendants d’immigrés (12%). Cet effet, marqué chez les cadres, n’apparaît pas parmi les professions intermédiaires.
Les encadrants sont plus diplômés que la moyenne : 43% ont un diplôme supérieur à bac+2, contre 30% pour l’ensemble des salariés ; 36% ont le bac ou bac+2 vs 37% pour l’ensemble des salariés ; 21% ont toutefois un niveau inférieur vs 33% de l’ensemble des salariés. Noter que les moins diplômés deviennent cadres ou professions intermédiaires en acquérant des responsabilités d’encadrement.
Avoir une tâche d’encadrement à titre principal est un peu plus fréquent dans le secteur privé qu’au sein de l’État et des collectivités territoriales (14% vs 11et 12), avec l’exception de l’hôpital public (7% d’encadrants, mais 24% de salariés qui supervisent à titre secondaire, contre 19 en moyenne) ; de fait, l’hôpital public compte relativement peu de cadres (16%), mais beaucoup de professions intermédiaires (39%), dont une part importante, infirmiers comme médecins accomplissent cette tâche en plus de leur métier de soin.
⇒ Dans quels secteurs d’activité ?
Au niveau des grands secteurs d’activité, la construction, suivie de l’industrie, présentent les taux d’encadrants les plus élevés (18 et 16%), devant les HCR (16% mais avec peu de cadres 8%), puis les services aux entreprises (15%, mais 43% des encadrants y sont des cadres), puis le commerce, et le transport (13%), les services aux particuliers (11%), la santé et l’action sociale (8%) et enfin l’enseignement (7%).L’encadrement à titre secondaire est toujours plus important (19% en moyenne vs 13), notamment dans les activités services aux entreprises (23), industrie (22), services aux particuliers (19) et santé, éducation (18).
⇒ Quel temps de travail ?
Les encadrants travaillent en moyenne 1 773 heures (1 812 heures pour ceux à temps complet), soit 306 heures de plus que les salariés sans tâche d’encadrement, avec une durée habituellement travaillée lors d’une semaine sans congé ni jour férié de 42,3 heures pour ceux à temps complet, soit 4,7 heures de plus que pour un salarié sans tâche d’encadrement à temps complet ; 1/3 des encadrants travaille habituellement 45 heures ou plus dans la semaine.39% sont au forfait jours (68% des cadres et 17% des professions intermédiaires du privé sont concernés), contre 11% des salariés sans tâche d’encadrement.
Noter que ceux en encadrement à titre secondaire travaillent aussi 2,1 heures de plus que leurs collègues sans aucune charge d’encadrement.
35% (37% des cadres d’entreprise et 44% des cadres de la fonction publique) des encadrants travaillent le soir au moins une fois sur une période de 4 semaines, contre 22% des salariés sans tâche d’encadrement. L’écart est également marqué chez les ouvriers et employés qualifiés parmi lesquels 31% des encadrants travaillent le soir, contre 19% de ceux sans tâche d’encadrement.
39% des encadrants travaillent au moins un samedi sur une période de 4 semaines et 21% au moins un dimanche, contre respectivement 35% et 20% des salariés sans tâche d’encadrement. L’écart est particulièrement prononcé parmi les ouvriers et employés : 41% des encadrants ouvriers et employés qualifiés travaillent le samedi et 27% le dimanche.
46% des encadrants travaillent à domicile (télétravail notamment) au moins une fois sur une période de 4 semaines, contre 26% les salariés sans tâche d’encadrement.
⇒ 3 groupes d’encadrants :
♦ Les cadres du privé (42 % des encadrants). Ils sont 83% des cadres d’entreprise, en majorité des hommes (66%), diplômés du supérieur (68% de niveau supérieur à bac+2) ; ils travaillent principalement dans les services aux entreprises (41%), dans le commerce, transport et les HCR (21%) ou dans l’industrie (21%).54% travaillent habituellement 45 heures ou plus par semaine. 62% sont au forfait jours. Ils travaillent souvent le soir (40%), plus rarement le week-end (35% le samedi, 18% le dimanche) et souvent à domicile (66%), notamment en télétravail (55%).
♦ Le 2ème groupe correspond aux encadrants intermédiaires du privé (34% des encadrants). 58% sont des professions intermédiaires et 25% des ouvriers et employés qualifiés. Là encore, ce sont surtout des hommes (70%), peu diplômés (48% de niveau inférieur au baccalauréat). Les moins de 30 ans et les immigrés accèdent plus souvent à ce groupe d’encadrants qu’aux 2autres. Ils y représentent respectivement 12 et 11% des effectifs.
Ils travaillent principalement dans le commerce, le transport, l’hébergement-restauration (38%), l’industrie (23%) et la construction (16%). Noter que 7% sont à temps partiel et que 42% travaillent 35 heures ou moins. Le forfait jours (15%), les heures supplémentaires (18%) sont plus rares que pour la moyenne des encadrants, de même que les horaires atypiques, avec peu de travail le soir (24%) et peu de travail à domicile (15%), notamment en télétravail (10%).
♦ Le 3ème groupe rassemble les encadrants du secteur public (22% des encadrants) ; il s’agit de cadres (47%) et de professions intermédiaires (36%), employés par l’État (41%), les collectivités territoriales (31%) ou les hôpitaux publics (12%). Ils sont plus diplômés que la moyenne des encadrants (89% ont au moins le baccalauréat) ; ils sont aussi plus âgés (45% ont 50 ans ou plus) ; les femmes y sont majoritaires (54%). 8% sont en CDD et les temps partiels y sont plus fréquents (10%).
Les forfaits jours sont moins fréquents (25 %). Néanmoins, 35% de ceux qui ne sont pas au forfait font des heures supplémentaires, contre 24% de l’ensemble des encadrants. Au total, 29% travaillent habituellement 45 heures ou plus. Du fait de la nécessité d’assurer une continuité de certains services publics, ces encadrants sont les plus soumis aux horaires atypiques : 43% ont travaillé au moins une fois le soir sur une période de 4 semaines, 45% au moins un samedi et 31% au moins un dimanche. De même, 49% ont travaillé à domicile, principalement dans l’enseignement (67%), et 33 % ont télétravaillé.
Pour en savoir davantage : "Encadrer : une tâche peu féminisée qui n’est pas réservée aux cadres", Insee Première N°1 920, septembre 2022
Méthodologie : l’enquête Emploi menée en continu ; chaque trimestre, en 2021, environ 90 000 personnes de 15 ans ou plus vivant en logement ordinaire ont répondu à l’enquête en décrivant leur situation vis à vis du marché du travail au cours d’une semaine donnée, dite « de référence”.
Leur tâche principale est de superviser le travail d’autres salariés où ils sont responsables de leur activité, la coordonnent ou l’organisent ; ils sont chargés de leur montrer comment le travail doit être fait, surveillent la qualité de leur travail ou le respect des délais.