⇒ Représentations de l’entreprise et opinion vis-à-vis de l’engagement
♦ Les 3 rôles principaux d’une entreprise pour les jeunes
- Créer de l’emploi, embaucher des gens (en 1ère réponse 27 %, 51 % si l’on cumule avec réponse en second),
- Donner les moyens à ses salariés de s’épanouir professionnellement (19 et 40 %, mais 50 pour ceux qui vivent en couple et 45 % pour les femmes), mais aussi “donner les moyens d’accéder à l’autonomie financière” (7 et 17 %), et “contribuer à l’employabilité de ses salariés” (5 et 13 %),
- Être utile pour la société (24 et 38 %, mais aussi 47 pour les Bac+3), mais aussi “’anticiper les transformations sociales et environnementales” (6 et 16 % et bac+3, 22 %),
- Enrichir ses propriétaires (6 et 12 %), un item finalement jugé peu important.
♦ Sur quel(s) sujet(s) une entreprise doit aujourd’hui s’engager en priorité ?
- La préservation de l’environnement en 1er lieu (37 %),
- La défense du pouvoir d’achat (25 %), la lutte contre la pauvreté (19 %),
- Un ensemble d’actions “sociales” : la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes (23 %), le soutien des jeunes (22 %), la lutte contre le racisme et les discriminations (liées au handicap, à l’apparence, aux religions…) avec 16 %, la lutte contre l’homophobie (4 %) et la défense de la démocratie (4 %),
- La transmission des savoirs (15 %) et le progrès scientifique et technique (11 %).
♦ Quelle est la preuve d’un engagement sincère pris par une entreprise ?
- Le refus de travailler avec des fournisseurs qui ne respectent pas cet engagement (31 %) et le refus de vendre à des clients qui ne respectent pas cet engagement (10 %),
- Des actions de type “social” : des partenariats avec des associations (21 %), de l’argent réservé tous les ans pour des causes (21 %), du temps laissé aux salariés pour s’engager pour la cause défendue par l’entreprise (16 %),
- Une formalisation de l’engagement de l’entreprise : une inscription dans ses statuts pour que son activité contribue positivement par ses engagements sociaux et environnementaux à l’intérêt collectif de la société (entreprise à mission) pour 18 %, Inscrire au bilan de l’entreprise les résultats de l’engagement de l’entreprise (9 %, un dispositif pour reconnaître l’engagement syndical ou politique et/ou sociétal dans le parcours professionnel (8 %), des prises de position dans les médias (7 %),
- Redistribuer ses bénéfices à ses clients par un système de ristourne (13 %),
♦ Ce qui manque surtout aujourd’hui dans l’entreprise.
- La place accordée à la parole et à la participation des salariés (36 % mais 41 les ouvriers et employés), l’alignement entre les valeurs prônées par l’entreprise et le quotidien de travail (24 % mais 37 % les bac+3), la place accordée à la prise d’initiative (16 %),
- Un management basé sur la confiance et l’autonomie (29 %), la prise en compte des singularités des individus (22 %),
- La place accordée à la créativité (14 %).
⇒ Idéaux et attentes vis à vis de l’entreprise
♦ Le modèle d’entreprise idéale
- Une entreprise locale (37 %, ouvriers 55),
- Une entreprise de l’économie sociale et solidaire (26 % mais bac+3, 33),
- Une start-up (23 %),
- Une grande entreprise du CAC 40 (14 %, hommes 19),
- Aucune de celles-là (7 %),
- Ne savent pas (19 %).
♦ Les valeurs qui leur donnent le plus envie d’aller y travailler.
- Autour des valeurs suivantes : le respect (57 %), la confiance (44 %, les étudiants 49), l’écoute (29), la solidarité (28), la transparence (21, mais 28 les bac+3), la liberté (20), l’engagement (17),
- Beaucoup moins autour de l’entreprise dans son environnement : l’innovation (12, mais étudiants 17), la modernité (10), l’exemplarité (9), la compétitivité (9).
♦ Quel est le manager idéal ?
