Le flux des défaillances au regard des années 2013 à 2021
2022 a connu 42 514 défaillances, +50 % au regard de 2021, mais encore -19,5 % au regard de 2019, année de référence avant la crise sanitaire (remarquez que la situation 2019 était plus favorable que 2013-2015).Il en est de même pour les emplois susceptibles d’être menacés : 143 500 en 2022, en hausse de 52 % au regard de 2021 et en situation, toujours plus favorable au regard de 2019 (-17,4 %).
Le poids des liquidations judiciaires (73,5 % des défaillances) est en légère baisse au regard de 2021 (-1,3 %) mais en hausse au regard de 2019 (+8,7 %).
Le poids des redressements judiciaires (24 % des défaillances) est en hausse au regard de 2021 (+4 %), alors qu’il est en baisse comparé à 2019 (-22 %). Cette situation s’explique fort bien avec la prudence connue pendant la crise sanitaire (2020-2022), où l’on privilégiait les liquidations.
Dans quelles catégories juridiques les défaillances sont-elles les plus présentes ?
Les entreprises individuelles, pourtant les plus nombreuses au sein des entreprises, sont peu impactées par les défaillances (11% des défaillances), alors que les Sarl (19 175 ou 45 % des défaillances) et les SA et SAS (16 937 ou 40 %) forment le contingent le plus important.En 2022, comparé à 2021, la hausse pour les SA et SAS a été de 67 % et déjà de 10 % au regard de 2019 ; celle des Sarl suit avec respectivement 47 % mais -27 % comparé à 2019 ; c’est que l’on est passé entre ces 2 périodes à une mise en société en SA et SAS beaucoup plus fréquente qu’en Sarl, alors beaucoup plus pratiquée en 2019 et avant.
Notez que les redressements judiciaires et les liquidations ont davantage progressé entre 2021 et 2022 chez les SA et SAS (+78 et +64 %), alors que pour les Sarl la situation a été un peu moins défavorable (+44,5 et +53 %).
Dans quelles tranches de taille les défaillances sont les plus présentes ?
Comme cela est habituellement, les très petites entreprises sont les plus impactées par les défaillances (74 % des défaillances chez les moins de 3 salariés), alors que les 6-19 salariés ne sont que 10 % des défaillances et les 20 salariés et plus 3 %.Par contre, les hausses de défaillances entre 2021 et 2022 sont proportionnellement plus fréquentes à partir de 10 salariés (entre 69 et 76 % de hausse pour les 10-99 salariés) ; cette situation est plus marquée dans les redressements (90 à 114 % de hausse).
Pour les 10 salariés et plus, 2022 est assez proche de 2019 en ce qui concerne les défaillances tout type, alors que la baisse est notoire pour les plus petites (-16 à -33 %).
Quelles anciennetés ont les entreprises défaillantes en 2022 ?
Les 3 à 10 ans sont celles qui connaissent le plus les défaillances (53 %) vs les plus de 11 ans (30 %) et les plus récentes (17 % les moins de 3 ans). Toutefois entre 2021 et 2022, ce sont les moins de 3 ans qui ont connu les plus fortes hausses (94 %, en liquidation comme en redressements), alors même qu’entre 2019 et 2022, elles étaient en retrait marqué (-50 %) ; une situation fort compréhensible lorsque l’on créé en période de crise.Dans quelles activités les défaillances sont les plus nombreuses ?
Le commerce, la construction et les HCR cumulent 55 % des défaillances.Les taux de liquidation en 2022 sont importants pour les activités : réparation autre que véhicules (85 %), coiffure et soins de beauté (81 %) et transport routier de marchandises (81 %). Ils sont par contre faibles pour les activités : agriculture (55 %), industrie (63 %), immobilier (67 %)
Les restaurants et débits de boissons (+113 et +101 %), la coiffure et les instituts de beauté (+88 %), les activités financières et d’assurance (+77 %), l’enseignement (+64 %), les transports routiers de marchandises (+61 %), le commerce de détail (+57 %) ont connu les plus fortes hausses entre 2021 et 2022.
Par contre, les activités immobilières (+9,6 %), l’agriculture (+13,4 %), le gros œuvre (23 %), les services aux entreprises 32 %), le commerce de gros (31 %), le transport de voyageur (33 %), le commerce et réparation auto (37 %) ont connu de faibles hausses entre 2021 et 2022.
La situation a pu être différente au regard de 2019.
La situation en régions
L’Ile-de-France connait le taux de liquidation le plus élevé en 2022 (80,4 %), alors que 9 régions oscillent entre un taux de 70 à 77 % ; 3 régions dont Paca et la Corse ont un taux de liquidation à peine plus faible.L’Ile-de-France et Paca ont connu les progressions les plus faibles entre 2021 et 2022 (+35 et +38 %) vs 6 régions avec une hausse comprise entre 58 et 77 % (dont les Hauts-de-France 77).
La situation au fil des trimestres et des années
Entre 2021 et 2022, les hausses ont progressé chaque trimestre pour se stabiliser au 4e trimestre. Par contre au regard de 2019, les 4e trimestres 2022 et 2019 sont proches (10 % de baisse au lieu de 20 à 29 % pour les autres trimestres).L’étude par ailleurs détaille les données par région.
Pour en savoir davantage : "Trimestre 4 et bilan 2022 : étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France", Altares, janvier 2023