Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Etudes 
06 mar 2023

70 % des Français et des salariés ont une bonne image des entreprises

Les Français attendent beaucoup de leurs entreprises : meilleur partage de la valeur, bien-être au travail, prise en compte active de l’écologie.

L’opinion des Français sur l’entreprise

♦ 70 % des Français et 70 % des salariés ont une bonne image des entreprises. Ce chiffre est relativement stable (-1 pt) depuis sa première mesure en novembre 2017 ; en baisse (-8 pts) par rapport à août 2020, quand les entreprises avaient été plébiscitées pour leurs actions face à la crise sanitaire.

La bonne image de l’entreprise qu’ont les cadres continue de s’accroître (81 %, +6 pts /août 20) tandis qu’elle baisse au sein des professions intermédiaires (68 %, -10 /août 20) et des employés/ouvriers (66 %, -10 /août 20).

♦ Les Français considèrent que l’entreprise a une place structurante dans leur vie. L’entreprise est un espace de vie important pour 67 % des Français, et 75 % des salariés. Elle se situe derrière l’école (83 % et 79) et les lieux de loisirs, culture ou sport (75 % et 77 % des salariés) ; mais elle devance la mairie (46 %), le local associatif (34 %) et le lieu de culte (22 %).

♦ Si elle est globalement bonne, les TPE/PME (86 %) bénéficient d’une meilleure image que les ETI (62 %) et surtout que les grandes entreprises (37 %). C’est chez les salariés que l’image des grandes entreprises se dégrade le plus (-16 points depuis août 2020, et – 14 points depuis nov. 2017).

A l’égard des grandes entreprises, les 15-24 ans (53 % mauvaise image, 46 % bonne image) et les salariés du secteur de l’industrie et des BTP (54 % mauvaise, 46 % bonne) se montrent moins sévères.

Les dirigeants des TPE/PME (78 %, -10 pts) disposent toujours d’une image nettement meilleure que les dirigeants des grandes entreprises (24 %, -11 pts). Les salariés sont seulement 21 % à avoir une bonne image des dirigeants de grandes entreprises. Et, à l’inverse, ils sont 77 % à avoir une image favorable des dirigeants de TPE/PME.

Les Français comptent sur l’entreprise, et de plus en plus sur les grandes entreprises, pour améliorer les choses dans la société.

– Aux yeux des Français, l’entreprise est le 3e acteur qui a le plus le pouvoir d’améliorer le monde dans lequel on vit (58 %, -5 points août 20). Les moins de 25 ans (70 %) et les cadres (63 %) en sont les plus convaincus. Elle n’est devancée que par les citoyens eux-mêmes (67 %) et les soignants (63 %).

En revanche « le maire de ma commune » (56 %) et les associations (56 %), et de manière plus nette encore le président de la République (51 %), le président de Région (50 %), l’Union européenne (49 %), les enseignants (47 %), les organisations internationales (47 %), « le député de votre circonscription » (44 %), les syndicats (39 %) et les partis politiques (33 %) ont une moins bonne image.

– Si les Français comptent avant tout sur les TPE/PME (51 %), l’attente à l’égard des grandes entreprises progresse le plus fortement (27 %, +8 pts).

3 thématiques apparaissent prioritaires

♦ Un meilleur partage de la valeur pour protéger leur pouvoir d’achat.

Derrière l’État (52 %), les entreprises (32 %) sont le 2e acteur sur lequel les Français comptent le plus pour améliorer leur pouvoir d’achat ; une tendance plus forte encore pour les salariés (34 %).

Parmi les actions que peuvent mettre en place les entreprises pour améliorer les choses dans la société, les Français citent de manière prioritaire : créer des d’emplois (72 %), contenir la hausse des prix (68 %) et partager plus équitablement les profits (67 %, +9).

S’ils devaient changer d’entreprise, les deux critères les plus importants pour les Français, qu’ils soient CSP+ ou CSP-, seraient le bon niveau de rémunération (63 %, dont 68 % des salariés, 68 % les CSP- et 66 % les CSP+), nettement devant le bien-être des salariés (49 %, dont 48% les CSP+ et 52 % les CSP-).
Il est intéressant de noter que les CSP+ (36 %) choisiraient davantage que les CSP- (27 %) une entreprise qui procure du sens, un sentiment d’utilité.

♦ Le bien-être au travail.

