Qui sont les bénéficiaires du RSA ?
2,1 millions bénéficient du RSA. Avec les conjoints et les enfants à charge, 3,85 millions de personnes sont couvertes par le RSA, soit 5,8 % de la population.La moitié des foyers bénéficiaires correspondent à des personnes seules et sans enfant (54 %), un tiers sont des familles monoparentales. Parmi les allocataires, 12 % perçoivent la majoration pour isolement.
60 % ont au moins 2 ans d’ancienneté dans le RSA dont 35 % 5 ans et plus et par ailleurs 25 % moins d’un an. La répartition géographique des allocataires du RSA est hétérogène et fortement liée à celle du chômage.
Leur rapport à l’emploi
♦ D’après l’enquête auprès des bénéficiaires de minima sociaux (BMS) 2018 de la DREES, la moitié des bénéficiaires du RSA fin 2017 sont sans emploi et à la recherche d’un travail fin 2018. Cette part est un peu plus élevée parmi les bénéficiaires âgés de 30 à 49 ans ayant au moins deux ans d’ancienneté dans le RSA (57 %) et parmi ceux de moins de 30 ans (56 %) ; elle est un peu plus faible pour les bénéficiaires en famille monoparentale (47 %) et ceux âgés de 50 ans ou plus (41 %).♦ Parmi l’ensemble des bénéficiaires du RSA fin 2017, 24 % ont un emploi fin 2018 ; au sein de ces derniers, la moitié est à temps partiel et un tiers à temps partiel subi. Les bénéficiaires sortis du RSA fin 2018 sont logiquement plus souvent en emploi (50 %) que ceux percevant encore le RSA (15 %).
♦ 67 % de l’ensemble des bénéficiaires au chômage ont déclaré être freinés dans leurs démarches de recherche d’emploi : les moins de 30 ans se déclarent moins souvent freinés (57 %) ; le sont davantage les familles monoparentales (73 %), ainsi que les bénéficiaires âgés de 30 à 49 ans et dont l’ancienneté dans le RSA est d’au moins deux années (70 %).
L’absence de moyen de transport est l’obstacle principal pour 23 % des bénéficiaires au chômage, juste avant les problèmes de santé (20 %) ; pour les plus de 50 ans, les problèmes de santé sont les plus cités comme frein principal (28 %), devant l’absence de moyen de transport (18 %).
L’accompagnement
♦ Parmi les bénéficiaires du RSA ayant un conseiller Pôle emploi fin 2017 ou fin 2018, 60 % déclarent avoir eu, en 2018, au moins un besoin d’aide en matière professionnelle n’ayant pas donné lieu à un accompagnement. 47 % déclarent avoir eu au moins un besoin d’aide à visée sociale n’ayant pas été satisfait.♦ 22 % des bénéficiaires du RSA ont reçu, au cours de l’année 2018, au moins un accompagnement à finalité professionnelle : 28 % des bénéficiaires du RSA en emploi et de ceux au chômage, contre 10 % de ceux dans le halo et 3 % des autres sans emploi. La plus courante aide consiste à aider à trouver une formation (11 % des bénéficiaires), à avoir été accompagnés pour essayer de trouver un emploi aidé (8 %), pour trouver un emploi non aidé (8 %).
♦ 13 % ont suivi une formation au cours de l’année pour apprendre un nouveau métier, pour remettre à niveau des connaissances ; d’autres ont suivi des formations informatiques ou linguistiques. 57 % des bénéficiaires ayant suivi au moins une formation les ont trouvées très utiles et 25 % assez utiles.
♦ Le rapport de la Cour des comptes sur le RSA publié en janvier 2022 met en évidence des incohérences dans l’orientation des bénéficiaires.
Lire aussi : Deux tiers des bénéficiaires du RSA au chômage se déclarent freinés dans leurs démarches de recherche d’emploi | Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (solidarites-sante.gouv.fr)
et Fiche 31 – Les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA).pdf (solidarites-sante.gouv.fr)
Source : "Les allocataires du RSA trop souvent livrés à eux-mêmes", Les Échos du 24 janvier 2023
Méthodologie : l’enquête auprès des bénéficiaires de minima sociaux (BMS) 2018 a été menée par la DREES fin 2018-début 2019, notamment auprès de 3 720 personnes qui bénéficiaient du RSA au 31 décembre 2017, interrogées en face à face.