Conjoncture
En 2022, 46 % déclarent une trésorerie stable, 31 % en baisse et 23 % en hausse. Celle-ci a été impactée pour 58 % par la hausse du coût des matières premières et pour 45 % par les hausses énergétiques.Les perspectives 2023 : 39 % la stabilité, 26 % une situation légèrement moins bonne, 23 % en progression et 12 % fortement dégradée.
Pour 2023, 66 % envisagent d’assurer la croissance de leur entreprise (dont 9 % lancer de nouvelles offres de produits ou services et 4 % créer un ou plusieurs emplois), 21 % maintenir le niveau actuel d’activité et 10 % redresser l’entreprise (dont 1 % cesser).
État d’esprit et motivations
♦ 61 % affichent un état d’esprit positif ; l’enthousiasme est plus marqué chez les entrepreneurs qui se sont lancés il y a moins de trois ans (67 %), les acteurs de la construction (72 %) et les prestataires de services (67 %). 25 % un état d’esprit à la fois positif et négatif et 11 % un état d’esprit uniquement négatif.Le moral des entrepreneurs est moins bon chez les entrepreneurs s’étant lancés il y a 3 ans ou plus (51 %) et les plus de 45 ans (58 %).
♦ En termes de motivation, 2 motivations dominent “être mon propre patron” (64 %), en 1ère ligne avec “avoir de bonnes relations avec ses clients” (62 %). Suivent Innover (33 %), se réinventer chaque jour (32 %), travailler avec les acteurs du territoire (27 %), créer des emplois (17 %), agir concrètement pour l’environnement (10 %). Et par ailleurs une meilleure articulation vie professionnelle/vie personnelle (32 %).
En ce qui concerne l’emploi, noter qu’un bénéficiaire accompagné par Initiative France a créé en moyenne 3,8 emplois (dont le sien).
30 % envisagent d’embaucher en 2023 : 33 % des commerçants et 31 % des hôteliers-restaurateurs pensent créer des emplois l’année prochaine, alors qu’ils ne sont que 12 % des prestataires de service et 4 % des agriculteurs. 36 % des hommes pensent créer des emplois contre seulement 23 % des femmes.
♦ Mais la rémunération ne suit guère en ce qui concerne leurs 1ères années d'exercice : 63 % en sont insatisfaits (dont 36 % peu satisfaits et 27 insatisfaits), contre 35 % de satisfaits.
♦ Ceci étant, 64 % disent être plus heureux qu’avant leur implication comme dirigeant de leur entreprise et seulement 6 % moins heureux. D’ailleurs les 2/3 conservent un bon équilibre vie professionnel et vie privée.
Les entrepreneurs les plus récents sont les plus heureux de leur expérience entrepreneuriale : 69 % contre 56 pour les plus de trois ans d’exercice. Les femmes ne sont que 4 % à s’estimer moins heureuses que dans leur situation professionnelle antérieure.
Des entrepreneurs bien connectés à leur écosystème
♦ 88 % des entrepreneurs soutenus par Initiative France ont des occasions de rencontre avec d’autres entrepreneurs. 27 % sont motivés au quotidien par le fait de « travailler avec les acteurs de leur territoire ».♦ 2/3 des entrepreneurs considèrent l’impact écologique, social et sociétal de leur entreprise comme au moins aussi important que l’enjeu économique. 54 % l’ont considéré au moment de structurer leur projet. C’est le cas de 60% des moins de 35 ans, de 56 % des femmes, de 57 % des entreprises de moins de 3 ans.
90 % des femmes considèrent comme importante la prise en compte de l’impact écologique ; de même 90 % le partage du pouvoir et de la valeur ou 88 % l’impact social et 72 % la stratégie globale à impact positif.
Les jeunes de moins de 35 ans sont aussi plus engagés dans les transitions : 90 % citent comme une priorité l’impact écologique (vs 86 % en moyenne), 87 % une priorité pour l’impact social (vs 83 % en moyenne).
♦ Comment ils imaginent améliorer l’impact de leur entreprise ? Le tri et recyclage des déchets (47 %), la baisse de la consommation en énergie (39 %), l’utilisation de produits respectueux de l’environnement (37 %), l’optimisation des déplacements (33 %), le recours aux circuits courts (32 %), la réduction de l’empreinte carbone (28 %), la mise en place d’une stratégie d’achats durables (16 %), la formation aux enjeux de la transition écologique (10 %) et la mise en place de nouvelles pratiques de gouvernance (9 %).
Accompagnement
♦ 39 % sont intéressés par une sensibilisation ou une formation aux différentes formes d’engagement et de reconnaissance de stratégie responsable. 34 % veulent mettre en place une mesure des impacts.♦ A la question “à quelle(s) étape(s) auriez-vous eu besoin d’un accompagnement renforcé ?” 36 % répondent dans les mois et années qui suivent le lancement de l’entreprise, 23 % au moment de structurer leur projet, 23 % pendant la recherche de financement, et 21 % à aucun moment.
Quelques idées déconstruites à propos des femmes entrepreneures.
♦ Elles se lancent dans l’entrepreneuriat avec les mêmes motivations que les hommes ; 73 % veulent être indépendantes (vs. 76 %), 62 % se lancent par goût d’entreprendre ou désir d’affronter de nouveaux défis (vs. 61 %), 33 % avaient une opportunité de création d’entreprise.Pour 80 % des hommes, entreprendre n’est pas plus difficile pour les hommes que pour les femmes ; 69 % des femmes le disent aussi !
Les moins de 35 ans ont une perception plus tranchée sur la facilité d’entreprendre en fonction du genre : 35 % des jeunes femmes pensent qu’il est plus facile d’entreprendre quand on est homme (vs. 21 % des plus de 45 ans) ; 25 % des jeunes hommes le pensent aussi.
♦ L’articulation entre vie professionnelle et vie personnelle n’est pas un sujet qui distingue les femmes des hommes : 66 % des femmes et des hommes parviennent à conserver un bon équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
♦ Seules 22 % disent avoir été confrontées à des difficultés parce qu’elles étaient une femme. Dans ce cas, il s’agit pour 71 % de préjugés, pour 65 % le fait d’être reconnue comme illégitime, pour 32 % d’articuler leur vie professionnelle et privée, pour 27 % d’accéder au financement, pour 16 % de manque de confiance, pour 11 % de construire un réseau professionnel, pour 6 % de manque de soutien de l’entourage.
Pour en savoir davantage : Les entrepreneurs Initiative optimistes envers et contre tout, Initiative France, lu février 2023
Méthodologie : 1 732 dirigeants bénéficiaires d’Initiative France ont été interrogés entre le 10 novembre et le 13 décembre 2022. 56 % sont des hommes. Age moyen des répondants 43 ans ; 61 % ont créé, 26 % repris et 8 % développé. Le commerce et les HCR dominent avec 40 % des interviewes, 17 % les services aux entreprises, 13 % l’industrie et la construction 10 %.
Noter que 66 % étaient déjà “du métier”, alors que pour 34 % c’est une reconversion ; elle concerne alors plus souvent les plus de 45 ans (41 %), les artisans et entrepreneurs de l’industrie (41 %), les commerçants (40 %).