⇒ La conjoncture
L’indicateur de l’optimisme atteint son niveau le plus bas depuis décembre 2020, au sortir du second confinement : 64 points aujourd’hui contre 54 à l’époque ; les incertitudes actuelles ont fini de balayer les améliorations du premier semestre.La chute de l’indicateur est surtout visible chez les chefs d’entreprises comptant au moins 10 salariés (55 points, -9 depuis septembre). L’optimisme des dirigeants d’entreprises de moins de 10 salariés enregistre une baisse plus discrète (64 points, -3).
La confiance dans les perspectives économiques se dégrade moins, mais demeure à un niveau historiquement bas. 59 % des dirigeants ont confiance pour les perspectives de leur entreprise pour les 12 mois à venir (-2 points).
⇒ Les intentions d’embauche.
Les intentions d’embauches sont en berne avec 7 %, rejoignant le niveau le plus bas depuis mars 2021 (7 % également).♦ Alors que 22 % chercheraient à embaucher, ces intentions se heurtent le plus souvent à des difficultés dans le processus de recrutement (16 %), ce qui empêche la moitié des dirigeants en phase de recrutement de le faire (8 %). Les autres ont parfois décidé de modifier leurs critères de recrutement (4 %) ou ont finalement vu leurs efforts payer et réussi à recruter (4 %).
Les entreprises employant dix salariés ou plus sont davantage exposées aux problèmes de recrutement, alors que 82 % cherchent à recruter, mais 71 % font état de difficulté et 21 % n’arrivent pas à recruter.
♦ De tous les secteurs économiques, celui de l’industrie est le plus touché par les difficultés de recrutement (45 % souhaitent embaucher et 36 % rencontrent des difficultés à le faire).
Ceux de la construction le sont aussi (25 % souhaitent recruter, 23 % font état de difficulté).
♦ Les difficultés de recrutement sont d’autant plus problématiques qu’elles ont des conséquences négatives sur l’activité économique pour 82 %. Ces perturbations touchent le plus souvent la logistique (34 %), et peuvent parfois amener à perdre ou devoir refuser des clients (19 %), voire à interrompre ponctuellement l’activité (11 %), ou encore une désorganisation de la gestion RH (19 %) ou une surcharge de travail (11 %).
Dans les grandes entreprise, les conséquences des problèmes de recrutement concernent plus souvent la logistique (55 % contre 28 % dans les entreprises plus petites) et la gestion RH (30 % contre 16 %).
Pour les moins de 10 salariés, elles impliquent la perte ou le refus de nouveaux clients (23 % contre 4 % dans les entreprises plus grandes).
♦ 46 % des dirigeants n’envisagent pas une revalorisation salariale des postes vacants face aux difficultés de recrutement, parce que la santé financière de leur entreprise ne le permet pas (19 %) ou par principe (27 %).
Au contraire, 36 % des dirigeants d’entreprise l’ont fait et 15 % l’envisagent. 44 % des entreprises de 10 salariés ou plus ont déjà revalorisé le salaire des postes vacants vs 34 % pour les moins de 10 salariés.
⇒ Les PGE
18 % déclarent que son entreprise a bénéficié d’un Prêt Garanti par l’État.Parmi les bénéficiaires d’un PGE, 9 % l’ont remboursé ; 10 % ont choisi détaler cette dette contre 79 % qui remboursent sans étalement.
Les 2/3 des dirigeants d’entreprise ayant contracté un PGE ne signalent aucune difficulté causée par le remboursement.
Chez ceux qui rencontrent des problèmes de remboursement (33 %), 31 % déclarent que leur entreprise est fragilisée (quasiment tous), mais très peu disent qu’elle est menacée de faillite (2 %).
Les entreprises comptant dix salariés ou plus ont davantage eu recours à un PGE : 34 % contre 17 % des entreprises avec moins de 10 salariés. 20 % ont fini de rembourser contre 8 % des entreprises bénéficiaires plus petites.
Pour en savoir davantage : "La grande consultation des entrepreneurs, vague 74, CCIFrance, LCI, La Tribune, novembre 2022, octobre 2022
Méthodologie : Étude réalisée par téléphone entre le 12 et le 19 octobre, auprès d’un échantillon de 607 dirigeants d’entreprise. Opinion Way a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation.