L’opinion des Français sur l’entreprise
♦ 70 % des Français et 70 % des salariés ont une bonne image des entreprises. Ce chiffre est relativement stable (-1 pt) depuis sa première mesure en novembre 2017 ; en baisse (-8 pts) par rapport à août 2020, quand les entreprises avaient été plébiscitées pour leurs actions face à la crise sanitaire.La bonne image de l’entreprise qu’ont les cadres continue de s’accroître (81 %, +6 pts /août 20) tandis qu’elle baisse au sein des professions intermédiaires (68 %, -10 /août 20) et des employés/ouvriers (66 %, -10 /août 20).
♦ Les Français considèrent que l’entreprise a une place structurante dans leur vie. L’entreprise est un espace de vie important pour 67 % des Français, et 75 % des salariés. Elle se situe derrière l’école (83 % et 79) et les lieux de loisirs, culture ou sport (75 % et 77 % des salariés) ; mais elle devance la mairie (46 %), le local associatif (34 %) et le lieu de culte (22 %).
♦ Si elle est globalement bonne, les TPE/PME (86 %) bénéficient d’une meilleure image que les ETI (62 %) et surtout que les grandes entreprises (37 %). C’est chez les salariés que l’image des grandes entreprises se dégrade le plus (-16 points depuis août 2020, et – 14 points depuis nov. 2017).
A l’égard des grandes entreprises, les 15-24 ans (53 % mauvaise image, 46 % bonne image) et les salariés du secteur de l’industrie et des BTP (54 % mauvaise, 46 % bonne) se montrent moins sévères.
Les dirigeants des TPE/PME (78 %, -10 pts) disposent toujours d’une image nettement meilleure que les dirigeants des grandes entreprises (24 %, -11 pts). Les salariés sont seulement 21 % à avoir une bonne image des dirigeants de grandes entreprises. Et, à l’inverse, ils sont 77 % à avoir une image favorable des dirigeants de TPE/PME.
Les Français comptent sur l’entreprise, et de plus en plus sur les grandes entreprises, pour améliorer les choses dans la société.
– Aux yeux des Français, l’entreprise est le 3e acteur qui a le plus le pouvoir d’améliorer le monde dans lequel on vit (58 %, -5 points août 20). Les moins de 25 ans (70 %) et les cadres (63 %) en sont les plus convaincus. Elle n’est devancée que par les citoyens eux-mêmes (67 %) et les soignants (63 %).En revanche « le maire de ma commune » (56 %) et les associations (56 %), et de manière plus nette encore le président de la République (51 %), le président de Région (50 %), l’Union européenne (49 %), les enseignants (47 %), les organisations internationales (47 %), « le député de votre circonscription » (44 %), les syndicats (39 %) et les partis politiques (33 %) ont une moins bonne image.
– Si les Français comptent avant tout sur les TPE/PME (51 %), l’attente à l’égard des grandes entreprises progresse le plus fortement (27 %, +8 pts).
3 thématiques apparaissent prioritaires
♦ Un meilleur partage de la valeur pour protéger leur pouvoir d’achat.
Derrière l’État (52 %), les entreprises (32 %) sont le 2e acteur sur lequel les Français comptent le plus pour améliorer leur pouvoir d’achat ; une tendance plus forte encore pour les salariés (34 %).Parmi les actions que peuvent mettre en place les entreprises pour améliorer les choses dans la société, les Français citent de manière prioritaire : créer des d’emplois (72 %), contenir la hausse des prix (68 %) et partager plus équitablement les profits (67 %, +9).
S’ils devaient changer d’entreprise, les deux critères les plus importants pour les Français, qu’ils soient CSP+ ou CSP-, seraient le bon niveau de rémunération (63 %, dont 68 % des salariés, 68 % les CSP- et 66 % les CSP+), nettement devant le bien-être des salariés (49 %, dont 48% les CSP+ et 52 % les CSP-).
Il est intéressant de noter que les CSP+ (36 %) choisiraient davantage que les CSP- (27 %) une entreprise qui procure du sens, un sentiment d’utilité.
♦ Le bien-être au travail.
