⇒ Les créations par nature juridique
72,8 % sont des entreprises individuelles, dont 88,5 % d’entre elles des microentrepreneurs et 27,2 % des sociétés♦ Les sociétés ont davantage progressé entre 2020 et 2021 : 26,2 % pour les Sas&Sasu et 22,2 % pour les Sarl et Eurl. C’est aussi le fait des Sas&Sasu entre 2009 et 2020 avec +22,9 % vs -6,2 % pour les Sarl et Eurl.
♦ Par contre les microentreprises n’ont progressé que de 17 % entre 2020 et 2020 et de 5 % en croissance annuelle entre 2009 et 2020 ; ces dernières contribuent toutefois le plus à l’évolution du nombre de créations, mais sont en net repli par rapport à 2018 et 2019 où elles expliquaient les 3/4 de la croissance du nombre des créations vs 64 % en 2021.
Les autres entreprises individuelles ont progressé de 1,7 %, alors qu’en croissance annuelle 2009-2020 elles régressaient de 2,5 % (extension du régime de la microentreprise).
♦ Le profil des créateurs en entreprise individuelle (88,5 % sont des microentrepreneurs), le seul identifiable dans les statistiques Insee : 41 % des entreprises individuelles ont été créées par des femmes contre 39 % en 2020 ; 3 créations sur 4 dans les secteurs de la santé et des services en direction des personnes sont portées par des femmes.
4 entreprises individuelles sur 10 ont été créées par des jeunes de moins de 30 ans (47 % en région Île-de-France et 43 % en Hauts-de-France, mais aussi 60 % dans le transport ou livraison à domicile).
⇒ L’évolution par activités
♦ En termes d’évolution annuelle 2020-2021 en nombre de créations.Les services ont davantage progressé (+19,8 %), dont l’enseignement (+34,8), les activités financières (+30,6), l’informatique-communication (+25,4), les transports (+24,9, ceux qui ont le plus progressé en croissance annuelle 2009-2020 avec +25 %), les activités immobilières (+24,3), mais bien moins les arts et spectacles (+7,1), alors que la santé régressait (-3,1).
Ils sont suivis par le commerce (moyenne de 14,4 %), dont les services aux personnes (+42,4, principalement la coiffure) et le commerce de bouche (+29), mais peu les autres activités de commerce (entre +0,9 et 7,8).
Enfin les activités “industrie” (+18,8 %) ont nettement plus progressé que la construction (+10,3).
♦ En termes de taux de renouvellement (nombre de créations d’entreprises sur le nombre d’entreprises existantes dans un territoire) :
Le taux de renouvellement des services est élevé (entre 144 et 253, mais 624 pour les transports), et seulement 85 pour la santé, à comparer avec la moyenne de 181. Il est plus modeste pour les autres activités de commerce (entre 67 et 175, mais 218 pour les services aux personnes), et pour la construction (128).
⇒ L’évolution selon les territoires
♦ Selon les régions
– Le taux de renouvellement (nombre de créations d’entreprises sur le nombre d’entreprises existantes dans un territoire) moyen est de 183 pour la France métropolitaine (177 France métropolitaine hors Ile de France) ; ce taux moyen est assez proche pour les régions du sud (177-186), mais plus faible pour celles de l’ouest, du nord et de l’est (159 à 171).– Le taux de création pour 10 000 habitants est de 149 pour la France métropolitaine, un taux élevé du fait des microentrepreneurs dont un peu moins de la moitié ne feront jamais de recettes ; il est plus élevé qu’en moyenne en Ile-de-France (225, dont 379 à Paris), en Paca (206), en Corse (167), en Occitanie (158), en Nouvelle Aquitaine (140) qui sont toutes des régions du sud (hors l’Ile-de-France), alors que le taux est moyen pour les régions plus centrales (Auvergne-Rhône-Alpes 148 et nouvelle Aquitaine 140) et faible pour les régions du nord, de l’ouest et de l’est (entre 101 et 113).
Noter que les régions du sud, dont Auvergne-Rhône-Alpes, et l’Ile-de-France connaissent un taux de renouvellement et un taux de création, supérieurs ou proches de leur moyenne France métropolitaine, alors que celles de l’ouest, du nord, et de l’est connaissent des écarts plus importants.
Au final, la France d’outremer a connu les plus fortes évolutions entre 2020 et 2021 (entre 19,4 et 49,6 %), vs les régions de métropole hors Ile de France (entre 14 ,2 et 25,2 %) et l’Ile-de-France bien loin derrière (9,3 %). Toutefois cette dernière région connait le plus fort taux de renouvellement (200 vs 159 à 190 pour les autres régions de métropole), et d’outre-mer (114 à 163).
“La-sur performance en 2021 des régions métropolitaines hors Ile-de-France montre un phénomène de surcompensation qui va bien au-delà d’un simple phénomène de rattrapage provoqué par le recul des créations en 2020 dans ces régions.”