- Un manager qui accompagne le salarié : il crée un environnement de travail épanouissant (31 %, mais 40 bac+3 et 37 les femmes), il reconnait le travail accompli (30), il donne confiance (21), il fait progresser (20) et encourage (20),
- Un manager qui paie bien (18 %),
- L’organisation du travail : un manager qui donne des objectifs clairs (11 %,19 bac+3), qui sait prendre des décisions (9), et qui est exemplaire (8).
♦ Dans les rapports avec les collègues de travail, ce qui est le plus important :
- Une bonne ambiance (54 %, les ruraux 62), des temps conviviaux proposés au sein de l’entreprise (17, 22 bac+3), des liens amicaux au travail et en dehors (12, mais 20 pour ceux qui vivent seuls),
- Des collègues sur lesquels on peut compter en cas de difficulté (42), qui aident à développer ses compétences (26),
- Une relation d’égal à égal avec le manager (20).
♦ Les principales attentes vis-à-vis de leur travail
- Un poste bien payé (43 %)
- Une activité intéressante (32, 39 les étudiants), être utile (23),
- Un poste qui permet d’avoir du temps libre pour sa vie personnelle (30, mais 36 bac +3 et 35 les femmes),
- Un poste où l’on travaille en équipe, en bonne entente avec ses collègues (29),
- Un poste stable, où l’on se sent en sécurité (21, mais 26 ceux qui vivent en couple, 25 les femmes), un bureau fixe (5),
- Un poste où l’on est autonome (18), où on peut évoluer rapidement (17 mais 24 en région parisienne), un poste à responsabilité (10),
- Un poste qui permet de défendre des valeurs qui tiennent à cœur (13),
- Un poste qui permet de voyager (9).
L’environnement de travail idéal
- C’est un travail où ils ont un bureau attitré (38 % mais 49 bac+3) vs un travail où les bureaux sont partagés (20),
- Un travail fréquent à domicile (23 %) ; à propos du télétravail, 44 % apprécieraient le télétravail à domicile (63 bac+3) et même 14 % tout le temps, vs 17 en coworking pour élargir leur réseau professionnel (27 ceux qui souhaiteraient rejoindre une start-up, 24 ceux en région Parisienne), vs un travail où l’on est souvent en déplacement (23) et 13 en flex-office (partage des bureaux) pour favoriser la collaboration interne.
♦ Concernant leur vie professionnelle, ils souhaitent :
- Rester au sein de la même entreprise autant que possible (30 %, mais employés 37, et ceux qui vivent en couple 36),
- Bouger : changer d’entreprise à plusieurs reprises (20, mais 29 bac+3, 28 vit en région parisienne), travailler à l’étranger (17), changer de région (15), travailler pour plusieurs entreprises en même temps (8),
- Et créer son entreprise (24),
- 17 % ne savent pas.
♦ Ce qui les angoisse le plus ?
- L’idée de ne pas gagner suffisamment d’argent (46 %),
- L’ennui et l’inutilité : l’idée de s’ennuyer au travail (37 % mais 44 bac +3), de ne pas être intéressé par son travail (37 mais 44 bac+3 et 45 ceux qui envisagent de rejoindre une start-up), de faire la même chose toute votre vie (28), de ne pas avoir assez de travail (8), de faire un travail inutile (24, mais 29 ceux qui vivent seuls),
- L’idée de passer trop de temps à travailler (27 % mais 32 les couples),
- L’idée d’avoir un travail contraire à ses valeurs (25 %),
- L’idée de perdre son emploi (23 %),
- 6 % ne savent pas répondre.