– Assurer la sécurité/santé des salariés doit être la priorité n°1 des entreprises selon les Français (75 %, 73 % des salariés) qui attendent aussi qu’elles améliorent leurs conditions de travail (71 %, 72 % des salariés). Les CSP- sont 75 % à le penser, plus que toutes les autres catégories.D’ailleurs, s’ils étaient dirigeants d’entreprise, les priorités des Français seraient le bien-être de leurs salariés (78 %, et 83 % des salariés), devant la satisfaction des clients (65 %, 67 % des salariés), le juste partage des profits (64 %, 62 % des salariés), la rentabilité de leur entreprise (56 %, 59 % des salariés) et l’exemplarité à l’égard de l’environnement (39 %, 35 % des salariés).
– 75 % des salariés estiment que leur qualité de vie au travail est bonne (notes 6 à 10/10) – dont 33 % très bonne (notes 8 à 10/10), 14 % moyenne (5/10) et 11 % pas bonne (0 à 4/10).
Pour améliorer leur qualité de vie au travail, les salariés souhaitent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (40 % plus de flexibilité sur les horaires, 37 % un meilleur équilibre), un lieu de travail plus confortable, accueillant, convivial (35 %) et un management plus à l’écoute (35 %).
♦ Les Français attendent des entreprises qu’elles s’engagent plus encore dans la lutte contre la crise écologique.
– Pour 67 % des Français (et 65 % des salariés), la protection de l’environnement doit faire partie des priorités des entreprises pour améliorer les choses dans la société. Cette conviction est homogène parmi la population ; elle transcende les clivages générationnels et socio-économiques (67 % 15-24 ans, 71 % 65 ans et plus, 64 % CSP+, 64% CSP-…).– Ils sont 59 % (dont 62 % des salariés) à estimer que les entreprises ne sont pas à la hauteur de la crise écologique, contrairement aux associations (59 % à la hauteur), aux citoyens (55 %) ou aux collectivités locales (54 %). Mais c’est un jugement moins sévère qu’en direction de l’État (68 % pas à la hauteur) ou des partis politiques (83 %).
Le rapprochement entre l’école et les entreprises est plébiscité par l’opinion.
– 84 % des Français estiment que l’école ne prépare pas suffisamment les élèves au monde professionnel. Les salariés partagent cette conviction dans les mêmes proportion (83 %).– 55 % jugent ce rapprochement nécessaire, 37 % envisageable ; seulement 5 % risqué et 2% inacceptable. Il est jugé particulièrement nécessaire par les parents d’enfants scolarisés en collège ou lycée (62 %) et par les 65 ans et plus (64 %). Les salariés ne sont que 51 % à le juger nécessaire. Ils le considèrent davantage comme « envisageable ».
RSE et raison d’être sont mal connues des Français et teintées d’un soupçon d’insincérité.
Majoritaire, la connaissance de la RSE est pourtant fragile :- 20 % seulement des Français savent précisément ce dont il s’agit, 41 % en ont entendu parler mais ne savent pas précisément ce que c’est, 38 % n’en ont jamais entendu parler. Les 15-24 ans (27 %) et les CSP+ (25 %) sont ceux qui savent précisément ce dont il s’agit.
- Parmi les Français qui en ont entendu parler, 51 % estiment que les démarches RSE des entreprises ne sont pas sincères, contre 48 % qui pensent qu’elles le sont. Les 15-24 ans (62 %) et les 25-34 ans (58 %) sont davantage convaincus de la sincérité des démarchent RSE des entreprises. Les salariés (52 % pensent qu’elles ne sont pas sincères) ne sont pas plus convaincus de la sincérité des entreprises qui adoptent des démarches que la population dans son ensemble.
Pour en savoir davantage : "Face aux crises, les Français comptent sur l’entreprise Baromètre 2023 de la relation des Français à l’Entreprise", Institut de l'Entreprise, Elabe, février 2023
Méthodologie : Interrogation par Internet du 18 novembre au 24 novembre 2022 de :
- 1 320 Français de 15 ans et + interrogés : la représentativité est assurée par la méthode des quotas (variables de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, catégorie d’agglomération et région de résidence),
- 768 salariés français interrogés : la représentativité est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, nature de l’employeur, secteur d’activité et taille d’entreprise en suivi),