– La répartition par région des grands secteurs d’activité
L’Ile-de-France fait la différence avec plus de services aux entreprises (37 % des créations vs 29 en moyenne France métropolitaine hors Ile-de-France), dans les transports (17 % vs 13), alors que les services aux personnes (16 % vs 21), la construction (6 % vs 9) et le commerce (15 % vs 17) y sont moins présents.
♦ Selon les différents types d’espace
– Les villes demeurent les locomotives de la dynamique entrepreneuriale, même si elles sont en retrait par rapport à 2020 : 69 % de la croissance de la création d’entreprise provient des zones urbaines denses et très denses (contre 82 % en 2020). À la Réunion et en Île-de-France, les zones urbaines denses et très denses expliquent 95 % de la croissance.À l’inverse, en Corse, Normandie, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté, les zones rurales sont un vecteur majeur de la dynamique entrepreneuriale (contribution comprise entre 30 et 44 %, contre 16 % en France).
♦ L’attractivité des métropoles
La création d’entreprise est en hausse et en accélération dans l’ensemble des 22 métropoles Françaises. Les plus faibles évolutions concernent Paris (+7 %) et Lyon (+8,1 %) tandis que les métropoles d’Aix-Marseille-Provence et de Metz connaissent les plus fortes hausses (respectivement +30 % et +31,2 %). Toutes sont en accélération par rapport à leur tendance de long terme. L’évolution est particulièrement forte dans certaines petites métropoles : Tours, Brest, Metz, Orléans, Clermont-Ferrand, Rennes et Strasbourg avec une progression supérieure à +20 %.Les 22 métropoles concentrent 42 % de la création d’entreprise en France en 2021, en baisse de 2 points de pourcentage par rapport à 2020, une baisse surtout attribuable à Paris. Mais l’évolution entrepreneuriale a été plus dynamique en dehors des métropoles (+20,8 %) que dans les métropoles (+13,1 %).
– L’attractivité des départements
On retrouve clairement dans chaque région, la distinction métropoles ou grandes villes (taux élevés de renouvellement et de création) caractérisant les départements, et à l’opposé des taux nettement plus faibles pour les départements à dominante rurale.Noter que le poids des microentrepreneurs est assez proche dans la plupart des départements, sauf pour les plus ruraux où il est souvent plus faible.
– L’attractivité des ZRR
En 2021, 105 562 entreprises ont été créées dans l’ensemble des communes françaises en Zone de revitalisation rurale (ZRR), soit un peu plus d’une création sur dix sur l’ensemble du territoire. Elle est en hausse de 22 %.Dans certains départements (l’Aveyron, le Lot, la Creuse, la Lozère, la Meuse), très ruraux, la totalité des nouvelles entreprises créées dans l’année s’est installée en ZRR, alors que la part médiane des ZRR dans la création départementale est de 18 %.
– L’attractivité des QPV
En 2019 (dernière année disponible), 64 222 établissements ont été créés dans les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV), soit 7 % des établissements créés en France cette année-là. La Seine-Saint-Denis concentre à elle seule près d’un cinquième du total de ces créations en QPV ; viennent ensuite les Bouches-du-Rhône (7 %), le Nord et Paris (6 % chacun), le Val-d’Oise (5 %) et le Rhône (4 %).La création en QPV représente plus du tiers de la création totale d’établissement en Seine-Saint Denis en 2019, 16 % dans le Val-d’Oise, 15 % dans le Nord, 13 % dans les Bouches-du-Rhône, mais seulement 4 % à Paris.
Avec un total de 243 664 établissements installés dans les QPV en France en 2019, le taux de renouvellement des établissements en QPV est de 264 % (ce qui signifie aussi un taux de pérennité plutôt faible), un taux largement supérieur à celui de la France tous territoires confondus (181 %).
Par contre, rapporté aux 5,2 millions d’habitants en QPV, le taux de création s’élève à 124 établissements pour 10 000 habitants en QPV, un chiffre inférieur à celui de la France entière (149).
Le taux de création pour 10 000 habitants en QPV est très élevé à Paris (249), mais aussi en Gironde (190), en Seine-Saint-Denis (188), dans la Haute-Garonne (175) ou encore dans les Hauts-de-Seine (171).
Pour en savoir davantage, notamment au nouveaux des différents espaces : "La création d'entreprise en France année 2021", Bpifrance, juin 2022
Précaution de lecture : afin de rester cohérent avec les données des fiches statistiques annuelles 2021 déjà publiées pour la France entière et chaque région, département et EPCI, cette note d’analyse annuelle ne tient pas compte du dispositif rénové de calcul des créations d’entreprises mis en place par l’Insee début 2022.
Au lieu de 995 868 créations en 2021, ce sont 1 050 520 créations série nouvelle selon l’Insee. Cette nouvelle série modifie peu les tendances en nature juridique (sauf les entreprises individuelles hors autoentrepreneurs en forte hausse), peu aussi selon les activités sauf le commerce et les activités financières.
Pour observer les écarts, voir la note de Mars 2022 – Quels sont les écarts entre la nouvelle et l’ancienne série création d’entreprises de l’Insee ? (analyse André Letowski).