⇒ L’entrée dans le monde professionnel
♦ Les objectifs du premier emploi
- Gagner de l’expérience (41 % mais 51 bac+3),
- Subvenir à ses besoins (38 % mais 44 les 18*24 ans), accéder à un logement (22 %), gagner en pouvoir d’achat (21 % mais 32 pour ceux qui recherchent en grande agglomération), financer un projet (formation, …) pour 11 %, économiser pour voyager (10 %),
- Être reconnu socialement (11 %, mais 17 pour qui vit seul et 16 pour les employés/ouvriers), et s’élever socialement (7 %),
♦Les principaux obstacles pour obtenir un premier emploi
- Le manque d’expérience (50 %),
- Le manque de confiance vis-à-vis de la jeunesse dans la société (34 % mais 41 bac+3),
- Le manque de formation / le manque de compétences (21 %), le manque de réseau (17), le manque de valorisation de l’apprentissage et l’alternance (14), le manque de reconnaissance de certaines filières professionnelles (11),
- Les discriminations (lieu de résidence, origine, genre…) pour 14 % et les difficultés de mobilité (13).
Noter que 45 % se sentent suffisamment armés pour négocier leurs conditions d’embauche (52 les bac +3) et 47 peu armés (56 % les ruraux et 53 les étudiants).
⇒ Projections par rapport à l’avenir
♦ L’avenir de leur activité professionnelle
Si 62 % sont optimistes quant à leur avenir professionnel, et 28 % pessimistes (mais 54 % les inactifs), ils ne sont plus que 54 % au regard de l’actuel marché de l’emploi.67 % se projettent dans l’avenir à 10 ans (dont 44 % les 5 prochaines années, mais 57 % les bac+3), 10 % au-delà alors que 23 % ne savent pas (32 % les diplômés inférieurs au bac).
En pensant à l’avenir du travail dans les dix prochaines années, le modèle majoritaire serait fort diversifié : CDI 27 %, CDD 20 %, indépendants 17 %, la fin des CDD et CDI remplacé par autre chose 9 %, un revenu universel 5 % mais 22 % ne savent pas.
59 % souhaitent apprendre et suivre des formations tout au long de leur vie (71 les bac +3).
♦ Leur avenir à titre personnel
Au regard de leur épargne et de leur protection sociale : si 60 % souhaitent (souvent) épargner, notamment les couples (73 %), ils sont fort minoritaires à considérer le financement de leur protection sociale (assurances, mutuelles, assurance vie, sécurité sociale…) 29 % (mais couple 41) et retraite 19 % (couple 28) ; 28 % songent à l’argent et/ou au patrimoine qu’ils souhaitent transmettre (mais couple 40).Ils ont par ailleurs envie de :
- Devenir propriétaire de leur habitat (59 %, mais 66 bac+3), ou construire une maison,
- Fonder une famille (49 %), se marier (36 % mais 46 bac +3 et 44 les femmes),
- Créer une entreprise (23 %) ou prendre des parts dans une entreprise (13 %),
- S’engager pour la société (défendre une cause sociale, environnementale ou politique) pour 20 % (25 les bac+3).
Qu’est-ce une vie réussie selon eux ?
- Une vie de famille épanouie (32 % mais 44 les couples, 38 les bac+3 et 36 les femmes)
- Une vie riche en voyages et rencontres (25 %),
- Une vie où l’on gagne bien sa vie (21 %),
- Une vie faite d’engagements, où on est acteur de la vie citoyenne (10 %).
Noter que 67 % souhaiteraient avoir la possibilité de libérer du temps pour s’engager ou faire autre chose tout en étant rémunéré (revenu minimum).
Depuis la crise sanitaire et les confinements, 56 % disent être davantage en recherche de sens et 42 % plus motivés qu’avant. Noter que 66 % affirment, suite à cette crise, avoir plutôt bon moral.
54 % trouvent qu’il nous manque surtout de la solidarité entre les gens, et de façon proche 4 items, de l’optimisme (27 %), de la joie (25 %), le sens de l’effort et du sacrifice (22 %), de la liberté (21 %), mais aussi 12 % de l’insouciance.
Pour en savoir davantage : "Les jeunes et l’entreprise Vague 2", Fondation Jean Jaurès, Macif, BVA, lu décembre 2022
Méthodologie : échantillon de 1000 Français âgés de 18 à 24 ans, représentatif de la population nationale âgée de 18 à 24 ans ; interrogé par Internet du 12 au 22 septembre 2022.
La représentativité de l’échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession de l’interviewé et de la personne de référence du ménage, région et catégorie d’agglomération.