Assurer la sécurité/santé des salariés doit être la priorité n°1 des entreprises selon les Français (75 %, 73 % des salariés) qui attendent aussi qu’elles améliorent leurs conditions de travail (71 %, 72 % des salariés). Les CSP- sont 75 % à le penser, plus que toutes les autres catégories.

D’ailleurs, s’ils étaient dirigeants d’entreprise, les priorités des Français seraient le bien-être de leurs salariés (78 %, et 83 % des salariés), devant la satisfaction des clients (65 %, 67 % des salariés), le juste partage des profits (64 %, 62 % des salariés), la rentabilité de leur entreprise (56 %, 59 % des salariés) et l’exemplarité à l’égard de l’environnement (39 %, 35 % des salariés).

75 % des salariés estiment que leur qualité de vie au travail est bonne (notes 6 à 10/10) – dont 33 % très bonne (notes 8 à 10/10), 14 % moyenne (5/10) et 11 % pas bonne (0 à 4/10).

Pour améliorer leur qualité de vie au travail, les salariés souhaitent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (40 % plus de flexibilité sur les horaires, 37 % un meilleur équilibre), un lieu de travail plus confortable, accueillant, convivial (35 %) et un management plus à l’écoute (35 %).

♦ Les Français attendent des entreprises qu’elles s’engagent plus encore dans la lutte contre la crise écologique.

– Pour 67 % des Français (et 65 % des salariés), la protection de l’environnement doit faire partie des priorités des entreprises pour améliorer les choses dans la société. Cette conviction est homogène parmi la population ; elle transcende les clivages générationnels et socio-économiques (67 % 15-24 ans, 71 % 65 ans et plus, 64 % CSP+, 64% CSP-…).

– Ils sont 59 % (dont 62 % des salariés) à estimer que les entreprises ne sont pas à la hauteur de la crise écologique, contrairement aux associations (59 % à la hauteur), aux citoyens (55 %) ou aux collectivités locales (54 %). Mais c’est un jugement moins sévère qu’en direction de l’État (68 % pas à la hauteur) ou des partis politiques (83 %).

Le rapprochement entre l’école et les entreprises est plébiscité par l’opinion.

– 84 % des Français estiment que l’école ne prépare pas suffisamment les élèves au monde professionnel. Les salariés partagent cette conviction dans les mêmes proportion (83 %).

– 55 % jugent ce rapprochement nécessaire, 37 % envisageable ; seulement 5 % risqué et 2% inacceptable. Il est jugé particulièrement nécessaire par les parents d’enfants scolarisés en collège ou lycée (62 %) et par les 65 ans et plus (64 %). Les salariés ne sont que 51 % à le juger nécessaire. Ils le considèrent davantage comme « envisageable ».

RSE et raison d’être sont mal connues des Français et teintées d’un soupçon d’insincérité.

Majoritaire, la connaissance de la RSE est pourtant fragile :
  • 20 % seulement des Français savent précisément ce dont il s’agit, 41 % en ont entendu parler mais ne savent pas précisément ce que c’est, 38 % n’en ont jamais entendu parler. Les 15-24 ans (27 %) et les CSP+ (25 %) sont ceux qui savent précisément ce dont il s’agit.
Les salariés ne connaissent pas mieux cette notion que l’ensemble des Français (41 % des salariés n’en ont jamais entendu parler contre 38 % des Français). Toutefois, les salariés des grandes entreprises sont 35 % à savoir précisément ce que recouvre cette notion.
  • Parmi les Français qui en ont entendu parler, 51 % estiment que les démarches RSE des entreprises ne sont pas sincères, contre 48 % qui pensent qu’elles le sont. Les 15-24 ans (62 %) et les 25-34 ans (58 %) sont davantage convaincus de la sincérité des démarchent RSE des entreprises. Les salariés (52 % pensent qu’elles ne sont pas sincères) ne sont pas plus convaincus de la sincérité des entreprises qui adoptent des démarches que la population dans son ensemble.

Pour en savoir davantage : "Face aux crises, les Français comptent sur l’entreprise Baromètre 2023 de la relation des Français à l’Entreprise", Institut de l'Entreprise, Elabe, février 2023

Méthodologie : Interrogation par Internet du 18 novembre au 24 novembre 2022 de :
  • 1 320 Français de 15 ans et + interrogés : la représentativité est assurée par la méthode des quotas (variables de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, catégorie d’agglomération et région de résidence),
  • 768 salariés français interrogés : la représentativité est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, nature de l’employeur, secteur d’activité et taille d’entreprise en suivi),
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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